Le climat d��meutes se r�installe de nouveau � l�avenue de Roumanie de Constantine. Quelques jours seulement apr�s les affrontements sanglants entre �meutiers et agents de l�ordre qui ont secou� ce quartier, les contestataires sont revenus � la charge, mena�ant, cette fois-ci, de s�opposer par tous les moyens � l�op�ration de relogement devant toucher, d�s demain, 690 familles. Une op�ration entach�e, selon eux, de flou, d�irr�gularit�s et, surtout, d�exclusion. Les deux axes routiers ceinturant l�avenue de Roumanie dont l�art�re principale reliant le centre-ville � Sidi-Mabrouk et El- Khroub ont �t� coup�s � la circulation, durant la matin�e de ce jeudi, par les habitants de ce quartier qui ont barricad� les acc�s � l�aide de pneus et de troncs d�arbres qu�ils ont incendi�s, ainsi que toutes sortes de pierres et de ferrailles. La pr�sence soutenue des brigades anti-�meutes n�a pas dissuad� les protestataires qui n�ont pas tent�, pour leur part, de charger les forces de l�ordre. Une sorte de prudence a �t� observ�e de part et d�autre pour �viter l�affrontement, d�autant plus que les derni�res �meutes dans ce quartier ont �t� sanglantes. D�ailleurs, aucune intervention muscl�e n�a �t� enregistr�e afin de permettre au chasse-neige de d�gager les barricades et rouvrir la voie � la mi-journ�e. Les contestataires qui s��taient rassembl�s, d�s 8h du matin devant le centre culturel Ibn-Badis qui a abrit� l�op�ration de tirage au sort pour les affectations de logements au profit des 690 b�n�ficiaires ont tent�, une premi�re fois, de faire entendre leur voix aux autorit�s pr�sentes � l�int�rieur de la salle, en vain. Devant l�interdiction d�acc�s, seuls les d�tenteurs de convocations � cet effet �taient autoris�s � y p�n�trer. Des renforts des forces de l�ordre ayant �t� d�p�ch�s sur les lieux, ils ont d� rebrousser chemin pour investir leur quartier dans un climat �lectrique annonciateur d�un embrasement de la situation. Tous criaient � l�exclusion et au scandale, notamment apr�s la distribution �troublante� des convocations aux b�n�ficiaires, tr�s tard dans la soir�e de mardi dernier. �Est-il admissible qu�une telle op�ration se fasse la nuit, dans une pagaille indescriptible, � m�me la rue ou dans une mosqu�e ; et pourquoi ne communique-t-on pas la liste des b�n�ficiaires ?�, s�interrogent-ils. �Certaines personnes �trang�res au quartier sont arriv�es en voiture pour r�cup�rer des convocations en leurs noms pour dispara�tre ensuite alors que les v�ritables autochtones ont �t� exclus. O� iront plus de 300 familles ? Permettront-elles la clochardisation de leurs enfants ? Plut�t mourir et affronter n�importe quel danger que de se laisser faire�, avancent, p�le-m�le, les contestataires. Des propri�taires de maisons et de locaux commerciaux se disent aussi l�s�s puisqu�ils n�ont �t� retenus ni sur la liste des b�n�ficiaires, ni pour une �ventuelle indemnisation. Des cris qui ne semblent pas secouer, outre mesure, les autorit�s locales, vraisemblablement d�cid�es � aller jusqu�au bout de cette op�ration en d�pit des menaces qui p�sent sur la qui�tude de la cit�. Le relogement, tout r�cemment, de 27 familles seulement, habitant un petit �lot de ce m�me quartier, avait tourn� � l��meute. Et plus loin, les tumultes soulev�s par l�op�ration similaire qui a touch� il y a plus de deux ann�es le quartier du Bardo n�ont apparemment pas servi de le�on aux autorit�s locales au regard de l�ampleur de la contestation. Tout le temps pris pour le traitement de ce dossier � plus d�une ann�e � entre recensement, enqu�te, contre-enqu�te et inspection n�aura donc pas suffi � l�Administration pour cr�dibiliser sa d�marche aupr�s des habitants de l�avenue de Roumanie. Son ent�tement � pr�cipiter l��ch�ance de l��radication de ce quartier sans avoir pris le soin d��lucider pr�alablement, et au cas par cas, la situation de tous ses habitants �pr�sum�s� est pour le moins bouleversant. La tension n�a pas baiss� parmi les habitants protestataires qui esp�raient, hier encore, un signe de la wilaya. Et l�op�ration de relogement des b�n�ficiaires, dont certains refusent de quitter leur maison, pr�vue � partir de demain dimanche, risque d��tre �maill�e d�incidents plus graves.