A chaque fois qu'il s'agit d'attribution ou de pré-affectations de logements, notamment sociaux, dans la wilaya de Tiiz Ouzou, la colère prend le dessus et va même jusqu'à éclater sur la voie publique. L'opération de tirage au sort des décisions de pré-affectation aux bénéficiaires des 2180 logements sociaux implantés à Oued Fali dans la wilaya de Tizi Ouzou a suscité l'indignation des souscripteurs dont les dossiers ont été rejetés et qui se sentent marginalisés sans aucun motif valable, conformément aux lois de République. Avant-hier, près d'une centaine de souscripteurs non retenus pour bénéficier d'un logement se sont rassemblés devant le portail de la wilaya pour interpeller le ministre de l'Habitat, Abdelwahid Temmar et le président de la République sur cette discrimination dont ils disent être victimes. En effet, après avoir été retenus sur la liste provisoire affichée en 2016, les souscripteurs non retenus sur la liste définitive suite au travail de vérification effectué par la commission de contrôle de la wilaya ont décidé d'investir la rue. A préciser que cette protestation est la deuxième du genre après la tentation d'immolation menée jeudi dernier par quatre jeunes devant le siège de la daïra de Tizi Ouzou. Au total, 380 dossiers éligibles ont été rejetés. Les protestataires dénoncent à l'unanimité le fait que cette liste des bénéficiaires soit annoncée verbalement au niveau de l'OPGI. Une démarche qui prouve, diront-ils, le manque de transparence et de traçabilité dans le déroulement de cette opération de tirage au sort. «Nous exigeons que cette liste soit publiée, comme ce fut le cas pour la liste provisoire», dira un protestataire. Ainsi, ils appellent les autorités locales à donner des explications sur le rejet de leurs dossiers. «Sous quel prétexte nos dossiers sont-ils rejetés ? Est-ce que nous sommes des Algériens ?» D'après les protestataires rencontrés devant le portail de la wilaya, «la quasi-totalité des dossiers ont été rejetés sous prétexte que les souscripteurs possèdent des véhicules». «Est-ce que c'est une loi qui est appliquée pour tous les Algériens ou bien dans notre wilaya ?», s'interrogent-ils. «Nous interpellons le premier magistrat de la wilaya à intervenir sur cette question avant de radicaliser notre mouvement de protestation», ont-ils menacé. A souligner que les contestataires rencontrés sur les lieux ont exprimé les conditions de vie misérables auxquelles ils font face. «Je vis dans une cave depuis 21 ans. Je fais face aux aléas de la nature (le froid glacial de l'hiver et les températures suffocantes de l'été, et là je me rends compte que je n'ai pas été retenu dans cette liste définitive», rétorque un quadragénaire. De son côté, le wali, Mohamed Bouderbali, a tenu à répondre jeudi dernier en marge de la célébration de la journée de la commune que cette formule de logement est destinée à une catégorie sociale qui remplit réellement les conditions d'accès au logement social ou bien au logement public locatif. «Suite au travail de vérification, beaucoup de dossiers ont été rejetés puisqu'ils sont éligibles. Alors ces logements seront orientés pour ceux qui remplissent réellement les conditions d'accès à ce type de logement».