Paru aux éditions koukou, l'ouvrage «Islamo-Féminisme , des femmes relisent les textes religieux» de Feriel Bouatta recentre le débat sur le féminisme en terre d'Islam. Après les mouvements de décolonisation dans les pays musulmans, les femmes ont pris conscience de leurs droits et de leurs libertés. De ce fait, elles veulent conceptualiser les préceptes religieux dans un cadre d'une société moderne pour la légitimation de leur statut d'égalité. L'auteure de cet ouvrage se demande si ce féminisme islamique est en adéquation avec les interprétations des hommes inhérents aux législations en vigueur. Elle se demande également si ces femmes sont en quête d'un consensus avec les adeptes d'un Islam dominant. Des questions auxquelles elle tente de répondre. Pour un meilleur statut Feriel Bouatta apporte des éclairages et interpelle tout un chacun sur cet aspect. Elle met en exergue des approches diverses selon certains pays. Ainsi, cette doctorante en sociologie explicite en quatrième de couverture : «Le féminisme islamique ? A première vue, c'est un oxymore. C'est pourtant le combat choisi par des femmes en terre d'Islam : relire en le contextualisant pour légitimer la revendication d'un statut d'égalité. C'est après les indépendances que les femmes dans le monde islamique ont commencé à revendiquer des droits pour un meilleur statut personnel. Car sitôt installés, les pouvoirs nationaux ont promulgué des lois inspirées de la Chari'a et imposé le référentiel religieux pour régenter les rapports hommes/femmes dans la société. Dans tous les pays musulmans à l'exception de la Tunisie, la femme se trouve alors en état d'infériorité juridique. Pour les féministes, deux approches différentes vont s'imposer en fonction du terrain. Si les Algériennes fortes de la légitimité du combat des Moudjahidate durant la lutte de libération nationale se revendiquent de l'universalité des droits humains et réclament tout simplement l'abrogation du code de la famille, les féministes dans d'autres pays optent pour une stratégie plus conciliante. Pour ne pas transgresser la vision dominante, elles vont légitimer leurs revendications par des sourates du Coran, des hadiths du prophète et des interprétations d'Ulémas plus souples, plus cléments à l'égard des femmes.... Une stratégie bien périlleuse qui porte en elle-même ses propres limites». A travers divers chapitres dont «Les féministes post-coloniaux», «Les femmes dans la mondialisation», «réislamisation» et «Genèse du féminisme islamique», la sociologue tente d'appréhender le cheminement entrepris par ces femmes pour apporter la lumière sur le texte coranique sans dérives ni parti pris. Un ouvrage intéressant qui met en scène des problèmes actuels à l'heure de la mondialisation et des printemps arabes.