Les barrages qualificatifs pour le Mondial-2010 proposent un choc Eire- France, tandis que le Portugal affrontera la Bosnie-Herz�govine, les deux autres matches �tant Gr�ce-Ukraine et Russie- Slov�nie, selon le tirage au sort effectu� hier au si�ge de la Fifa. La France (9e au classement Fifa), le Portugal (10e), la Russie (12e) et la Gr�ce (16e) �taient t�tes de s�rie, contrairement � l'Ukraine (22e), l�Eire (34e), la Bosnie (42e) et la Slov�nie (49e). Parmi les t�tes de s�rie, seule la France re�oit au match retour. Pour la France et le Portugal, les deux grosses cylindr�es de ces barrages, ce tirage au sort est loin d��tre id�al : l�Eire se pr�sente comme le candidat le plus s�rieux du second chapeau, tandis que le Portugal a l�inconv�nient de se d�placer en Bosnie lors du match retour. L�Eire est la seule �quipe de ces barrages � n�avoir pas connu la d�faite dans son groupe de qualification, dans lequel l�Italie avait termin� premi�re. Son s�lectionneur est justement l�Italien Giovanni Trapattoni, un ma�tre tacticien. Ses joueurs les plus en vue sont le gardien Given (Manchester City), l�ailier Duff (Fulham) et l�attaquant Robbie Keane (Tottenham). La France de Raymond Domenech, qui a termin� � un point de la Serbie dans son groupe, en raison notamment d�une d�faite inaugurale surprise en Autriche (3-1), avait pris le dessus lors de sa confrontation avec les Irlandais dans les qualifications au Mondial-2006. Apr�s un 0-0 � Paris, les Bleus l�avaient emport� 1-0 � Dublin sur un but de Thierry Henry. Outre l�attaquant du FC Barcelone, devenu le capitaine de la s�lection depuis que Vieira manque de temps de jeu � l�Inter Milan, la France compte en ses rangs des joueurs de premier plan au niveau offensif, avec les milieux Rib�ry (Bayern Munich) et Gourcuff (Bordeaux) et les attaquants Anelka (Chelsea) et Benzema (Real Madrid). Ronaldo suffisamment remis ? Le Portugal s�est qualifi� sur le fil pour les barrages apr�s une premi�re partie de qualification catastrophique. Et Cristiano Ronaldo, sa star et capitaine, s�est r�cemment bless� � la cheville droite. Il devrait �tre indisponible entre trois et quatre semaines, et il n�est pas certain qu�il soit suffisamment remis pour les barrages. Le Portugal peut n�anmoins compter sur Liedson (Sporting), r�cemment naturalis�, ou encore Simao (Atletico Madrid), toujours pr�cieux. La Sele�ao entra�n�e par Carlos Queiroz va se frotter � une Bosnie coach�e par le Croate Miroslav Blazevic, et qui a pris le meilleur sur la Turquie et la Belgique. La Bosnie compte en Misimovic et Dzeko deux �l�ments offensifs redoutables qui ont fait leurs preuves la saison derni�re avec Wolfsburg, sacr� champion d�Allemagne. La Russie d�Andrei Arshavin rencontre la Slov�nie, a priori l��quipe la moins hupp�e des barrages, m�me si elle a lutt� jusqu�� la fin des qualifications pour la premi�re place avec la Slovaquie, o� elle s��tait d�ailleurs impos�e (2-0) lors de l�avant-derni�re journ�e. L�opposition Gr�ce- Ukraine s�annonce ouverte, entre une �quipe hell�ne qui s�est post�e � un petit point de la Suisse dans son groupe et une formation ukrainienne qui s�en remet � la vieille g�n�ration, incarn�e par le capitaine Shevchenko et ses lieutenants (Voronin et Tymoschuk), avec quelques jeunes prometteurs comme Milevsky. Programme Matches aller (samedi 14 novembre) Eire - France Portugal - Bosnie Gr�ce - Ukraine Russie - Slov�nie Matches retour (mercredi 18 novembre) France - Eire Bosnie - Portugal Ukraine - Gr�ce Slov�nie - Russie EIRE Trapattoni, le vieil organisateur, a toujours la main Si son barrage de qualification pour le Mondial-2010 doit se d�cider sur l�organisation et la tactique, la France a du souci � se faire : � 70 ans pass�s, Giovanni Trapattoni a montr� lors des qualifications qu�il n�avait rien perdu de son art. �Oh Trapattoni, he used to be Italian but he�s Irish now� (�Il �tait Italien, il est d�sormais Irlandais�), chantent les hommes verts de Croke Park. Faux. C�est l�Irlande qui est devenu italienne sous Trapattoni, dont l�anniversaire tombe le jour de la Saint Patrick, f�te traditionnelle irlandaise. En qualifications, l�Irlande n�a jamais brill�, mais elle n�a jamais perdu non plus. Y compris contre l�Italie (1-1 sur la p�ninsule, 2-2 sur l��le). Sous la baguette du vieux sorcier, elle est devenue une �quipe terriblement difficile � battre. Ce parcours n�est pas � mettre au cr�dit d�individualit�s brillantes. Les joueurs n�ont pas chang� par rapport � la d�sastreuse �re de Steve Staunton. Mais depuis son arriv�e en f�vrier 2008, le �Trap� a ramen� confiance et coh�rence. �La cl� avec lui, c�est que quand tout va de travers, il faut rester dans le match. Ne pas offrir de buts faciles. C�est ce que nous avons fait durant toute la campagne �, explique l�arri�re gauche Kevin Kilbane. Le syst�me mis en place n�est pas r�volutionnaire, avec deux milieux r�cup�rateurs et des consignes d�fensives strictes qui s�appliquent � tous, notamment aux lat�raux. Les matches contre l�Irlande sont souvent serr�s, ferm�s. A fortiori dans un match de barrages en aller/retour. Et dans cette configuration, Trapattoni sera dans son �l�ment. En ordre �Giovanni a appris aux joueurs � garder une concentration maximale, � se sacrifier les uns pour les autres, � travailler pour l��quipe�, explique son adjoint Liam Brady. �Son alpha et son om�ga, ce sont les r�sultats. Pas de s�attirer les applaudissements sur le style de jeu.� Illustration de cette philosophie, sa m�fiance envers Andy Reid, le milieu cr�ateur de Sunderland, peut-�tre le joueur irlandais le plus dou� du moment, gu�re utilis� par Trapattoni. �Quand il a la balle, parfait, l�un des meilleurs�, reconna�t le �Trap�� dans son anglais t�l�graphique. �Mais combien de temps a-t-on la balle dans un match ? Combien de temps est-elle dans les pieds des adversaires ?�. L�attaquant Robbie Keane, travailleur inlassable en pressing, est typiquement le joueur �Trapattoni�. Son �quipe parfaite ne sera jamais la plus belle ni la plus romantique. Elle est �en ordre, avec un �tat d�esprit positif, son vestiaire est heureux, son moral est haut�, d�crit-il. Trapattoni reste sur deux mauvais souvenirs en Coupe du monde. Comme joueur en 1962, il n�avait pas pu participer � cause d�une vilaine blessure. Comme s�lectionneur de l�Italie en 2002, il s��tait fait sortir par la Cor�e du Sud en quarts de finale dans des conditions tr�s controvers�es. Avec l�Irlande, il veut sa revanche. �Certains pays se sous-estiment�, dit-il. �Nous ne devons pas �tre arrogants, mais nous ne devons pas nous sous-estimer. Il faut montrer du c�ur, de la volont�. Nous ne sommes pas br�siliens, nous ne sommes pas portugais, mais nous resterons fid�les � notre style�. Ce n�est pas une bonne nouvelle pour son homologue fran�ais Raymond Domenech.