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ENTENTE SPORTIVE S�TIFIENNE
Un club, une histoire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 05 - 2010

L�Entente� Ce qu�elle a nourri de l�gendes cette �quipe aux couleurs mythiques : noir et blanc. Ces tons oppos�s mais unis dans la m�me �quipe ont fait vivre et donn� du sens � plusieurs g�n�rations de S�tifiens.
Et pas seulement : � une certaine �poque, celle des Aribi et des Kermali, celle des Kharchi, Koussim, Ferchichi, Mattem et Salhi, celle du second souffle et du beau jeu, tout l�Est alg�rien portait le noir et blanc. Elle �tait le fleuron d�une r�gion, mais en fait elle appartenait � toute l�Alg�rie parce qu�on ne peut pas enfermer un mythe dans un espace r�duit. Le mythe est comme le mercure : il vous coule entre les doigts. Justement, les joueurs de l�Entente �taient �mercuriens� : clairs dans leur jeu et insaisissables dans leurs mouvements.
Ali �Layass�, le p�re fondateur
En 1956, � S�tif, comme ailleurs, aux quatre coins du pays, un vent de malaise souffla chez les jeunes et les moins jeunes. D�sabus�s et d�sorient�s, ils se livr�rent � des pratiques que la morale r�prouve. Mais, Dieu merci, � cette �poque, un homme �g� de 35 ans environ, d�j� connu dans les milieux sportifs de la ville de S�tif pour avoir driv� avant la guerre de Lib�ration l��quipe de l�USFMS (l�Union sportive francomusulmane s�tifienne, actuellement l�USMS) juniors et qui, en m�me temps, occupa le poste de gardien du stade municipal Eug�ne-Girod (Mohamed- Guessab actuellement), �mergea de l�ombre pour sauver cette jeunesse. Cet homme, dont la pr�voyance n�eut d��gal que sa perspicacit�, et soucieux du sort de ces centaines de jeunes, s�engagea courageusement dans leur prise en charge afin de s�parer le bon grain de l�ivraie et de r�cup�rer les meilleurs d�entre eux. Pour ce faire, il prit soin d�en rassembler un maximum au stade. Il s�agit de Ali Benaouda, dit Layass. D�s lors, l�unique stade de la ville de S�tif devint alors le lieu privil�gi� de beaucoup de jeunes issus des diff�rents quartiers, ceux des �quipes de l�USFMS et du SAS (Stade Africain S�tifien), ainsi que les joueurs s�tifiens �voluant dans les �quipes fran�aises tels que le SSS et la JSS. Lors des s�ances de d�foulement, il y avait plus de 150 jeunes occupant la totalit� du terrain. La ribambelle de gamins jouait, touchait le ballon, se d�foulait. Les plus �g�s ressentaient une joie immense, m�me si parfois Ali, en bon ma�tre qu�il �tait, ne se g�nait gu�re � user de certaines m�thodes peu ordinaires pour g�rer � sa guise la situation, vu et le grand nombre et le comportement de certains r�calcitrants. Les jeunes savaient bien qu�ils n��taient jamais � l�abri d�un coup de sifflet sur la t�te ou d�une poign�e de cailloux quand on osait se montrer t�tu. D�ailleurs, c�est � cause de son comportement vis-�vis de ses prot�g�s qu�il a �t� d�finitivement surnomm� Layass. Comme Ali utilisait des cailloux pour punir ses poulains, ceux-ci n�ont pas trouv� mieux pour le taquiner que de l�appeler au d�but Caillasse, mais pour att�nuer l�effet du sobriquet qu�ils avaient invent�, ils ont remplac� le C par le L, ce qui donna alors le fameux Layass, une fa�on � eux de lui rendre la monnaie de sa pi�ce.
La naissance d�un mythe
Les jeunes continuaient � se rendre au stade de plus en plus nombreux pour jouer en s�amusant et s�amuser en jouant, deux � trois fois par semaine. Au fil des jours, ils s�av�raient tr�s dou�s, tellement dou�s que les militaires de la CRAAT A�n Arnat, qui s�entra�naient au stade, restaient �bahis et admiratifs devant les potentialit�s de ces jeunes. Layass lui-m�me, connu pour avoir un flair unique dans la prospection et le choix des joueurs, n�en croyait pas ses yeux, et pour avoir le c�ur net sur les capacit�s de ses marmots, il n�a pas h�sit� � r�pondre favorablement aux sollicitations des militaires fran�ais, avec bien s�r la b�n�diction du FLN, pour des rencontres de football. En fin technicien et tacticien, ma�trisant ce sport, Layass avait �videmment compris qu�il �tait en face d�un groupe de jeunes aux capacit�s �normes, une �quipe qui pouvait faire mal et tenir la drag�e haute aux �quipes de la r�gion. Les rencontres qui opposaient les Belebcir, Oucissa, Zellagui, Mekkid�che, Abaoub, Khababa, Kemicha� aux �quipes militaires fran�aises se terminaient invariablement en faveur des S�tifiens. Les militaires faisaient p�le figure devant la classe de ces jeunes joueurs et avaient beau faire en renfor�ant leurs rangs par les meilleurs joueurs fran�ais, mais les �indig�nes� r�ussissaient quand m�me � les humilier, � leur damer le pion chaque fois qu�ils voulaient leur tenir t�te.
L�Entente au service de la R�volution
Sans r�pit, l�intr�pide Ali multipliait les efforts et encha�nait les rencontres, et de jour en jour, le cercle de sa bande s��largissait. Cela ne pouvait que le ravir, car, plus que jamais, il r�alisait que le groupe qu�il dirigeait �tait bien soud�, uni, et qu�une ambiance bon enfant r�gnait entre ces joueurs venus de toutes parts. une v�ritable entente commen�ait � se tisser, et qui lui donnait pleine satisfaction. Lui, qui n�avait pas eu l�occasion de monter au djebel, r�alisait qu�il �tait aussi utile l� o� il se trouvait, d�autant plus que, gr�ce � lui, de nouvelles t�tes aux objectifs autres que le football faisaient leur apparition au sein du groupe, se servant bien s�r du stade et de ses vestiaires comme refuge et couverture pour s�adonner aux pratiques extrasportives. Ces nouveaux venus �taient �videmment attir�s par l�avantage des contacts avec les militaires, des contacts qui s�av�raient utiles et fructueux, facilitant les op�rations, passant du vol d�armes et de treillis militaires � l�achat des fournitures plus ou moins n�cessaires pour mener � bien le combat quotidien contre la France. La pr�sence de toute cette panoplie de joueurs surdou�s aux qualit�s footballistiques extraordinaires et de fidayin au sein de l��quipe donna, �videmment, des id�es aux dirigeants du FLN de la r�gion, � leur t�te Si El Hachemi, activiste de renom dans la ville, et El Fodhil Tergou, commissaire politique de la Wilaya I, qui pens�rent que cela ne pouvait que procurer un appui de plus � la r�sistance alg�rienne. Ils prirent alors contact avec Layass pour lui demander d�entreprendre les premi�res d�marches et engager le club officiellement dans les comp�titions. Peu de temps apr�s, Layass, entour� de quelques amis dynamiques, tels La�b Lakhdar dit le �Gros�, Dekoumi Brahim, Hammadi Nefir et Bessou Youcef, prirent les choses en main et d�pos�rent, au d�but de l�ann�e 1960, le dossier d�engagement du club au niveau de la pr�fecture. Au d�part, l�autorit� coloniale signifia un niet cat�gorique, et pour cause, l�existence de certains �l�ments au comportement douteux et subversif dans le groupe. Cette premi�re d�marche n�ayant pas abouti, Layass et ses compagnons durent patienter pratiquement une ann�e et demie pour obtenir satisfaction. Pers�v�rants et imp�nitents dans leur initiative, ils r�ussirent � atteindre le but fix� et engager le club.
D�but de l�aventure
Le club est donc officiellement n� en 1961, sous le nom de ESS �Entente Sportive S�tifienne�. Le nom ESS tire ses origines du fait que la majorit� des �l�ments composant le groupe venaient de toutes les r�gions, et, au fil du temps, il s�est av�r� qu�entre tous ces jeunes qui ont rejoint le club, des relations fraternelles se sont cr��es et d�velopp�es, c'est-�-dire la parfaite entente. Cette fraternit� a �t� relev�e et mise � profit par Layass et ses compagnons et leur donna l�id�e d�appeler le club Entente, suivie des initiales SS �Sportive S�tifienne�. Pour l�anecdote, certains racontent que le sigle ESS signifiait El�ment Secret S�tifien, une mani�re de dire que le club regorgeait de fidayin et de moussebiline. L��quipe, en plus de la richesse de son effectif, recrutait un nombre important d��l�ments secrets : Hafsi Tahar, qui, apr�s maintes op�rations de sabotage, s�est fait pi�ger et fut ex�cut�, Keddad et Mohamed Guessab dit �Kra�bia�, sp�cialistes dans la pose des bombes, Bessou et Kharchi, deux �l�ments de la r�sistance qui ont �t� captur�s et emprisonn�s, Za�, le pharmacien, fournisseur en m�dicaments, etc. Toutes ces personnes repr�sentaient un apport appr�ciable dans la lutte pour l�ind�pendance de notre pays : les laissez-passer collectifs d�livr�s par l�occupant au club pour ses d�placements tant � l�int�rieur de la r�gion qu�� l�ext�rieur, facilitaient � certains r�sistants recrut�s par l�Entente l�accomplissement de leurs missions et leur prise de contact avec les moudjahidine. Avant l�engagement officiel du club, les joueurs arboraient parfois des tenues rouge et blanc r�cup�r�es chez l�USFMS et, de temps � autre, du vert et blanc jusqu�� ce que les poulains de Layass optent d�finitivement pour les couleurs noir et blanc, une tenue d�couverte sur les �tals d�un magasin d�habillement sportif appel� Chkambri, et qui s�duisit les gar�ons. L�Entente devait alors �voluer en premi�re division. Le 17 septembre 1961, l��quipe entrait dans la comp�tition avec son premier match officiel en coupe de France, face au RC Saint-Arnaud (El- Eulma), qu�elle �crasa sur le score de 9-0. La m�me le�on fut donn�e quelques jours apr�s � l�OSEI d�El- Kseur sur le terrain de B�ja�a (Bougie), sur un score sans appel de 10-0. Du coup, l�Entente �tait, d�sormais, pr�sent�e par les journaux de l��poque comme une �quipe solide. Elle ne laissait aucune chance � ses adversaires. Match apr�s match, le groupe se forgeait une renomm�e extraordinaire et chaque dimanche r�ussissait d�impressionnants cartons. A telle enseigne que les Fran�ais eux-m�mes finirent par reconna�tre que cette �quipe �tait vraiment apte � faire du chemin. L�ind�pendance fut proclam�e, et le peuple, qui a bout� hors de ses fronti�res l�arm�e fran�aise, recouvrait sa libert� le 5 juillet 1962. Un mois plus tard, plus exactement le 5 ao�t 1962, l�Entente r�apparaissait dans l�ar�ne et reprenait ses entra�nements sur le turf du stade municipal pour prendre part � son premier championnat national. Et d�s lors, d�buta la grande saga de l�Entente. Depuis sa cr�ation et jusqu�� ce jour, l�Entente n�a cess� de faire vibrer, battre les c�urs et chavirer ses milliers de fans. Et l�histoire de l�Entente ne fait que commencer.


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