Près de 800 greffes d'organes, dont 251 transplantations rénales, ont été réalisées en 2017 à travers différents établissements de santé spécialisés en Algérie, a-t-on appris hier à Blida de la chargée de l'information auprès de l'Agence nationale de greffe d'organes. Au total, 771 greffes d'organes, parmi lesquelles 251 greffes rénales, 217 greffes de la cornée, 294 greffes de tissus et neuf (9) greffes de foie ont été réalisées en 2017 à l'échelle nationale, a indiqué à l'APS Khoudja Amar, en marge d'une journée de sensibilisation sur la greffe des organes, organisée à l'intention des imams au niveau de l'établissement hospitalier de greffe d'organes du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Franz Fanon de Blida. Une partie majeure de ces opérations ont été effectuées à Batna, soit 77 greffes rénales et cinq (5) greffes de foie, a ajouté la même source. Le secteur national de la santé compte 14 centres spécialisés dans la greffe rénale, notamment à Alger, Blida, Batna et Tlemcen, auxquels s'ajoutent 14 autres centres dédiés à la greffe de la cornée, deux (2) pour la greffe du foie et deux (2) pour la greffe des tissus. Mme Amar, qui a souligné la réalisation de la totalité de ces opérations sur «donneur vivant», a observé que la «dernière greffe rénale sur donneur cadavérique a été réalisée en 2012», imputant ce fait au «rejet de l'idée de don d'organes par les familles des personnes décédées de mort cérébrale». «La totalité des familles, dont un membre décède de mort cérébrale, rejette catégoriquement l'idée de prélèvement de l'un de ses organes, en dépit des tentatives des médecins pour les convaincre du bien-fondé de l'opération», a déploré à l'occasion le Dr Saliha Lahfaya, spécialiste en greffe rénale à l'établissement hospitalier de greffe d'organes du CHU Franz Fanon. Elle a signalé, à cet effet, que la mère reste, à ce jour, le premier donneur vivant recensé, suivie par la sœur, puis le mari, puis la tante maternelle et la tante paternelle. Cette rencontre abritée à Blida s'inscrit dans le cadre des journées d'information initiées au profit des imams des mosquées de 22 wilayas du pays dans l'objectif de permettre à ces derniers de sensibiliser, du point de vue religieux, la société sur l'importance du don d'organes dans le sauvetage de la vie humaine, a expliqué Mohamed Boukhars, président de la Fédération nationale des insuffisants rénaux, organisatrice de la manifestation, en collaboration avec l'Agence nationale de greffe d'organes, signalant la généralisation de l'initiative, à l'avenir, à d'autres wilayas du pays. L'opportunité a donné lieu à l'animation d'une série de communications pour informer les imams présents sur la mort cérébrale, et les convaincre, ainsi, de la mort scientifique du malade, dont les organes sont maintenus artificiellement en vie grâce aux équipements médicaux. Des photos mettant en scène la grande souffrance morale et physique d'enfants insuffisants rénaux bénéficiant de séances de dialyse ont été projetées à l'occasion. Dans son intervention, à cet effet, l'inspecteur de la Direction des affaires religieuses, Abderaouf Izir, a affirmé que la majorité des institutions de fetwas à travers les pays islamiques «approuvent le prélèvement d'organes sur donneur cadavérique, sous conditions, dont la principale consiste à ce que plus de trois (3) médecins s'accordent sur la mort du malade». L'autre condition prescrite du point de vue religieux est que la greffe soit l'unique et dernière solution pour sauver la vie du malade, tout en étant gratuite, car la religion islamique rejette le trafic d'organes. Cette initiative a pour objectif de sensibiliser les imams sur l'importance du don d'organes, afin qu'ils puissent, à leur tour, sensibiliser les citoyens sur le sujet au niveau des mosquées, a souligné M. Boukhars. Selon les organisateurs, la prochaine wilaya inscrite au programme de ces journées de sensibilisation est Ain Defla, pour lundi prochain, puis Médéa le 19 du mois courant.