Les médias ont beaucoup parlé ces jours-ci de sommes d'argent que l'ex-président Sarkozy aurait reçues d'El Kadhafi pour financer sa campagne électorale en 2007. Mais curieusement on ne parle pas de la guerre qu'il a lancée en 2011 contre ce même Kadhafi avec les américains et le Royaume-Uni, jusqu'à sa destruction et l'assassinat de Kadhafi. Une majorité des Français continue à penser que la guerre en Libye était justifiée par les massacres généralisés commis par le régime Kadhafi contre sa population. Il ne s'agit pas ici de défendre ce régime, probablement responsable de graves violations des droits de l'homme et de crimes, mais le problème est que ces massacres sont l'une des plus grosses fake news de notre époque, avec celle des Etats-Unis contre l'Irak en 2003, pour justifier une guerre ayant eu probablement d'autres motifs, dit Daniel Lougot, expert en droit international, cité par Le Monde. En 2011, la France a lancé une action militaire en Libye. L'ingérence militaire a créé le chaos et aujourd'hui les milices armées sont confrontées à des accrochages pour l'occupation de champs de pétrole. L'ingérence militaire a bénéficié à Daech qui a instauré des camps en Libye. L'un des artisans de l'ingérence militaire en Libye, Bernard Henri Levy, BHL, est solidaire avec l'ancien président français, accusé d'avoir bénéficié du financement de sa candidature à l'élection présidentielle de 2007. Le philosophe BHL dénonce la mise en examen de l'ancien président. Je me dois de dire ici que cette mise en examen, aujourd'hui, de Nicolas Sarkozy ne peut que me laisser dubitatif, perplexe, incrédule et indigné, dit-il. L'ancien président américain, Obama, a dénoncé l'OTAN pour l'ingérence militaire en Libye et dit regretter d'être impliqué dans l'action militaire. C'est un aveu du caractère illégal de l'ingérence militaire prônée par l'ancien président français et BHL. Les médias parlent, aujourd'hui, davantage du financement présumé de la candidature de l'ancien président français, par El Kadhafi que du chaos créé par l'action militaire lancée contre ce pays. Le financement présumé est, certes, chose illégale, mais le chaos créé en Libye par l'action militaire menée par l'ancien président, est presque pas médiatisée par la presse. Pourtant, nombre de responsables, sont interrogés par la justice. L'ancien ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, est accusé dans l'affaire. En Libye, le chef de la division d'investigation auprès du procureur général, à Tripoli, a confié à RFI avoir communiqué, à la justice française, les dépositions de trois hauts dignitaires libyens emprisonnés et interrogés dans le cadre de l'affaire d'un présumé financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, en 2007. L'ancien président français a été mis en examen la semaine dernière pour corruption, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens. Des faits qu'il a toujours niés. Selon les juges français, ce sont les éléments d'enquête libyens, récemment versés au dossier, qui ont permis l'accélération de la procédure et la mise en examen de l'ancien président français. Sur ce dossier, «la coopération judiciaire existe entre la France et la Libye depuis plusieurs années», explique, à RFI, Assiddik Assour, chef de la division d'investigation du procureur général de Tripoli.