Les cinéastes algériens Arezki Metref et Noredine Kebaili ont décroché respectivement, vendredi soir à Agadir, le Grand prix du documentaire et celui du court métrage du 11e Festival international du film amazigh «Issni N'Ourgh» d'Agadir au Maroc. Lors de la cérémonie de clôture de ce 11e festival international du film amazigh d'Agadir, qui s'est tenu rappelons le du 02 au 06 avril dernier, le réalisateur, journaliste et écrivain Arezki Metref s'est vu attribuer le Grand prix du documentaire pour son film- documentaire : «Une journée au Soleil», alors que Noredine Kebaili a reçu pour sa part, le Grand prix du court métrage pour «Séquence une…». Pour Arezki Metref, qui renoue avec la réalisation après avoir réalisé notamment «Ath Yani, paroles d'argent», un documentaire de 2013 qui retrace l'histoire de la tribu d'Ath Yani, et «Le plateau de la pluie», un court métrage de 13 minutes, coréalisé avec Yazid Arab, et traitant du rite annuel de la transhumance au village de Tala N'tazart au pied du Djurdjura, il revient ainsi en 2018 avec «Une journée au Soleil». D'une durée de 78 minutes, ce film documentaire met la lumière sur «l'histoire de l'immigration» algérienne en France et de la condition des immigrés à différentes «stations importantes de l'histoire» de l'Algérie. Entièrement tourné en France, dans un café parisien, le documentaire est coécrit avec l'écrivaine et journaliste Marie-Joëlle Rupp, fille du journaliste algérien et militant anticolonialiste Serge Michel. Metref retrace ainsi l'histoire de l'immigration algérienne en France, à travers les témoignages d'enfants d'immigrés nés ou arrivés en France dans les années 1930, d'immigrés ayant vécu et participé à la guerre de libération et de ceux qui ont quitté le pays dans les années 1990, sous la menace terroriste...L'histoire de l'immigration est également analysée sur plus d'un siècle, grâce à l'apport des historiens Benjamin Stora et Mohamed Harbi. Dans son documentaire, Metref aborde le «café» comme un «substitue au village» algérien, une sorte de «haut lieu de rassemblement» de militants nationalistes, de syndicalistes et de politiques, ou encore comme un espace et point de chute pour intellectuels et artistes... «Une Journée au Soleil» qui a également eu un fervent accueil du public a été largement apprécié par la critique. Par ailleurs, le court métrage «Séquence une…» du cinéaste Noredine Kebaili, qui a été remarqué lors du dernier Festival national du film amazigh de Tizi Ouzou, rend hommage aux journalistes morts en zones de conflit et dénonce les atrocités de la guerre et du déplacement des populations, a reçu pour sa part le Grand pris du court métrage. Le jury de cette même section (court métrage) a également décidé d'attribuer des mentions spéciales aux œuvres «Human» de Issam Taachit et «Lmudja» de Omar Belkacemi, ce dernier récemment primé au Festival national du film amazigh de Tizi-Ouzou. Pour ce qui est de la section long métrage de fiction, c'est le film «Addour» du réalisateur marocain Ahmed Baidou qui a remporté le premier prix. L'actrice française Laetitia Einodo s'est vue attribuer le prix de la meilleure interprétation féminine pour son rôle dans le film «Fadhma N'soumer» de Belkacem Hadjadj, sorti en 2014 et où l'actrice incarne le rôle principale.