Le 1er salon national de la bande dessinée de Bouira été inauguré, hier matin, à la maison de la culture Ali Zaâmoum en présence d'un représentant des autorités locales, de la présidente du festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda) et l'un des vétérans du 9e art algérien, le bédéiste Ahmed Haroun, auquel est dédié le salon et des passionnés des bulles. En effet, pour ce premier salon, un hommage a été rendu à Ahmed Haroun, ce pionnier de la BD qui a signé plusieurs créations artistiques, notamment le célèbre personnage M'quidech et le magazine qui porta le même nom en 1969 avec d'autres dessinateurs de renom, à l'image de MAZ, Slim, etc. «J'ai commencé à dessiner en 1962. J'ai travaillé dans la presse, mais à cette époque-là, on faisait des dessins humoristiques comme le jeu des sept erreurs. On ne faisait pas de politique, parce qu'il y avait la censure. J'ai illustré plusieurs articles et des livres comme les frères Barberousse, Jugurtha, Les mille et une nuits, etc.», a déclaré Ahmed Haroun, le bédéiste qui était aussi parmi les fondateurs en 1990 du premier journal satirique algérien El Menchar. Ainsi, Haroun a affirmé lors de la cérémonie d'ouverture du salon que «l'Algérie est le pays le plus développé en Afrique dans l'art de la bande dessinée». La relève Pour assurer la pérennité du 9e art en Algérie et reprendre le flambeau de l'ancienne génération, il a souligné que la «relève est assurée». De son côté, Mme Dalila Nadjem, présidente du festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), estime que les femmes dominent dans cet art en Algérie. «Depuis onze ans, on remarque que la dominante dans les propositions d'ouvrages ou dans les concours, ce sont les filles qui se présentent plus que les garçons. Elles dominent dans le 9e art, elles ont du talent. Elles s'expriment par l'image», a-t-elle souligné. La présidente du Fibda ajoute qu'il y a aussi la passion de la bande dessinée en Algérie. «Depuis la première édition du FIBDA, on s'en est rendu compte et on n'a pas compris pourquoi on a mis beaucoup de temps pour développer le 9e art», ajoute-t-elle. Contraintes… Pour ce qui est des contraintes que rencontre l'édition de la bande dessinée en Algérie, Salim Brahimi, connu aussi sous le pseudonyme de Sayan, directeur des éditions Z-Link, premier éditeur algérien spécialisé dans la BD, a soulevé le problème de la distribution et le manque de points de vente. Ainsi, cet auteur spécialisé dans la bande dessinée manga parle de certaines contraintes inhérentes à la BD, notamment le manque de formations de la majorité des libraires et que certains d'entre eux n'acceptent même pas des livres de bandes dessinées. En plus de l'arabe et du français, les éditions Z-Link comptent éditer en langue amazighe. Quatre livres de bande dessinée exclusivement en Tamazight sortiront en octobre, assure Salim Brahimi. La manifestation se poursuivra jusqu'à demain.