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LETTRE DE PROVINCE
Suicide de femmes : un d�cret de l�intol�rance Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 09 - 2009

�Vendredi ; 7e jour de Ramadan�17h30... March� de Saint-Jean, Constantine. Une br�ve altercation entre un commer�ant et un gamin, marchand � la sauvette, a d�clench� une v�ritable vendetta. Il y eut mort d�homme sous les regards presque amus�s (!!) de quelques dizaines d��talagistes et dans l�indiff�rence des acheteurs. � lundi, 10e jour de Ramadan� Les services de la gendarmerie diffusent un bulletin par lequel ils annoncent la d�couverte de deux cadavres de sexe f�minin dans deux cit�s p�riph�riques de la ville.
La th�se du suicide est retenue selon les brigades en poste. � Mardi, 11e jour de Ramadan... La police urbaine enqu�te sur la mort suspecte d�un homme d�une cinquantaine d�ann�es retrouv� �pendu�. � Vendredi, 15e jour de Ramadan... Un troisi�me corps de femme sans vie est exp�di� � la m�decine l�gale afin de faire la lumi�re sur les modalit�s du d�c�s. L�on parle de meurtre maquill� et suicide. Dans le m�me temps, les journaux se contentent de relayer sans le moindre �moi les brefs communiqu�s. A peine si quelques r�dacteurs scrupuleux se donnent la peine de ponctuer par des points d�interrogation ces entrefilets aussi neutres que des bulletins de m�t�o. A Constantine, il semble que l�on doive passer de vie � tr�pas dans le silence g�n�ral m�me lorsque la nature n�est pas du m�me avis. Une odieuse d�mission morale qui n��tait pas dans les habitudes de cette ville, si l�on peut dire les choses ainsi. En effet, jusque-l�, il �tait rare que des suicides en s�rie et des crimes organis�s aient suscit� si peu d��motion dans le Landerneau de ces provinces. L� o� les jours s��coulaient au rythme des bruits, des ragots et des nouvelles. Et �videmment de la compassion lorsque la mort s�en m�le et de fa�on suspecte. Or de nos jours, il en va autrement. C�est dire qu�une longue fr�quentation du terrorisme a fini par banaliser le spectacle des gisants dans les caniveaux. Une violence qui a laiss� des stigmates dans les comportements jusqu�� changer l�appr�hension en indiff�rence troublante. Le regard des passants s�est �teint et la solidarit� s�est, en quelque sorte, dissoute dans l�individualisme. Une min�ralisation des sentiments allant jusqu�� ne plus se croire concerner par le malheur quand il s�acharne sous nos yeux. Pis, dans cet arri�re-pays de la mort lente, l�exceptionnelle incursion de la mort violente �meut moins lorsqu�elle se manifeste sous la forme de suicide que quand elle �s��crit� sur le mode du meurtre. Parce qu�elle est potentiellement orpheline de r�ponses, l��nigme de l�auto-destruction est souvent �vacu�e des inqui�tudes alors que le crime parle � l�imaginaire collectif d�s lors qu�il y a une arme, des coupables, une victime et fatalement une p�rip�tie et une justification de l�acte fatal. Se suicider est, par cons�quent, une faute de go�t d�s lors qu�elle les prive de la �confidence�. Pourtant tout le monde sait que l�on ne parvient � abr�ger sa propre existence que �gr�ce� au poids du d�sespoir. Mais allez-y disserter sur cet aspect juste pour susciter de la piti�. Rien ne dit que vous y parviendriez � Pourtant ces suicides � la cha�ne, m�me s�ils se sont accomplis � l�abri du moindre regard, ne sontils pas � la fois l�expression du plus terrifiant renoncement et l�ultime avertissement aux survivants ? A travers ces expiations volontaires ne pourrons-nous pas prendre la v�ritable mesure du d�sespoir social dans lequel croupit une ville r�duite � quelques p�lerinages politiques pour ceux qui en font une destination fructueuse ? Ici les faux-semblants ont depuis longtemps cess� de faire office d�oripeaux afin de voiler une dignit� offens�e. O� que vous vous trouverez, � l�int�rieur de ses murs, le contraste est frappant entre l�extr�me richesse des marchands et les insoutenables loques qui errent autour. M�me dans ce quartier de Saint-Jean, � l�appellation par trop chr�tienne pour une terre d�Islam, le d�nuement c�toie �galement l�opulence du bazar. En clair, une ville d�enfer pour le grand nombre mais n�anmoins un p�le de l�affairisme pour ceux qui savent y faire. C'est-�-dire un gisement de la rente encore exploitable pour ceux qui demeurent dans les bonnes gr�ces des camarillas politiques et savent capter, par la ristourne sur les march�s publics, la bienveillance de l�administration locale. Qu�est-ce � dire sinon que Constantine reste, malgr� tout, une destination r�mun�ratrice contr�l�e par des r�seaux d�int�r�t et dont l�immunit� est assur�e par une sorte d�omerta de la peur des repr�sailles. Depuis longtemps ce mutisme quasi g�n�ral, qui ne s�expliquait � l�origine que par le r�flexe d�autod�fense, a fini par devenir sa caract�ristique. Presque un param�tre de son identit�. Sa r�putation de cit� �souterraine� l�accompagne toujours, elle qui se contente de murmurer ou de d�tourner le regard et n�ose que rarement se braquer face aux outrances des pouvoirs publics. Il faut cependant dire, pour sa petite d�fense, que les l�preuses m�tropoles des autres provinces ne valent gu�re mieux. Elles aussi subissent en silence les assauts conjugu�s de la mis�re et la pr�dation. Mais c�est � Constantine que le trait est plus marqu�. Une d�valorisation de son statut qui aujourd�hui tient lieu d�explication � son caract�re r�fractaire mais silencieux. Une ville qui a d�missionn� de sa vocation par impuissance face aux ��lites� politiques � l�origine de son rabaissement. Son d�labrement fut tel que la d�rision de ses habitants ne manqua pas de l�affubler du pire qualificatif. Une �d�chra�, disaiton. Or quoi de mieux que l�esprit de clocher, si cher aux modestes bourgades, pour sonner le tocsin annonciateur de sa propre faillite ? Devenue cit� de la r�clusion, elle devait en permanence se pr�munir du �tout- Etat� qu�elle qualifiait de �tout-mafia�. En somme elle s�installait dans une dr�le de r�sistance passive. Goulag, patiemment �barbel� par des cit�s dortoirs et contr�l� par les miradors des mosqu�es, Constantine est un territoire de l�oppression sous toutes ses formes. Jusque-l� seules les pratiques maffieuses exc�daient l�entendement. Or l�insoutenable vient d��tre atteint quand les petites gens sont agress�es dans leur moralit� par l�inquisition du culte. Par leur effrayant mutisme et l�ineffable courage qu�elles ont mise � mourir volontairement ces femmes-suicid�es de Constantine auront-elles enfin convaincu leurs concitoyens de l�enfer o� ils se complaisent ? Au c�ur de ce Ramadan de toutes les bigoteries, elles seules t�moignent du d�sastre de ce pays o� l�intol�rance se cultive comme le pavot dans les jardins du pouvoir. C'est-�-dire dans le secret implicite et la �connection� entre une puissance publique bienveillante et les nervis des courants islamiques. La police islamique des m�urs existe bel et bien ! Pour preuve, celle de la R�publique en est sa suppl�tive en ce mois d�une grande religiosit�.

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