L'émergence du défi de la «baleine bleue», un jeu mortel sur Internet, a poussé les autorités à s'inquiéter des dangers liés à l'exposition non contrôlée des enfants à la Toile. Plusieurs ministères ont déjà lancé des messages de sensibilisation à travers des SMS, à l'instar du ministère de la Défense nationale (MDN) qui a invité les citoyens «à plus de vigilance et surveiller leurs enfants lorsqu'ils utilisent Internet». Dans le même sillage, un groupe de travail et de réflexion, chargé d'étudier cette problématique, a été mis en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a indiqué, hier, un communiqué du département de Hesballaoui. Un groupe «composé d'experts en santé mentale, notamment des pédopsychiatres, des psychologues cliniciens et des responsables de la santé scolaire» qui devra proposer des mesures préventives et de prises en charge des effets induits chez les enfants «par l'utilisation non contrôlée de l'Internet, notamment certains jeux dangereux comme le défi de la baleine bleue», précise la même source. Ce groupe sera élargi aux différentes associations nationales des parents d'élèves à l'effet d'impliquer la société civile en matière de sensibilisation, conclut le communiqué. «Le défi de la baleine bleue» est un jeu qui a vu le jour en Russie et à qui on prête quelque 150 suicides là-bas. Chez nous, six adolescents, âgés entre 11 et 16 ans, auraient déjà succombé en relevant le défi de ce jeu morbide allant jusqu'au bout des épreuves. La dernière victime en date est M. Heithem, 13 ans, retrouvé, vendredi dernier, à 3 heures du matin par son grand-père, pendu dans sa chambre dans le domicile familial sis dans le quartier populaire «Les frères Abbas» dans le nord de la ville de Constantine. Le collégien serait victime du «Blue Whale Challenge» et abordait un dessein de la baleine bleue sur son bras. A l'apogée de la médiatisation de ces suicides, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, avait indiqué que «la justice s'acquitte de sa mission dans la lutte contre la cybercriminalité, et l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication a ordonné, en coordination avec les parquets compétents, l'ouverture d'une enquête». Une campagne de sensibilisation avait également été initiée par le service de protection des mineurs de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), à travers les 48 wilayas du pays. Le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme est lui aussi monté au créneau, en lançant une campagne nationale de sensibilisation pour la lutte contre toutes les formes de violences à l'encontre des enfants, notamment la violence due à la mauvaise utilisation d'Internet et des nouvelles technologies d'information et de communication. Cette campagne s'est déroulée du 17 au 21 décembre au niveau des établissements éducatifs, et du 22 au 28 du même mois au niveau des maisons de jeunes, des maisons de la culture, des bibliothèques publiques, des centres de formation professionnelle et des quartiers populaires. Le ministère de l'Education nationale a également lancé sa propre campagne de sensibilisation, en élaborant une circulaire ministérielle pour sensibiliser les élèves aux dangers de l'usage abusif d'Internet.