La 35e session du Conseil des ministres arabes de l'intérieur (CMAI) prévue aujourd'hui et demain à Alger intervient dans un contexte très particulier pour le monde arabe. Au moins quatre pays traversent des situations exceptionnelles, avec des guerres civiles dans certains et des situations sécuritaires explosives pour d'autres où les groupes terroristes font la loi. La Syrie, le Yémen et la Lybie sont les pays les plus affectés par le vent de ce qui est appelé le printemps arabes, déclenché en 2011. Contrairement à la Tunisie et à l'Egypte qui s'en sont sortis avec les moindres dégâts, ces trois pays sont entrés dans des cycles infernaux de violence sans fin. Quant à lui, l'Irak est, depuis l'invasion américaine en 2003, assis sur une poudrière. Son ministre de l'Intérieur vient à Alger laissant son pays patauger dans la boue de Daech, au même titre que la Syrie. L'autre élément qui fait la particularité de la réunion d'Alger est qu'elle intervient au moment où la crise des monarchies du Golf, marquée par l'embargo sur le Qatar depuis près d'une année, exercée par l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unies, le Bahrein et l'Egypte, persiste. Doha est toujours boudé par ses anciens alliés. Alger accueille donc les ministres de l'Intérieur de ces pays dans une ambiance électrique qui règnent entre leurs dirigeants dont ceux de Doha sont accusés de soutien au terrorisme. Et c'est logiquement que l'aspect sécuritaire dominera les travaux de la réunion qui se tiendra au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal. En effet, les menaces sécuritaires sur le Monde arabe et la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes et contre l'immigration illégale sont les thèmes majeurs inscrits à l'ordre du jour de la 35e session du Conseil des ministres arabes de l'intérieur (CMAI). Ces derniers auront, au cours de cette réunion, à se pencher sur plusieurs dossiers liés à la coopération sécuritaire interarabe face aux menaces qui pèsent sur les pays arabes, y compris le terrorisme international et ses dangereux démembrements, ainsi que le crime transnational, l'extrémisme violent, les nouvelles menaces en matière de cyber-terrorisme et de cybercriminalité, le phénomène de l'immigration illégale et autres fléaux menaçant les sociétés et les Etats arabes, a rapporté l'agence officielle, l'APS. Organisée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, cette session sera une opportunité pour réaffirmer la détermination de l'Algérie à aller de l'avant pour la réactivation de l'action sécuritaire interarabe et faire connaitre son expérience pionnière et les bonnes pratiques en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, outre la proposition de solutions qualitatives et pratiques au plan arabe et régional. La réunion se tiendra, selon le conseil des ministres arabes de l'Intérieur, en présence des délégations représentant notamment l'Interpol et l'Union Maghrebine ainsi que des représentants du bureau de la lutte contre le terrorisme des Nations unies, de l'université arabe Nayef des sciences sécuritaires et de l'Union sportive arabe de la police. Le conseil des ministres arabes de l'intérieur a pour mission de développer et consolider la coopération et la conjugaison des efforts entre les pays arabes en matière de sécurité intérieure et de lutte contre la criminalité. Pour la réalisation de tels objectifs, il s'emploie à tracer la politiques générale visant à promouvoir l'action interarabe et adopter les plans sécuritaires communes, outre la mise en place d'instances et d'organes nécessaires à la réalisation de ses objectifs et de commissions ad hoc et le recours à des experts et des consultants pour formuler des propositions et des recommandations. Il approuve également les plans d'action annuels présentés par le secrétariat général et œuvre au soutien des organes de sécurité arabe aux moyens limités et à la consolidation des moyens de coopération avec les instances internationales concernées par sa compétence. La réunion d'Alger sera sanctionnée par plusieurs décisions et recommandations de nature à contribuer à l'unification des visions arabes concernant les différentes questions sécuritaires. L'émir Abdelaziz reçu par Ouyahia, Bedoui et Louh Le ministre de l'Intérieur du Royaume d'Arabie Saoudite, l'émir Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud, en visite officielle de trois jours en Algérie, a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Invité par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités Locales et de l'Aménagement du Territoire, Noureddine Bedoui et du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, la visite du responsable saoudien s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations historiques privilégiées entre les deux pays et du développement de la coopération bilatérale. L'audience accordée par le chef de l'Etat a eu lieu en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, du ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, et du ministre de la Justice Garde des Sceaux, Tayeb Louh. La visite du ministre saoudien sera, également, l'occasion d'examiner plusieurs questions d'intérêt commun et d'échanger les expériences dans différents domaines. Avant-hier, l'émir Abdel Aziz Ben Saoud Ben Nayef Ben Abdelaziz Al-Saoud, a effectué une visite au Musée central de l'Armée où il a pris connaissance des différentes étapes de l'histoire et du combat du peuple algérien. Accompagné du ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Noureddine Bedoui et le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh, le ministre saoudien a reçu des explications sur les différentes étapes de l'histoire de l'Algérie depuis l'antiquité, les révolutions en passant par les mouvements de résistance menés par le peuple algérien contre le colonialisme jusqu'à la glorieuse révolution de libération et le recouvrement de la souveraineté nationale le 5 juillet 1962. A cette occasion, le ministre saoudien de l'Intérieur s'est recueilli, au Sanctuaire des martyrs, à la mémoire des chouhada de la révolution de libération où il a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative et observé une minute de silence. En outre, le ministre de l'Intérieur, des collectivités locales et de l'aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, s'est entretenu avec son homologue saoudien. L'entretien qui s'est déroulé en présence du commandant de la Gendarmerie nationale le général major Menad Nouba et du Directeur général de la Sûreté nationale, le général major Abdelghani Hamel, a permis d'aborder les relations historiques privilégiées entre l'Algérie et l'Arabie Saoudite et de souligner la nécessité de consolider et de développer les relations de coopération bilatérale dans tous les domaines.