Le offshore d�signe l�ensemble des d�localisations de services. Dans le domaine de l�informatique, il est devenu une pratique r�pandue. Il s��tend de plus en plus � toutes les fonctions supports de l�entreprise : l�ing�nierie, les ressources humaines, la comptabilit�, les centres d�appels. La premi�re fonction touch�e a �t� l�informatique. Les d�veloppements de logiciels se font en Inde, en Roumanie ou au Maroc, tandis que l�analyse des besoins et la d�finition de la solution technique sont r�alis�es dans les pays occidentaux, au plus proche de l�utilisateur final. Les Etats-Unis restent le principal destinataire des exportations informatiques en provenance des pays � bas co�ts de main-d��uvre. Parmi ces derniers, c�est l�Inde qui s�impose comme leader incontest� du offshore avec 65% de parts de march� en profitant d�une jeunesse nombreuse, anglophone et ayant re�u des formations d�ing�nieurs de tr�s bon niveau. L�Inde, avec ses 450 000 dipl�m�s ing�nieurs par an et seulement 4 heures et demie de d�calage horaire par rapport � l�Europe, reste la candidate id�ale et imbattable pour recevoir aussi, � l�avenir, les activit�s d�localis�es des entreprises europ�ennes. Pourquoi les entreprises optent-elles pour le offshore ? Les entreprises sont pouss�es au offshore par l�app�t de perspectives de r�duction colossale de leurs co�ts. Et c�est l�arbitrage salarial qui reste le moteur principal du offshore. Ainsi, l�informaticien indien est pay� six fois moins cher que son homologue fran�ais. Des �tudes r�centes parlent m�me de dix fois moins cher pour un employ� dans les services de comptabilit� ou les ressources humaines. (cf �le offshore, un ph�nom�ne de mode� in �La Gazette des soci�t�s et des techniques� Ecole des mines - n�46 - 2008). Sur la base des exp�riences offshore recens�es, un projet offshore permet de r�aliser quelque 30% d��conomies pour des fonctions telles que l�informatique ou l�ing�nierie et plus de 50% en moyenne pour des fonctions telles que la comptabilit� ou les ressources humaines. Le offshore soul�ve pour le dirigeant d�entreprise un certain nombre de questions dont deux restent particuli�rement cruciales. 1�) Faut-il faire appel � un prestataire local pour son op�ration offshore ou bien monter son propre centre dans un pays � faible co�t de main-d��uvre ? L��tude que nous avons cit�e r�v�le que dans un cas sur deux, l�entreprise d�cide de faire appel � un sous-traitant sp�cialis� dans la production des services qu�elle veut d�localiser. 2�) La seconde question qui taraude les dirigeants des centres offshore est celle qui a trait � l�inflation salariale et au turn over. L��tude montre qu�en Inde par exemple, les salaires ont augment� de 15% entre 2006 et 2007 et que chaque ann�e, 20% des effectifs quittent l�entreprise. Du point de vue du pays de l�entreprise qui d�localise, il se pose un probl�me de pertes d�emplois. Le offshore, nouvelle manifestation de la mondialisation de l��conomie, menace des emplois de service qui, jusque-l�, �taient prot�g�s. Pour la France par exemple, un rapport du S�nat estime � 40 000 le nombre d�emplois perdus par an � cause du offshore (durant la p�riode 2006-2010). Ce m�me rapport pr�cise que 80% des emplois �perdus� pour cause de offshore seraient en fait des emplois �non cr��s�, un autre inconv�nient du processus offshore a trait � la moindre ma�trise de la part de l�entreprise qui d�localise des activit�s envoy�es en offshore, surtout lorsque l�activit� est r�alis�e par un sous-traitant. De m�me, les entreprises qui d�localisent prennent un risque sur leur image de marque plus important que lorsque l�activit� reste en onshore car estime l��tude cit�e �le discours des grands prestataires de services est souvent trompeur en vendant des ressources humaines capables de �tout faire, mieux, plus vite et moins cher�. Ceci �tant, le ph�nom�ne offshore reste un ph�nom�ne r�el, p�renne et structurant. En Inde par exemple, il conna�t une croissance annuelle de 30%. Il se d�veloppe aussi en Europe de l�Est et au Maghreb (Maroc et Tunisie) et l��tude cit�e souligne que �le offshore reste rentable pendant au moins 20 ans et ce, malgr� les effets de rattrapage des salaires�. Pour les pays du Sud qui font face � une concurrence tr�s dure des pays du Nord plus d�velopp�s, plus performants, plus comp�titifs, cette nouvelle strat�gie d�offshoring, des grandes firmes internationales offre de bonnes opportunit�s d�int�grer positivement le processus de mondialisation de l��conomie mais pour devenir un site d�accueil, le pays du sud doit faire de gros efforts de formation de ses cadres, d�am�lioration de ses infrastructures, de d�veloppement de ses Tic, d�assouplissement de son climat d�affaires. C�est pr�cis�ment dans tous ces domaines que l�Alg�rie est � la tra�ne et ce n�est assur�ment pas dans le retour aux soci�t�s nationales et au mod�le d�industrialisation des ann�es 70 que nous trouverons notre bonheur.