L'herboristerie consiste dans la préparation et la commercialisation de plantes médicinales ou de préparations dérivées. Par métonymie, le terme désigne la boutique dans laquelle sont vendues les plantes médicinales, tenue par un herboriste. Les plantes médicinales sont préparées par infusion, par décoction ou par macération. Leur mode d'utilisation est varié : il se fait par ingestion, sous forme de tisanes ou de poudre incorporée aux aliments ; par bain de bouche et gargarismes ; par application sur la peau : lotion ou fomentation (compresses), cataplasmes ; par le bain de tout ou partie du corps, etc. A Tizi Ouzou, sans doute comme ailleurs, les herboristes se comptent par dizaines. Il y a ceux qui étalent leurs «médicaments» même sur le trottoir ! Ils y joignent quelques petites affiches, parfois sur du papiers carton, qu'ils collent juste à côté et sur lesquelles ont peut lire les différentes maladies qui sont traitées par ces herbes dont l'origine peut être douteuse. Ils proposent des produits naturels à base d'herbes pour vaincre le stress, l'angoisse, la cellulite, le colon, l'asthme, les hémorroïdes, l'acné, l'eczéma, le psoriasis, les cors, la chute de cheveux, les maux liés aux reins etc... En somme, ce sont toutes les maladies même celles qui restent coriaces face au fulgurant développement de la médecine que prétendent guérir ces herboristes dont certains s'adonnent à des pratiques douteuses, voire même dangereuses. N'a-ton pas vu durant le mois d'août de l'année dernière un cas qui renseigne sur tout ce que peuvent faire ces commerçants ? Les éléments de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya de Tizi Ouzou avaient en effet surpris, au cours d'un contrôle dans l'officine d'un herboriste, son propriétaire de pratiquer la roqiya, la hidjama, la vente de compléments alimentaires et de produits parapharmaceutiques sans autorisation. Ils investissement même les marchés Cette pratique semble échapper à tout contrôle. Ces «médecins» d'un autre âge, car elle s'apparente beaucoup plus au charlatanisme qu'à une pratique de la médecine proprement dite, a encore de beaux jours devant elle, en témoigne le nombre sans cesse grandissant de ces guérisseurs «attitrés» et «autoproclamés» qui l'exercent au grand jour en toute quiétude. Outre les trottoirs des méandres de la capitale du Djurdjura, l'autre terrain de prédilection des ces charlatans est sans conteste les marchés hebdomadaires. Du marché de Tala Athmane, en passant par les Ouadhias ou encore Boghni et Draâ El-Mizan pour arriver jusqu'à Tizi-Gheniff, à l'extrême sud de la wilaya, c'est le même tapage à hautes décibels que diffusent ces herboristes venant pratiquement de toutes les wilayas du pays. Ils sont là, occupent ces espaces et montrent leur présence, comme pour dire qu'ils sont incontournables. Pour ce faire, ils utilisent des mégaphones qui, à force de hauts décibels raisonnent dans toutes let oreilles des milliers de personnes qui fréquentent ces marchés hebdomadaires. Généralement bon orateurs, ils louent les vertus de leur pharmacopée qui selon eux, fait des miracles là justement où la médecine montre ses limites. Des malades, ayant perdu tout espoir de guérir de certaines maladies qu'ils traînent comme des boulets, et qui leur empoisonne la vie, n'hésitent pas à recourir à ces «potions magiques» dont les effets peuvent parfois être ravageurs. A côté de ces herboristes, on peut trouver aussi d'autres énergumènes qui s'adonnent à d'autres pratiques comme les liseuses de bonnes aventures, ou encore celle pratiquent ce qui s'apparente à la cartomancie moderne, prétextant guérir des malades, en s'attribuant des pouvoirs de vision comme si elles s'adressaient à l'oracle de Delphes. De la nécessite de réglementer cette activité Aujourd'hui, il est plus que jamais nécessaire de règlementer le métier d'herboriste car en effet, il n'est pas herboriste qui veut. Si certaines ont des officines où ils vendent leurs potions, d'autres le font dans la rue et disparaissent comme si de rien n'était au cas où un fâcheux événement se serait produit, comme par exemple provoquer le décès d'un malade. L'on se demande alors s'il existe vraiment une réglementation en mesure de définir qui est herboriste et qui ne l'est pas. Ce qui est sûr par contre, c'est que ces médecins autoproclamés continuent d'attirer des milliers de malades qui recourent aux soins par des plantes médicinales dont les vertus sont vantées par ces apprentis herboristes qui maintenant, développement technologique oblige, investissent même les réseaux sociaux pour «vendre» leur produits miracles. Ces réseaux sont devenus par la force des choses un tremplin où l'on dépose toutes sortes d'annonces.