Si le colonel Kadhafi a déclaré que son ami Nicolas Sarkozy était devenu “fou”, son fils Seif El-Islam est allé plus loin en le traitant de “clown”, tout en affirmant qu'il avait les preuves que Tripoli a financé la campagne électorale du patron de l'Elysée. Rien ne va plus entre Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy, après les graves accusations du clan du maître de Tripoli contre le locataire de l'Elysée. En effet, Seif El-Islam Kadhafi a affirmé que la Libye a financé la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy. Selon lui, le régime libyen révélera prochainement les détails des versements faits à Nicolas Sarkozy pour financer sa campagne électorale de 2007. Bien que l'Elysée ait démenti que le chef de l'Etat ait bénéficié de fonds libyens, le fils Kadhafi demande au chef de l'Etat français de “rendre l'argent”. Il assure même sur la chaîne d'informations Euronews avoir “tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert”. Ces révélations interviennent après les menaces de la semaine écoulée de Mouammar Kadhafi, au cours desquelles il avait affirmé qu'il rendrait public “un grave secret” lié à la campagne présidentielle française de 2007, de nature à faire chuter Sarkozy, si le président français persistait à reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme représentant du peuple libyen. En réponse à la décision de Paris de reconnaître le CNT libyen, Seif El-Islam rétorque : “Tout d'abord, il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale.” Avant d'ajouter : “C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen.” Il affirme que le financement a été accordé à Nicolas Sarkozy “afin qu'il œuvre pour le peuple libyen”, mais déplore-t-il : “Il nous a déçus. Rendez-nous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement.” Dans le même ordre d'idées, et dans une interview à la télévision allemande RTL, le colonel Kadhafi a déclaré : “Mon ami le président français Nicolas Sarkozy est fou. C'est mon ami, mais je crois qu'il est devenu fou. Il souffre d'une maladie psychique. C'est ce que dit son entourage. Ses collaborateurs disent qu'il souffre d'une maladie psychique.” Concernant les violences dans son pays, M. Kadhafi a affirmé que ce petit événement a fait “seulement 150 à 200 morts”, pour moitié dans les rangs des forces de sécurité. La rébellion “sera brisée et tout redeviendra normal”, a-t-il ajouté lors de cette interview réalisée dans une tente sur la base militaire de Bab El-Azizia à Tripoli. Il a également estimé injustifiées les critiques à son encontre aux Etats-Unis et en Europe. “Je n'ai pas de poste officiel et je ne peux donc pas être critiqué. Est-ce qu'on critique le reine Elizabeth II d'Angleterre pour sa politique ?” s'interroge-t-il. Il indique qu'à l'avenir, son pays ne ferait plus d'affaires avec les pays occidentaux qui “ont conspiré contre nous”. “Nous allons maintenant investir en Russie, en Inde et en Chine”, a-t-il également souligné. “On peut oublier l'Occident”, a-t-il ajouté, tout en affirmant faire une exception en ce qui concerne l'Allemagne qui a une attitude “sensée”.