Devant la difficulté de la situation économique du pays, il n'y avait d'autre discours que celui de la mobilisation et de la libération des initiatives. Le président de la République n'y a pas été avec le dos de la cuillère pour responsabiliser les élus locaux issus du scrutin du 23 novembre 2017. Les présidents d'APC et d'APW «sont appelés à s'affranchir de la bureaucratie et de la dépendance dans leurs rapports avec leur environnement et dans la gestion de leurs services», a indiqué, jeudi, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message lu en son nom par le secrétaire général de la présidence, Habba El-Okbi, à l'occasion de la rencontre d'orientation des présidents d'APC et d'APW, organisée au CIC, par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Conscient de la lourde responsabilité qui incombe aux élus locaux dans un tel contexte économique, le chef de l'Etat a donc appelé les maires et les présidents d'APW à prendre l'initiative notamment sur le plan économique pour pouvoir créer de la richesse et doter leurs assemblées des ressources financières nécessaires pour la prise en charge des préoccupations des citoyens. «Je vous félicite pour avoir gagné la confiance de vos électeurs. Une confiance qui engage une lourde responsabilité, laquelle suggère d'assumer les engagements que vous avez pris devant le citoyen de prendre en charge ses préoccupations et réaliser ses aspirations», écrit Bouteflika. Pour lui, les défis ne sont plus les mêmes qu'avant. Les élus locaux doivent, à cet effet, se consacrer à trois principaux objectifs qui constituent une bataille à gagner. Il s'agit de «la modernisation des structures communales, la consécration de la décentralisation et la libération des initiatives économiques et du développement local». «Ce sont vos priorités pour la prochaine étape», a insisté le président Abdelaziz Bouteflika dans son message, tout en assurant les élus qu'ils ne sont pas seuls dans cette bataille, car «d'autres institutions et instances jouent également un rôle dans la réalisation des objectifs communs au service de la patrie, de son progrès et de sa prospérité». C'est en quelque sorte le nouveau cap que le président veut tracer aux représentants du peuple sur le plan local, afin d'accompagner les efforts de l'Etat au niveau central visant à dépasser la crise économique qui secoue de plein fouet le pays depuis plus de trois ans. La mobilisation que sonne Bouteflika s'étend aussi à toutes les franges de la société appelées «à soutenir les institutions de l'Etat, notamment la commune, afin de réaliser ensemble nos objectifs de développement». Les partenaires politiques, de leur côté, sont priés de «conjuguer leurs efforts au service de la nation et du citoyen et pour le développement de notre pays». En tout état de cause, si le président de la République a insisté sur l'urgence pour les élus locaux de s'affranchir de la bureaucratie, c'est qu'il a conscience que c'est l'un des facteurs de blocage local, notamment sur le plan économique. La situation dans laquelle se trouve l'Algérie ne permet pas, de ce fait, de contenir les Assemblées locales dans leur strict rôle de gestion de l'état civil et des petits projets d'amélioration du cadre de vie. Bien au contraire, la création de la richesse semble être au cœur des nouvelles «priorités» tracées, ce qui permettra aux APC et aux APW de jouer un rôle plus important. Des assises nationales seront désormais organisées chaque 18 janvier de l'année, «date instaurée comme Journée nationale de la commune», écrit Bouteflika, dans le but de permettre aux élus de coordonner leurs efforts et communiquer périodiquement avec les services de l'Etat.