L�organisation terroriste Al-Qa�da au Maghreb a diffus�, hier, sur Internet, un communiqu� dat� de dimanche dernier, o� elle avance ses exigences pour la lib�ration de l�otage fran�ais, Pierre Camatte, qu�elle a enlev� au nord du Mali le 25 novembre dernier et dont elle a revendiqu� le rapt le 7 d�cembre 2009. Dans un communiqu� adress� aux �gouvernements malien et fran�ais�, elle avance �une seule et unique condition�, �la lib�ration de prisonniers arr�t�s depuis plusieurs mois au Mali.� Cette exigence est accompagn�e d�un �ultimatum de vingt jours� et l�organisation terroriste fait porter �toute la responsabilit� aux deux pays, le Mali et la France, en ce qui concerne la vie de l�otage�. Il est � noter que l�enl�vement de ce citoyen fran�ais a �t� suivi, quatre jours plus tard, par le kidnapping de trois ressortissants espagnols, en Mauritanie, et les deux op�rations ont �t� revendiqu�es dans un m�me communiqu�, dat� du 7 d�cembre dernier. Mais l�organisation terroriste a d�cid� de traiter s�par�ment les deux op�rations, du fait qu�elle ne vient de se prononcer que sur le cas de l�otage fran�ais et passe totalement sous silence la question de savoir comment elle compte monnayer le sort des Espagnols, auquel est venu s�ajouter l�enl�vement d�un couple italien, le 19 d�cembre dernier, revendiqu� dix jours plus tard. Il en ressort qu�elle semble avoir d�lib�r�ment choisi de �n�gocier � la vie de l�otage fran�ais sous forme de test sur ses capacit�s � faire aboutir, dans ce cas, l��unique� exigence qu�elle r�clame, celle de la lib�ration de quatre de ses �l�ments d�tenus au Mali. Elle se r�serve, ainsi, la possibilit� de traiter les autres cas � la lumi�re de ce qu�elle aura r�ussi � arracher par rapport au Fran�ais. Pour cette raison, elle n�a pas manqu� de rappeler, dans son communiqu� diffus� hier, le sort qu�a connu le ressortissant britannique Edwen Dyer, enlev� parmi d�autres otages, en janvier de l�ann�e �coul�e, et dont la lib�ration avait �t� conditionn�e par celle d�un islamiste d�tenu en Grande-Bretagne, Abou Qatada El- Falastini. Elle a fini par annoncer l�avoir ex�cut�, fin mai, du fait de la non-satisfaction de son exigence, � l�issue d�un deuxi�me ultimatum. Concernant les terroristes dont elle r�clame la lib�ration en �change de celle de l�otage fran�ais, elle n�a donn� aucune pr�cision, mis � part le fait qu�ils sont au nombre de quatre. Mais tous les regards se portent sur des ressortissants des pays du Sahel, notamment des Mauritaniens et, �ventuellement, des Maliens, des Nig�riens ou m�me des Burkinab�s. Pour l�organisation terroriste, il s�agit d�un point d�honneur, pour montrer qu�elle veille sur la protection des �l�ments �trangers (non alg�riens) qui l�ont rejointe. En misant sur la possibilit� de les faire lib�rer, elle estime que cela l�aidera � gagner davantage de recrutements dans les pays du Sahel et d�y renforcer sa pr�sence, notamment dans le nord du Mali qui, de base arri�re, est devenu une base op�rationnelle � partir de laquelle sont programm�es et ex�cut�es des actions terroristes, comme celles de ces enl�vements op�r�s en novembre et d�cembre derniers. Jusqu�� mai dernier, avec l�ex�cution de l�otage britannique, l�organisation terroriste a toujours fini par arracher une ran�on consistante contre la vie des victimes de ses rapts, m�me si ses exigences premi�res avaient �t� de les �changer contre ses propres �l�ments en d�tention dans les pays d�origine des otages ou dans des pays tiers (comme dans le cas d�un couple autrichien en 2008). Les ran�ons amass�es lui ont permis de d�velopper sa logistique et de gagner de nouvelles recrues dans le Sahel, � la suite du tarissement �vident qu�elle a subi et continue de subir en Alg�rie o�, justement, l��l�ment �tranger est, de plus en plus, pr�sent. Mais, et � la lumi�re de ce qui se passe actuellement en Mauritanie, l�objectif vis� est d�aller, progressivement, vers la mise en place, dans chaque pays du Sahel, de cellules actives locales, financ�es par l�argent des ran�ons. Le Mali, o� l�otage Pierre Camatte a �t� enlev�, et la France, dont il est un ressortissant, sont mis en face d�une situation inextricable. La d�cision � prendre est difficile, du fait que l�enjeu concerne la vie d�un citoyen innocent. Mais elle reste la seule qui soit dissuasive : ne pas n�gocier et tenter de le lib�rer par la voie des armes. L��abandonner� � son triste sort, comme cela semble avoir �t� le cas de l�otage britannique, ne ferait qu�encourager l�organisation terroriste � r�cidiver dans ses enl�vements. Payer une ran�on ou �changer l�otage contre des prisonniers, aussi. Mais avec, � la cl�, un encouragement de la r��dition du cas.