Notre coll�gue et ami Mohamed Rouabhi, plus connu sous son pseudonyme �Mohamed Issami�, nous a quitt�s � tout jamais, en ce triste lundi 19 avril 2010. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Mohamed est d�c�d� � l��ge de 61 ans, dans sa chambre de l�h�tel El-Manar, de Sidi-Fredj � Alger. N�ayant plus donn� signe de vie depuis qu�il avouait, en d�but de semaine � sa famille r�sidant � Oran, qu�il �tait un peu malade, l�inqui�tude de ses amis et coll�gues vire au cauchemar en cette sinistre fin de journ�e de lundi. Notre confr�re et ami Mountassar Oubetroun, tr�s proche du d�funt, avait, h�las, raison d��tre plus inquiet que nous autres : �Allah yerrahmou�, arrivaitil difficilement � prononcer. Une phrase p�niblement arrach�e � l��motion et aux sanglots lors de cet �ni�me appel t�l�phonique. Mohamed Rouabhi nous quitte et laisse derri�re lui une veuve et quatre enfants d�une dignit� exemplaire. Mais aussi une �uvre qui fait autorit�. Natif de Frenda, Mohamed n�a jamais d�vi� de sa trajectoire et de son engagement politique pour une Alg�rie d�mocratique et moderniste. Un id�al pour lequel il sacrifia toute sa jeunesse dans les rangs du PAGS, du temps de la clandestinit�. Et c�est ce m�me id�al aussi qui lui fera, t�t, ouvrir les yeux sur le plus grand danger qui mena�ait � et qui atteindra malheureusement � ce r�ve et cet id�al : l�islamisme politique et son prolongement fatal, le terrorisme. Son parcours journalistique de ces derni�res d�cades, depuis Alger r�publicain, Le Matin, El Watan, La Tribune de l�Ouest, La Voix de l�Oranie et, enfin, Le Soir d�Alg�rie est enti�rement consacr� � cela. Mohamed Issami �tait non seulement un sp�cialiste de la question s�curitaire, mais aussi un connaisseur hors pair des nuances les plus insoup�onn�es a priori entre les diff�rents groupes arm�s islamistes, leur histoire, leur r�partition g�ographique, leur prolongement �politique� (djazariste, salafiste, etc.). Il �tait le premier � �d�celer� l�empreinte d�Al Qa�da au Maghreb, par exemple. Au c�ur de l�enfer, c�est le titre d�un remarquable livre dans lequel il relate la terrible d�cennie 90. Lors de son dernier passage � la r�daction du Soir d�Alg�rie, le mercredi 14 avril dernier, Mohamed proposait un projet d�une s�rie de livres, tous consacr�s au terrorisme, et sollicitant une contribution du Soir d�Alg�rie pour leur �dition. H�las, le sort en a d�cid� autrement. Mohamed n�a eu que le temps d�envoyer son dernier article, vendredi, paru samedi dernier. L�homme qui a inlassablement men� la guerre aux terroristes � travers ses �crits a �t� inhum� hier en fin de journ�e au cimeti�re de A�n-El-Be�da � Oran. Repose en paix, cher coll�gue et ami. K. A. SON DERNIER ARTICLE KIDNAPPINGS TERRORISTES Boghni r�siste seule Boghni a �t� durant la journ�e de ce jeudi une ville morte. La gr�ve � laquelle avait appel� la coordination des villages a �t� un succ�s. Non seulement les commerces ont baiss� rideau, avec toutefois un service minimum assur� dans la matin�e, mais l�administration a �galement suivi le mot d'ordre de gr�ve, tout autant que le secteur de l��ducation nationale et les entreprises publiques. Ce mouvement de protestation contre l�enl�vement d�un citoyen de la r�gion par un groupe d�Al- Qa�da au Maghreb fait suite � une s�rie d�actions qui ont commenc� d�s le lendemain de ce kidnapping, le 22 mars dernier, assorti d�une demande de ran�on � la famille de l�otage. Ces trois derni�res semaines, deux journ�es de gr�ve, des rassemblements, des marches, des caravanes de voitures sillonnant les communes de la da�ra et des op�rations de recherche dans la for�t suspect�e d�abriter des terroristes ont �t� organis�es. Des actions qui ne semblent pas pr�s de s�essouffler. Mais les citoyens de la r�gion de Boghni, qui se sont mobilis�s dans un �lan de solidarit� exemplaire avec la famille du v�n�rable octog�naire enlev�, Ali Hassani, n�ont pas eu la m�me chance que ceux de la r�gion de Tigzirt. Ces derniers, en entamant une action similaire, avaient pu lib�rer l�un des leurs sans paiement de ran�on et au bout de trois jours seulement, en novembre dernier. De toute �vidence, Al-Qa�da au Maghreb, qui a fait des ran�ons demand�es aux familles des citoyens que ses groupes kidnappent par dizaines � longueur d�ann�e, en Kabylie surtout, un business et un moyen, � la fois facile et s�r, de financer ses crimes, a d�cid� de ne plus permettre que l�exp�rience de Tigzirt soit r��dit�e, au risque de ruiner ainsi son commerce mafieux. Concernant le citoyen enlev� � Boghni, l�organisation terroriste a non seulement fait savoir qu�elle refusait de le lib�rer sans versement d�une ran�on, mais a �galement menac� ceux qui seraient tent�s de p�n�trer dans les maquis pour le rechercher. Il ne s�agit de rien d�autre que d�une d�claration de guerre ouverte contre les citoyens qu�elle cible par ses kidnappings et ceux qui se solidariseraient avec eux. De son c�t�, la Coordination des villages de Boghni a d�clar� qu�elle ne baisserait pas les bras en abandonnant Ali Hassani aux mains de ses ravisseurs. Le probl�me est que les groupes terroristes d�Al- Qa�da au Maghreb sont solidaires entre eux dans cette guerre contre la population. Alors que l�actualit� est encore domin�e par l�enl�vement du citoyen de Boghni, un autre commer�ant a �t� kidnapp� dans la r�gion de B�ni-Douala, toujours dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le 7 avril dernier, alors que le lendemain, un autre avait �t� lib�r� apr�s 45 jours de captivit� dans la wilaya de Boumerd�s. Ce qui signifie, pour eux, que le principe du versement d�une ran�on reste incontournable. Dans cette situation, l�action men�e par les habitants de Boghni pour obtenir la lib�ration d�Ali Hassani, avec toute sa charge hautement patriotique de r�sistance contre le terrorisme, est en train d��voluer comme s�il s�agissait d�une affaire strictement priv�e d�un village qui ne trouve de compassion que parmi ses voisins imm�diats, dans une totale indiff�rence du reste de la wilaya et du pays. Les autorit�s du pays, qui se battent sur le plan international pour la criminalisation des paiements des ran�ons aux terroristes et � qui s�offre l�action de Boghni comme un prolongement concret et un parfait exemple de mobilisation pour condamner ce type de pratique, ne donnent aucunement l�impression d��tre concern�es par cette initiative citoyenne. Pourtant, il ne s�agit rien d�autre que de l�heure de v�rit� entre Al-Qa�da au Maghreb et l�Alg�rie. Ou la mobilisation citoyenne en cours contre les enl�vements terroristes est soutenue, amplifi�e et atteint son objectif, et c�est tout l�avenir du terrorisme dans la wilaya et pas seulement la pratique des kidnappings qui volera en �clats, avec toutes les cons�quences sur la vie du pays, ou cette m�me mobilisation finit pas s�essouffler au profit des exigences des terroristes, et toutes ces occasions qui se sont impos�es d�elles-m�mes pour mettre en compl�mentarit� l�action des forces de s�curit� et celle des citoyens pour venir � bout du terrorisme dans la r�gion seront g�ch�es. Compl�mentarit� sans laquelle le pari d�une victoire d�finitive sur le terrorisme pourrait rester en suspens. Mohamed Issami
CONDOL�ANCES DU SNJ C�est avec une profonde tristesse que le Syndicat national des journalistes a appris la terrible nouvelle du d�c�s, � l��ge de 61 ans, de notre coll�gue et ami Mohamed Rouabhi dit Mohamed Issami En cette douloureuse circonstance, l�ensemble des membres du SNJ pr�sente ses sinc�res condol�ances � la famille du d�funt et l�assure de son soutien en toute circonstance. �A Dieu nous appartenons et � Lui nous retournons�. CONDOL�ANCES Le secr�taire d�Etat aupr�s du Premier ministre charg� de la communication, Monsieur Azzedine Mihoubi, tr�s affect� par le d�c�s de Mohamed Rouabhi d�nomm� Issami journaliste au quotidien Le Soir d�Alg�rie, pr�sente � sa famille ainsi qu�� tous les journalistes et travailleurs du journal, ses sinc�res condol�ances et les assure, en cette p�nible circonstance, de sa profonde sympathie. Puisse Dieu le Tout-Puissant accorder au d�funt Sa Sainte Mis�ricorde et l�accueillir en Son Vaste Paradis. �A Dieu nous appartenons et � Lui nous retournons�.
CONDOL�ANCES Les membres fondateurs, la r�daction ainsi que le personnel du Soir d�Alg�rie, tr�s pein�s par le d�c�s de leur ami et coll�gue Mohamed Rouabhi �Issami� pr�sentent � la famille du d�funt et � ses proches leurs condol�ances les plus attrist�es et les prient de trouver ici l�expression de leur profonde sympathie. Que Dieu accorde au d�funt Sa Sainte Mis�ricorde et l�accueille en Son Vaste Paradis.