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SCANDALE DE SONATRACH
Voici pourquoi Chakib Khelil savait !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 01 - 2010

S�il y a bien un Alg�rien qui cauchemarde � l�id�e de voir l�aventure angolaise des Verts se terminer par un �chec, c�est certainement Chakib Khelil. Dans les couloirs du minist�re de l�Energie et de la direction g�n�rale de Sonatrach, on estime, en effet, que les succ�s de l��quipe nationale de football ont r�ussi � �clipser l�ampleur du scandale qui vient d��clabousser la compagnie, nourrici�re de l�Alg�rie et, subs�quement, son r�el patron, Chakib Khelil.
Par Badreddine Mana�
Mais si le ministre de l�Energie tient autant � ce que �l�affaire� ne capte pas l�int�r�t des Alg�riens, pourquoi at- il convoqu� une conf�rence de presse pour en parler, et d�fendre les cadres dirigeants mis en cause par la justice ? C�est le questionnement que l�on serait tent� de soulever. Un dilemme qui ferait sourire certains, dit-on. �Chakib Khelil n�est pas sp�cialement connu pour avoir une propension particuli�re � prot�ger ses collaborateurs. En fait, � travers cette initiative, il entendait transmettre deux messages. Le premier est qu�il n�a rien � voir avec ce scandale, dont il affirme m�me ne rien conna�tre. Le second est que l�enqu�te des services de s�curit� et ses prolongements judiciaires se sont d�roul�s � l�insu du pr�sident de la R�publique�, expliquet- on. Deux �l�ments que r�futent cat�goriquement certaines sources, qui affirment que Bouteflika �tait au courant du d�clenchement de l�enqu�te et qu�il l�aurait autoris�e, et que Chakib Khelil se tenait quotidiennement inform� de l��volution du dossier, depuis le d�but des auditions des cadres dirigeants de Sonatrach par les enqu�teurs du DRS (D�partement du renseignement et de la s�curit� du MDN), en septembre dernier. A ce propos, nos sources expliquent que le ministre dispose d�au moins trois moyens de s�informer sur cette affaire. Le premier est le �BRQ�, � savoir le Bulletin de renseignements quotidien. Ce document, �tabli � partir des comptes rendus des diff�rents services de s�curit�, est, comme son nom l�indique, adress� chaque matin � M. Khelil. Outre le BRQ, le ministre de l�Energie dispose d�un conseiller � la s�curit�, ayant le grade de colonel du DRS, qui le tient inform� de tout �v�nement li� � la s�curit� au niveau du secteur de l��nergie et, donc, de Sonatrach. A commencer par les �ventuelles enqu�tes et, m�me, les suspicions pouvant peser sur certains cadres dirigeants de l�entreprise. Ce qui fait dire � d�anciens hauts cadres de l�Etat qu�� moins, donc, que ce conseiller ait totalement manqu� � ses obligations, et que Chakib Khelil ne lise pas les bulletins de renseignements qui lui sont adress�s, il est impossible que M. Khelil ignore r�ellement tout de l�enqu�te, comme il l�affirme. Mieux, certains cadres mis sous contr�le judiciaire dans cette affaire � et donc toujours en libert� � auraient confi�, � des proches, avoir r�guli�rement rendu compte, personnellement, au ministre, du contenu de leurs auditions, qui se d�roulaient dans les locaux de Sonatrach et, parfois, dans les locaux du DRS. Ce que beaucoup de sources estiment plus que plausible, du fait que rien, � commencer par le plus petit contrat de sponsoring, ne peut �tre d�cid� � Sonatrach sans l�aval pr�alable de Chakib Khelil. Pour �tayer ces propos, des indiscr�tions r�v�lent que, comme par hasard, d�s que les enqu�teurs se sont int�ress�s au contrat de gr� � gr�, pass� avec des Turcs, pour la r�novation de l�ancien si�ge du minist�re de l�Energie, pour la bagatelle de 65 millions de dollars, Chakib Khelil a ordonn� la r�siliation unilat�rale de ce contrat. Dans les m�mes milieux, on affirme que le ministre de l�Energie se serait plaint, aupr�s du chef de l�Etat, d�un �harc�lement� dont il ferait l�objet, � travers l�audition des dirigeants de Sonatrach, par les services de s�curit�. Ce � quoi Bouteflika aurait r�pondu qu�il �tait au courant de l�ouverture de l�enqu�te et qu�il fallait laisser les choses suivre leur cours normal. Ce faisant, le chef de l�Etat avait-il des garanties sur ce que l�enqu�te n�atteindrait jamais celui qui, avec Yazid Zerhouni, est l�un de ses hommes de confiance les plus proches ? Ou, au contraire, voulait-il le sacrifier sur l�autel d�une campagne de moralisation de la vie publique, dont les contours ont commenc� � prendre forme avec les r�cents scandales dans les secteurs des travaux publics et des transports ? Difficile d��luder une telle question, estiment les milieux proches du dossier, qui affirment que le nom du premier responsable du d�partement de l�Energie revient dans la quasi-totalit� des dossiers dans lesquels sont mis en cause des cadres dirigeants de Sonatrach. A commencer par l�affaire des march�s, juteux, pass�s de gr� � gr�, avec une entreprise allemande sp�cialis�e dans les �quipements de s�curit�, et qui serait � l�origine de l�entr�e en lice des services du DRS.
Au d�but du scandale, les bou�es flottantes
En d�cidant, en 2005, par un beau matin, de saisir le ministre de l�Energie, par �crit, sur la question de la protection des bou�es flottantes de chargement d�ploy�es � quelques kilom�tres au large de B�ja�a, le wali de cette ville ne se doutait certainement pas que sa correspondance allait constituer l��l�ment d�clencheur du processus qui allait aboutir � la r�v�lation du plus gros scandale de l�histoire de Sonatrach. Ces bou�es constituent, comme leur nom l�indique, des sortes de quais flottants destin�s au chargement des gros p�troliers ne pouvant acc�der aux ports. M�me si, effectivement, ils ne sont pas � l�abri d�un acte de malveillance, qui ne peut �tre le fait que de professionnels, ces installations ne sont habituellement pas prot�g�es, du fait de la complexit� et, surtout, du co�t exorbitant de tout syst�me efficace de surveillance, expliquent les connaisseurs. Or, prenant appui sur la correspondance du wali de B�ja�a, Chakib Khelil la r�percute sur Meziane, le P-dg de Sonatrach, avec instruction d��quiper, �dans les plus brefs d�lais�, de syst�mes de s�curit� performants la moindre installation de Sonatrach et de ses filiales � travers le pays. Ce qui �quivaudrait, ironise un sp�cialiste, � doter l�ensemble des fronti�res alg�riennes d�un syst�me de t�l�surveillance des plus sophistiqu�s. Et comme il s�agit d�op�rer dans �les plus brefs d�lais�, la formule du gr� � gr� est toute indiqu�e, d�autant plus que le proc�d� est des plus courants dans ce secteur. Du coup, le juteux march� est confi� au bureau d��tudes appartenant au fils du P-dg de Sonatrach, ainsi qu�au bureau d��tudes appartenant au fils d�un ancien P-dg du CPA, en sa qualit� de repr�sentant d�une entreprise allemande sp�cialis�e dans les �quipements de s�curit�. Ce qui constitue une violation flagrante du Code des march�s publics, qui stipule que le responsable d�une entit� publique ne peut contracter un march� avec un proche direct. Un �d�tail� manifestement oubli� par le patron de la 12e compagnie p�troli�re mondiale. Inutile de pr�ciser, indiquent des proches du dossier, que les prix factur�s d�passent, et de loin, ceux pratiqu�s sur le march� international. Mieux, pr�cise-t-on, de petites installations n�ayant aucun caract�re strat�gique se sont vu �quiper de mat�riel de surveillance digne d�une grande banque� Sur la lanc�e, les D�tachements de surveillance et de protection (DSP), constitu�s essentiellement de Patriotes, et charg�s de la protection des pipelines et autres installations isol�es de Sonatrach, sont dissous et remplac�s par des soci�t�s de s�curit�, dont les propri�taires sont loin d��tre d�illustres inconnus, sur la base de la m�me formule de gr� � gr�, et du sacro-saint imp�ratif de �plus brefs d�lais�. Mais il faut dire que, contrairement aux affirmations de Chakib Khelil, qui se targue d�avoir mis en place le fameux Baosem (Bulletin des appels d�offres du secteur de l�Energie et des Mines), le nombre de gros march�s contract�s de gr� � gr�, malgr� des appels d�offres toujours en cours, ne cesse d�augmenter. Nos sources �voquent, ainsi, la d�cision de Chakib Khelil d�attribuer la construction d�une usine d�ammoniac, � Arzew, � l��gyptien Orascom, alors qu�un avis d�appel d�offres venait � peine d��tre publi�. Ce qui avait, alors, provoqu� l�ire de l�espagnol Fertiberia, qui venait d�acqu�rir 60 % d�Asmidal et misait beaucoup sur le projet de r�novation de son usine d�ammoniac d�Arzew. Les responsables auraient m�me protest� officiellement aupr�s du ministre de l�Energie et menac� de porter l�affaire devant les tribunaux. Ce march� suscitera, �galement, les protestations d�un autre op�rateur, l�omanais Suhail Bahwan Group, dont le patron, un proche du sultan Qabous, se verra attribuer la construction d�une seconde usine d�ammoniac � Arzew, alors que le Baosem continuait � publier l�avis d�appel d�offres, toujours en cours, d�ailleurs ! Le m�me proc�d� sera adopt� pour la construction d�une usine d�aluminium � Beni-Saf, � l�extr�me ouest du pays.
L��nigme Saipem
Mais la plus ��tonnante� affaire de march� pass� de gr� � gr� par les dirigeants de Sonatrach est celle, indiquent des sources, de la construction d�un nouveau gazoduc reliant Hassi-R�mel � Skikda. Affaire dans laquelle, assure-t-on, est inculp� le vice-pr�sident TRC (transport par canalisations) de la compagnie. Ainsi, r�v�le-t-on, associ�e � des partenaires �trangers, l�entreprise publique Cosider avait remport� le march� de la construction du gazoduc, appel� GK3, long de plus de 400 kilom�tres. Malgr� cela, la compagnie italienne Saipem, dont l�offre �tait plus ch�re, est invit�e � revoir son offre � la baisse, pour d�crocher le march�, en flagrante violation de la loi. Le fait que cela se fasse au d�triment d�une entreprise publique, dont les dirigeants n�allaient tout de m�me pas faire un tapage, avait alors conduit � ce qu�un scandale n��clate pas. A ce propos, on murmure, dans certains milieux, que pour sa d�fense, le vice-pr�sident TRC de Sonatrach aurait �voqu� aupr�s du juge d�instruction des injonctions de Chakib Khelil, ordonnant de contracter des march�s avec les Italiens. Or, aux yeux de la loi, c�est au signataire du contrat, M. Zenasni en l�occurrence, qu�incombe la faute. Cela dit, il y a gros � parier qu�en cas de proc�s, le t�moignage du ministre de l�Energie s'av�rera in�vitable sur cette question pr�cise. Tout comme cela permettra de braquer les projecteurs sur la fulgurante ascension, ces derni�res ann�es, des parts de march� en Alg�rie de Saipem, qui, m�me s�il dispose depuis longtemps d�une base logistique � Hassi- Messaoud, n�a cr�� sa filiale alg�rienne, en l�occurrence la Saipem Contracting Alg�rie, qu�en 2005. Ce qui ne l�a pas emp�ch� de devenir le premier partenaire dans le secteur des hydrocarbures en Alg�rie, loin devant des entreprises ayant de forts ancrages dans le syst�me p�trolier alg�rien, comme Halliburton ou Shlumberger. D�ailleurs, le site Internet de Saipem qualifie, d�sormais, l�Alg�rie de pays strat�gique, pour nos activit�s �onshore� et �offshore�.
Sonatrach touch�e � la t�te et au c�ur
Par ailleurs, dans certains milieux, on rel�ve, intrigu�s, l�empressement mis par le ministre en charge du secteur des hydrocarbures � remplacer tous les cadres mis en cause par la justice, et dont, selon ses propres dires, la culpabilit� est pourtant loin d�avoir �t� �tablie. Il est, en effet, courant que des cadres dirigeants d�entreprises publiques concern�s par des enqu�tes soient maintenus � leur poste jusqu�� ce que leur culpabilit� soit clairement �tablie par la justice. D�autant plus que, dans cette affaire, c�est, quasiment, l�ensemble du staff dirigeant de Sonatrach qui est concern�. Ainsi, outre le P-dg et trois vice-pr�sidents, sur les quatre que compte la compagnie, l�affaire touche tous les dirigeants de la division �Amont�, qui constitue, selon les experts, le �c�ur� de Sonatrach. Ainsi, l�ancien directeur de la production, le directeur du forage ainsi que le directeur de la s�curit� font actuellement face aux questions du magistrat instructeur. Chaque jour, affirment des proches du dossier, apporte son lot de nouveaux noms, � �d�briefer�. Chaque jour, dit-on, de nouvelles �pistes� s�ouvrent devant les enqu�teurs. A ce propos, il semble que le nom d�un ancien et tr�s influent conseiller de Chakib Khelil, devenu par la suite chef de cabinet du P-dg de Sonatrach, a, � plusieurs reprises, �t� �voqu� par les cadres mis en cause. Or, ce dernier n�a pu �tre entendu. Et pour cause. Apr�s sept ann�es pass�es � Sonatrach, il a fait valoir, l�an dernier, ses droits � la retraite. Pour ses vieux jours, il aurait b�n�fici� d�une prime de d�part de 800 millions de centimes, qu�il d�pense tr�s loin du tumulte alg�rois, � Lugano, en Suisse, o� il est �tabli et o�, affirment les mauvaises langues, il serait en activit�, en qualit� de contractuel aupr�s� d�une filiale de Sonatrach.


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