Le marché national de l'automobile a fini par ressentir les effets de la crise économique mondiale. En dépit des promotions attractives lancées ces derniers mois, les concessionnaires font part de mévente. Certaines marques ont carrément suspendu leurs projets d'extension commerciale. Le directeur général de Toyota Algérie, Noureddine Hassaim, s'exprimant hier à l'APS, a indiqué en effet que «la majorité des crédits automobiles accordés proviennent des banques étrangères qui se montrent, depuis ces derniers mois, de plus en plus prudentes dans l'octroi de ces prêts du fait de la crise financière qui secoue leur maison mère». Avant d'ajouter : «Elles préfèrent investir dans des secteurs plus sûrs.» Les mauvais chiffres des ventes sont dus, selon ce responsable, aux restrictions des crédits automobiles chez les banques étrangères installées en Algérie. La hausse des taux d'intérêts de ces prêts et la nouvelle taxe sur les véhicules neufs sont parmi les autres facteurs auxquels font face les concessionnaires. Instaurée en août 2008, la nouvelle taxe automobile, allant de 50 000 à 150 000 DA selon le type de motorisation, a provoqué une hausse des prix des voitures. «Il y a eu un effet psychologique. Beaucoup de personnes hésitent à acheter un véhicule en raison des mauvaises nouvelles économiques provenant de par le monde et préfèrent donc attendre des temps plus cléments», a tenu à expliquer le patron de Toyota Algérie. Pour des responsables de Nissan Algérie, même les remises allant jusqu'à 100 000 DA, les cadeaux offerts aux clients et autres mesures promotionnelles «n'ont pas réussi à faire décoller la demande», obligeant cette marque japonaise à geler toutes les dépenses destinées à la réalisation de nouveaux showrooms et au développement de son réseau de distribution. Peugeot Algérie partage cette préoccupation. Selon ses représentants, elle fait de plus en plus attention à ses dépenses pour prévenir les effets de la crise financière mondiale qui affecte la majorité des grands constructeurs européens, asiatiques et américains. Depuis quelques jours, certains concessionnaires ont lancé des campagnes publicitaires à travers différents moyens d'information s'engageant à payer la moitié de la taxe, à l'exemple d'Elsecom et de Renault Algérie. En 2008, l'Algérie a importé 352 315 véhicules pour une valeur de 286,9 milliards de dinars, contre 217 742 unités en 2007 (plus de 172 milliards de dinars), selon les chiffres des Douanes algériennes. Industrie automobile algérienne : les préalables Interrogés sur le projet de texte en cours de finalisation relatif à l'exercice de l'activité de l'industrie automobile, plusieurs concessionnaires considèrent que ce créneau nécessiterait le développement d'un tissu industriel compétitif autour de cette filière ainsi qu'une main-d'œuvre qualifiée. L'industrie automobile nécessite également «un cadre juridique adéquat, une accessibilité au foncier, une infrastructure routière développée et un réseau de services efficace», selon eux. «Il n'est pas rentable pour un constructeur d'importer de l'étranger tous les composants (sièges, pneus, poignées...) d'un véhicule. Il est donc impératif de développer de petites manufactures qui se chargeront de la fabrication de ces composants pour le compte de l'usine qui doit être située à proximité d'un port, de voies ferrées et de routes», ajoutent-ils.