Pas moins de 3.699 cas de rougeole, dont six décès ont été enregistrés, jusqu'au 15 mars dernier, dans 24 wilayas, selon un bilan établi par le ministère de la Santé qui n'exclue pas le risque sur Alger. La rougeole prend des proportions alarmantes, depuis son apparition fin janvier dernier. La circulation du virus s'est nettement accélérée, particulièrement dans les wilayas du Sud (El Oued, Biskra, Illizi, Ouargla et Tamanrasset), mais également dans les quatre coins du pays. Le risque de s'étendre à Alger n'est pas à exclure, enregistrant le plus faible taux (14%), de vaccination contre la rougeole en 2017. Cette maladie infectieuse et infantile se propage rapidement puisqu'une seule personne atteinte peut contaminer entre 16 et 18 autres. L'épidémie résulte principalement, aux perturbations ayant caractérisé la campagne de vaccination contre la rougeole, menée par le ministère de la Santé, en mars 2017. Intervenant hier, sur la chaîne Ennahar TV, l'inspecteur général du ministère de la Santé, Omar Beredjouane a indiqué que le non respect du calendrier vaccinal serait la cause de l'apparition de cette épidémie. Il a expliqué qu'en 2017, «le taux de vaccination contre la rougeole n'a pas dépassé les 45% et que seulement, 257.000 personnes ont été vaccinées contre la rougeole». La vaccination demeure l'unique solution contre cette maladie, selon Beredjouane, qui rassure de la disponibilité du vaccin contre la rougeole en quantité suffisante, à travers les 48 wilayas du pays. Il a, par la suite, démenti les rumeurs portant sur un éventuel danger du vaccin sur la vie des personnes vaccinées. Il répond à toutes les normes requises, a-t-il rapporté. «Les vaccins contre la rougeole sont disponibles au niveau de toutes les structures hospitalières du territoire national. Ils sont certifiés par l'Organisation internationale de la santé.et contrôlés par l'Institue Pasteur à Alger» a-t-il soutenu. Le pays dispose de 7.000 centres de santé où il est possible de se faire vacciner et l'opération est toujours en cours. Cependant cette pathologie était fatale pour six personnes, décédées suite à des complications, a fait savoir Beredjouane, démentant l'existence de nouveaux cas de décès dûs à la rougeole dans la wilaya de Tamanrasset, comme rapporté par plusieurs médias. La rougeole qui poursuit sa progression, a touché sept cas à Tamanrasset depuis le début du mois de mars. «Ces cas confirmés par l'Institut Pasteur (Alger), ont été totalement pris en charge. Parmi eux, des petits enfants gardés en observation médicale au niveau de la même structure», a assuré Mohamed Bekka, directeur de l'hôpital de la ville. Aucun décès n'est à déplorer, a-t-il précisé, assurant que la campagne de vaccination a touché déjà 1400 personnes et se poursuit. Il est à rappeler que le ministère de la Santé avait lancé une large campagne de sensibilisation sur l'importance de vaccination contre la rougeole, qui s'est heurtée à une farouche réticence des parents. La tutelle visait à vacciner sept millions d'enfants, mais seuls 3,5 millions ont pu être traités. Cette pathologie risque de s'étendre au niveau des grands centres urbains où les taux de vaccination sont particulièrement faibles. C'est le cas notamment de Tipaza (15%), Constantine (19%) ou encore Oran (25%). Au cas où cette situation n'est pas rapidement corrigée, il est possible de voir s'y développer une épidémie «de grande ampleur» risquant de s'étaler dans le temps et d'engendrer un fort taux de mortalité. Il faut croire, que la vaccination reste la seule manière de se protéger contre la rougeole, loin d'être anodine. Plusieurs cas enregistrés ont nécessité une hospitalisation pour complications (pneumonie, encéphalite, infection etc). C'est une maladie qui nécessite une surveillance, peut s'avérer mortelle pour les personnes vulnérables, (nourrisson, enfants non vaccinés, personnes âgées). Le rattrapage de vaccination est vivement recommandé, surtout si des cas se sont déclarés dans l'entourage professionnel ou personnel.