La d�pr�ciation, conjoncturelle, de l�euro face au dollar implique certainement la r�duction de notre facture d�importation mais se traduit � terme, par un effet n�gatif sur nos revenus d�exportation. Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Temps gris pour la monnaie europ�enne. Subissant les contrecoups des difficult�s financi�res en Europe et notamment la crise budg�taire grecque, l�euro s�est fortement d�pr�ci� par rapport � la devise am�ricaine. Ce week-end, le dollar a atteint 1,2523 son plus haut niveau depuis mars 2009 face � l�euro. Certes, la devise europ�enne a rebondi hier, � 1,3033 dollar, apr�s l�annonce d�un plan d�aide europ�en aux pays en difficult�s de la zone euro. Un plan massif, � hauteur de 750 milliards d�euros, qui a boost� l�optimisme des places boursi�res. N�anmoins, cette baisse de l�euro risque de se reproduire si la sp�culation n�est pas enray�e et que les difficult�s financi�res persistent en Europe et se propagent au Canada et aux Etats-Unis. Quel est l�impact de cette chute, m�me conjoncturelle, de l�euro sur l��conomie alg�rienne ? Question r�currente � laquelle deux r�ponses peuvent �tre donn�es. La premi�re est que l�Alg�rie qui importe � hauteur de 60 % de la zone europ�enne est gagnante puisque sa facture d�importation libell�e en euros diminue de quelques points. En notant que la facture d�importation a d�j� baiss� de pr�s de 7 % durant le trimestre �coul�, passant � 9,4 milliards de dollars. De m�me que les recettes d�exportations libell�es en dollar augmentent en valeur. Mais c�est en effet, un gain strictement m�canique, rel�vent les analystes. Car, la d�pr�ciation de l�euro co�ncide avec la baisse des prix du p�trole. Les cours de l�or noir marquaient le pas, cette semaine, tant � Londres qu�� New York, avec des baisses de 9 � 13 %, du fait de l�appr�ciation du billet vert. Et cela m�me s�ils remontaient hier � plus de 80 dollars � Londres, suite � l�annonce du plan d�aide europ�en. Mais pour l�Alg�rie, cela signifie, � termes, des revenus moindres d�exportation d�hydrocarbures. Cela m�me si la recette g�n�r�e durant le trimestre pass� a atteint les 13,8 milliards de dollars. Car, un dollar plus fort impacte sur la reprise �conomique aux Etats- Unis, d�j� autosuffisante sur le plan gazier, et donc sur la demande �nerg�tique en Europe, et sur l�attractivit� de nos hydrocarbures. En d�autres termes, l�on gagne en d�penses moindres mais on perd, cependant, en revenus � terme. Soit un impact n�gatif pour l��conomie alg�rienne toujours d�pendante des fluctuations ext�rieures. Comme cet impact est �galement limit� sur les r�serves de changes officielles. Certes, la d�pr�ciation de l�euro impacte n�gativement sur la valeur de nos placements effectu�s � 40 % en euro, et par ricochet, positivement sur celle de nos placements en dollars, �galement � hauteur de 40 %. Toutefois, cette baisse doit �tre relativis�e dans la mesure o� les taux d�int�r�t sont n�gatifs et les rendements faibles. En notant, par ailleurs, que la Banque d�Alg�rie adopte une politique de placement assez prudente, m�me si les rendements ne sont pas assez profitables. Et dans la mesure o� la situation �conomique peut s�am�liorer d�ici quelques mois en Europe et l�euro retrouver sa vigueur et se r�appr�cier, l��conomie alg�rienne conna�tra une �volution inverse, des recettes d�exportations plus ou moins importantes et des importations plus ch�res. Soit, cette d�pr�ciation conjoncturelle de l�euro se traduit par un impact mitig�, mais limit� dans le temps.