Ambiance des grands jours hier � Diar Echems : la col�re a laiss� place � un enthousiasme contagieux. Tout le quartier �tait mobilis� pour le d�m�nagement des 240 familles qui quittent d�finitivement, aujourd�hui, un quartier o� elles ont v�cu entass�es depuis plus de quarante ann�es. Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - L�immeuble Aloui concern� par la premi�re op�ration de relogement �tait, hier, en effervescence. Et pour cause : 240 familles devaient se pr�parer � quitter le quartier, direction Tixera�ne et Djenan Sfari (Birkhadem), les deux sites retenus pour le relogement. Hier, d�s 15h les camions mobilis�s par l�APC d�El-Madania avaient pris place au bas des immeubles puisque les premi�res familles quitteront Diar Echems aux premi�res heures de la journ�e d�aujourd�hui. Auparavant, elles avaient mis toute leur �nergie pour ramasser leurs affaires. Une op�ration qui a, d�ailleurs, d�but� il y a quelques jours pour atteindre, hier, sa vitesse de croisi�re. Les escaliers en labyrinthe ressemblaient � une v�ritable fourmili�re : jeunes et moins jeunes s�affairaient � d�barrasser les b�n�ficiaires des nouveaux logements de leurs anciens meubles. Une v�ritable aubaine pour les marchands de vieux meubles qui se disputaient les bonnes affaires. Pas moins d�une dizaine de camionnettes �taient en effet stationn�es au bas de l�immeuble pour r�cup�rer armoires, lits, buffets � des prix d�fiant toute concurrence. Visiblement, les familles concern�es par le relogement n�avaient qu�une seule envie : se d�barrasser de tout ce qui leur rappellerait leur ancienne vie. Elles veulent entamer leur nouvelle vie sans aucun souvenir des ann�es de gal�re pass�es � Diar Echems. Un quartier qui porte tr�s mal son nom. Et pour cause : les conditions de vie y sont ex�crables, inhumaines. Les centaines de familles qui y logent y avaient �t� plac�es � titre provisoire. Certaines y sont depuis plus de quarante ans. Dans ces celibatoriums s�entassent trois g�n�rations. Elles cohabitent difficilement en raison de l�exigu�t� des lieux. L�intimit� est un concept �tranger aux habitants. Pour se changer, se laver, il faut patienter longtemps, le temps que le studio se vide. Ce qui n�arrive que rarement. Pour permettre � leurs femmes, s�urs ou filles de dormir � l�int�rieur, les hommes passent leurs nuits dans les couloirs transform�s, � la tomb�e de la nuit, en dortoir � ciel ouvert. Ce sont ces conditions de vie insupportables qui avaient pouss� des dizaines de jeunes du quartier � se r�volter en novembre dernier. Les affrontements avec la police avaient �t� violents. Les pouvoirs publics avaient temporis� avant de d�cider de reloger une partie des habitants. Les promesses se concr�tisent enfin : le premier groupe quitte Diar Echems aujourd�hui. Les autorit�s locales ont assur� aux parents que la r�inscription de leurs enfants au niveau des �coles se fera de mani�re automatique. Les �coliers rejoindront leurs nouvelles classes juste apr�s les vacances de printemps. Les studios lib�r�s seront aussit�t r�habilit�s en appartements plus spacieux pour permettre, � terme, d�accueillir les familles toujours en attente d�une solution. Ces derni�res regarderont partir leurs voisin avec l�espoir de conna�tre bient�t le m�me sort�