Le ministère de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière vient de s'impliquer dans la lutte contre les dangers de l'internet sur les enfants comme «le phénomène» de la baleine bleue suspecté d'être la cause de plusieurs morts. Un groupe de travail de réflexion sera ainsi lancé pour se pencher sur cette problématique. «Un groupe de travail et de réflexion chargé d'étudier la problématique des dangers liés à l'exposition non contrôlée des enfants à Internet a été mis en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière», a indique hier, un communiqué du ministère. «Ce groupe, composé d'experts en santé mentale notamment des pédopsychiatres, des psychologues cliniciens et des responsables de la santé scolaire, devra proposer les mesures à mettre en œuvre en matière de prévention et de prise en charge des effets induits chez les enfants par l'utilisation non contrôlée de l'Internet notamment certains jeux dangereux comme le (défi de la baleine bleue)», précise la même source. Ce groupe de travail sera élargi aux différentes associations nationales des parents d'élèves à l'effet d'impliquer la société civile en matière de sensibilisation, conclut le communiqué. Plusieurs décès d'enfants survenus durant ces deux derniers mois ont été imputés à un jeu pathologique qui circule sur internet, sous le nom «The blue whale challenge» ou «défi de la baleine bleue», suspecté d'être derrière la mort de « 6 ou 7 enfants» sur le territoire national. Ce même jeu a causé encore un nouveau drame en cette nouvelle année 2018. Un enfant de 13 ans a été retrouvé pendu à son domicile vendredi dernier, à la cité des frères Abbès, à Constantine, plus connu sus le nom de quartier de Oued El Had. Il s'adonnait, selon des témoignages, au jeu de la baleine bleue. C'est le premier cas de suicide dû au jeu morbide enregistré à Constantine. Le 09 décembre dernier, un adolescent âgé de 15 ans, qui s'adonnait au jeu «Blue Whale» a été retrouvé pendu dans un poulailler dans la commune de Taya, wilaya de Sétif, a rapporté hier un média électronique citant des sources locales. L'adolescent s'est donné la mort par pendaison vendredi en début de soirée. Un énième suicide qui porte ainsi à cinq le nombre total de morts signalés sur le territoire national à cause de ce jeu. Idem pour d'autres adolescents qui se sont suicidés à Sétif et à Bejaia, en novembre et en décembre. Ils l'auraient fait dans le cadre de ce jeu. La ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, suite à l'apparition du défi de la baleine bleue en Algérie, avait affirmé que c'est un «phénomène peu répandu mais même s'il n'y a qu'une seule victime, nous devons tous en parler, à l'école, sur les chaînes de télévision, à la radio». Mme. Benghabrit a appelé les parents à «surveiller l'utilisation par les enfants des smartphones», sans annoncer de mesure particulière pour prévenir les risques qu'implique ce jeu. Pour sa part la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Houda Iman Feraoun à affirmé dernièrement qu' il n'y a pas un site précis du jeu de la baleine bleue que l'on puisse bloquer, estimant que la sensibilisation des enfants et la nécessité pour les parents de contrôler leurs activités sur Internet était la seule solution . Selon elle, du point de vue technique, l'Algérie possède tous les moyens pour bloquer les sites dangereux, mais il est impossible de bloquer ce type de jeu. Le MDN et la DGSN appellent à la vigilance Le ministère de la Défense nationale (MDN) s'est impliqué en envoyant des SMS aux citoyens, les invitant «à plus de vigilance et surveiller leurs enfants lorsqu'ils utilisent Internet». Une campagne de sensibilisation ciblée sur les méfaits et les dangers de certains jeux et applications sur Internet a également été initiée par le service de protection des mineurs de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), à travers les 48 wilayas du pays, en vue de les informer des risques potentiels que représente un type particulier de jeux proposés sur la toile ou les réseaux sociaux.