Des centaines de soldats rappelés lors de la décennie noire se sont rassemblés, hier, au niveau de la placette du stade du 1er Novembre sise à l'entrée du Centre-ville de Tizi-Ouzou pour demander pour la énième fois, la satisfaction de leur plateforme de revendications. Ils appellent le chef d'Etat major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Gaïd Salah et le président de la République en sa qualité de ministre de la Défense nationale à procéder d'une manière effective à l'ouverture de leur dossier et de l'adopter au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ainsi, ils exigent l'application des dispositions de l'article 71 de la loi de finances complémentaire pour 2009 en leur faveur, au même titre que leurs camarades rappelés portant la revalorisation de leurs pensions adoptée par le MDN. Venus de différentes wilayas du pays, les rappelés, classes de 1992 à 1996 ont répondu favorablement à l'appel lancé par le bureau national des soldats de la décennie noire (SND) pour faire valoir leurs revendications et dénoncer la fermeture du dialogue imposé par le ministère de la Défense nationale à leur égard. Dès 10 heures du matin, une marée humaine composée des membres du bureau national à leur tête le délégué national ; Kamel Bouzegza, ceux du bureau local et les soldats des wilayas à savoir : M'Sila, Tipasa, Bouira, Boumerdès, Aïn Defla, Alger, Djelfa, Béjaïa et Tizi-Ouzou étaient présents sur les lieux de la protestation. «Après la réunion tenue au niveau du MDN lundi dernier, nous avons constaté qu'il y' a une certaine politique de fuite en avant des pouvoirs publics pour prendre en main notre dossier», a regretté, le vice-président de la coordination des SND, Djilali Hocine. «Au moment où les Algériens fuyaient le pays pour des conditions sécuritaires, nous avons toujours été à l'avant-garde pour lutter contre le terrorisme. Nous demandons la reconnaissance officielle de notre corps, puisque la stabilité qui règne actuellement dans le pays est le fruit de nos sacrifices», a-t-il dit. Les protestataires ont déployé des banderoles sur lesquelles nous pouvons lire : «Où sont-ils nos droits de la réconciliation nationale ?» ou encore «Nous voulons la reconnaissance de notre corps». A souligner qu'un dispositif sécuritaire très important a été déployé aux alentours du lieu de la protestation. Aucun incident n'a été enregistré durant cette protestation. 2 500 soldats morts A l'issue de ce rassemblement, le délégué national, Kamel Bouzegaz a lu une lettre adressée au général, Gaîd Salah à travers laquelle et au nom de l'ensemble des soldats, il l'a sollicité d'ouvrir le dossier de ce corps pour améliorer leurs conditions de vie. De son côté, un membre de la coordination locale des SND qui a préféré sous le sceau de l'anonymat a affirmé que 2 500 maintenus ont trouvé la mort sans parler de soldats atteints de maladies chroniques suite à leur combat et des ayants droit, notamment les orphelins et les veuves. «Nous avons décidé de nous organiser pour attirer l'attention du MDN et de répondre à nos doléances qui sont légitimes». La wilaya de Tizi-Ouzou compte 25 000 maintenus de la décennie noire, alors que leur nombre au niveau national est de 140 000, a-t-on appris. A préciser que la plateforme de revendications se résume en 12 points distincts. En premier lieu, l'activation des textes réglementant le droit à la pension, notamment la loi n° 13-03 du 20 février 2013 modifiant et complétant l'ordonnance n° 76-106 du 9 décembre 1976 portant code des pensions militaires. Les soldats de la décennie noire 18+6 demandent également qu'ils soient reconnus et réhabilités comme ayant contribué à la sauvegarde des acquis de la nation, conformément à l'article 44 de l'ordonnance 01-06 datant du 27 février 2006 portant application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Dix autres revendications sont portées à l'intention du MDN et qui se résument sous forme de droits et avantages réclamés à leur profit et de leurs ayants droit.