La Supercoupe de l'UEFA entre le Bayern Munich et Chelsea, vendredi à Prague, marque les retrouvailles entre Pep Guardiola et José Mourinho, les deux meilleurs ennemis lors de leurs années espagnoles à la tête respectivement de Barcelone et du Real Madrid. Ces retrouvailles étaient probablement inévitables entre deux des meilleurs entraîneurs du 21e siècle. Mais aucun ne pouvait prévoir qu'elles auraient lieu aussi vite, dès ce match de prestige entre un Bayern passé sous la houlette de l'entraîneur catalan après son triplé historique et une équipe de Chelsea confiée au Portugais après son sacre en Europa League. Parti en sabbatique à New York après un nouveau titre avec le Barça en 2012 (Coupe du Roi), Guardiola, 42 ans, a fait un retour tonitruant aux affaires en se voyant confier la succession de Jupp Heynckes. L'officialisation faite mi-janvier fut vite l'objet d'une pique de son rival: "Je ne sais pas s'il a fait exprès de choisir un championnat où je ne suis pas", a glissé le "Special One", qui a quitté le Real à l'intersaison pour un second mandat à Stamford Bridge en remplacement de Rafael Benitez. Nostalgie Visiblement nostalgique des légendaires Clasicos, même s'il affirme avoir mûri, "Mou" le quinquagénaire a titillé son rival une semaine avant la Supercoupe: "Le Bayern de Jupp Heynckes était la meilleure équipe d'Europe. Avec désormais un nouvel entraîneur et de nouveaux joueurs, je ne suis pas sûr qu'il soit toujours aussi bon". Rien à voir toutefois avec les propos souvent explosifs tenus par le maître portugais de la guerre psychologique du temps des conférences de presse précédant ou succédant les bouillants Clasicos entre 2010 et 2012. Comme l'épisode d'avril 2011, lorsque "Mou" avait fait dégoupiller un rival jusque-là toujours dans la réserve. "Déjà comme il m'appelle "Pep", je vais le tutoyer aussi. José, on se retrouve demain sur le terrain. En dehors, tu m'as déjà battu. Je t'offre ta propre Ligue des Champions hors du terrain". Depuis leur prise de fonction respective en Bundesliga et en Premier League, Guardiola et Mourinho ont apporté une touche nouvelle au jeu du Bayern et de Chelsea, leaders de leur championnat respectif avec un match nul pour dernier résultat sur la route de Prague. Mais celui concédé par le géant bavarois (1-1) mardi à Fribourg, même avec une équipe B, est beaucoup moins prestigieux que le nul (0-0) ramené par les Blues de Manchester United lundi. Première "On a encore quelque chose à régler avec eux, une revanche à prendre", a concédé Manuel Neuer, le portier bavarois, qui n'a pas encore digéré la cruelle défaite aux tirs au but face à Chelsea en finale de l'édition 2012 de la Ligue des champions, ruinant la fête attendue dans l'Allianz Arena. "On ne peut rien changer", n'a cessé de répéter le patron Karl Heinz Rummenigge, insistant plus sur l'importance d'ajouter la Supercoupe "qui manque à notre palmarès". Et d'offrir ainsi un premier trophée sous les couleurs bavaroises à Guardiola, qui en a cumulé 14 avec le Barça, après l'échec en Supercoupe nationale face à Dortmund. Le patron bavarois peut compter sur une équipe motivée, et particulièrement sur sa star française Franck Ribéry qui pourrait étrenner à Prague le titre de meilleur joueur UEFA 2012-13. Si Chelsea a déjà brandi la Supercoupe en 1998, Mourinho n'a pu encore l'accrocher à un tableau de chasse riche notamment de deux Ligues des champions. "Mou" et "Pep" pourraient se retrouver plus tard dans la saison de C1, s'ils franchissent le cap de la phase de poules dont ils connaîtront leurs adversaires jeudi soir.