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Guitare: Drifoul, ce virtuose qu'on découvre
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 03 - 2018

Ce jeudi, pour l'émission nouvellement créée Azef Ellil (le musicien de la nuit présentée par Fouad Ouamane nous a fait découvrir un grand artiste et musicien qui n'est autre que Rezig Drifoul).
L'invité de l'émission Azef Ellil diffusée sur la chaîne Beur TV, Rezig Noureddine Drifoul que nous ne connaissions pas à cause de l'absence de médiatisation des solistes, s'est avéré un grand virtuose de la guitare classique et électrique. Le musicien qui nous a marqué par sa modestie ne s'est pas fait prié pour exécuter les plus beaux morceaux dont certains sont de sa propre composition et a même chanté en français. Cet artiste qui avait fait ses débuts à Souk Ahras dans un groupe appelé Taghast reprenant les tubes modernes des années 1960-1970 notamment ceux des Beatles, Elvis et des chanteurs français tels que Moustaki, Brassens ou Brel. D'ailleurs, Drifoul a quelque chose du grand Jaques, peut être son sourire, peut être son âme d'artiste. Les déclarations de ce virtuose de la guitare qui maîtrise aussi bien la musique arabe qu'occidental nous ont rappelé le laisser aller de nos gestionnaires qui se sont succédé les trente dernières années et qui ont laissé tomber dans l'anonymat des dizaines, si n'est des centaines de musiciens dont ceux ayant fait partie des six différents orchestres qui répétaient quotidiennement, parfois, nuit et jour dans les studios de l'ex. RTA (Radio et télévision Algérienne), au boulevard des martyrs. Au sujet de ces brillants musiciens, Drifoul dira qu'il n'en reste pas plus de deux dizaines dont la plupart ont eu la chance d'être récupérés par l'orchestre symphonique national.
Une retraite forcée
Ceux qui n'ont pas eu cette chance, sont soient décédés dans l'anonymat, soient obligés de se retirer du monde artistique à cause de cette absence de prise en charge et de cette retraite forcée. La plupart d'entre eux, doivent souffrir en silence comme seuls les grand artistes savent le faire. D'ailleurs, à la question : «as-tu regretté d'avoir mené une vie d'artiste», Derfoul a répondu : «pas du tout», en ajoutant : «pour ceux qui le regrettent, ils doivent certainement avoir de véritables raisons». Drifoul qui nous a exécuté des morceaux du classique arabe, de l'occidental, du Jazz a également composé pour plusieurs chanteurs dont El Ghazi, Youcef Boukhentache. Il a fait partie de tous les grands orchestres des années 1970 et travaillé aussi bien avec Moatti Bachir, Boudjemia Merzak que Abdelwahab Salim et Cherif Kortebi.
Que sont devenus ces musiciens?
Drifoul a également vécu une vie d'artiste quelques années au Maroc où il est connu. Son passage ce jeudi à la télévision nous a mené à penser à tous ces brillants musiciens que le grands public ne connaît pas parce qu'on ne voit que très rarement. On ne sait pas ce que sont devenus ces guitaristes et ces musiciens qui ont eu ou pas la chance de faire partie des orchestres de la RTA. Il faut noter que beaucoup de musiciens ayant fait les beaux jours de plusieurs groupes ou associations ou accompagné des chanteurs n'ont pas eu la chance de connaître la célébrité. On se demande ce que sont devenus ces grands musiciens. On ne revoit certains d'entre eux que grâce au facebook. Fouad Ouamane a eu la bonne idée de les faire connaître par le biais de cette nouvelle émission. D'autres initiatives devraient suivre.


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