Décompte n Il existe 9 000 insuffisants rénaux en Algérie dont la moitié sont des femmes. Malades et parents de malades insuffisants rénaux, associations, médecins spécialistes et personnalités de grande renommée religieuse et médicale se sont donné rendez-vous hier au cercle de l'ANP de Blida lors de la journée d'information et de sensibilisation sur «le don d'organes et la transplantation rénale» organisée par l'association des hémodialysés Sidi el-Kébir de la wilaya de Blida en collaboration avec l'association des insuffisants rénaux de Tipaza. Ils ont appelé, chacun dans son domaine (la prise en charge de la mort cérébrale en vue du prélèvement d'organes, l'organisation de la greffe rénale à partir du donneur cadavérique et la charia et le don d'organes, le suivi du transplanté) à ce que le malade insuffisant rénal dialysé soit mieux pris en charge en matière d'aide rapide pour une greffe rénale qu'il attend depuis des années dans la contrainte de la souffrance en dialyse et de la dépendance trois fois par semaine à une machine, sachant qu'il existe 9 000 insuffisants rénaux en Algérie dont près de la moitié sont des femmes selon les organisateurs. Ces malades ont besoin d'une aide à travers la sensibilisation de la population pour dépasser ce qui a toujours été considéré tabou chez nous : la transplantation d'organes à partir de greffons cadavériques à la 3e heure qui suit le décès. Une greffe qui non seulement sauvera des vies, mais reviendra beaucoup moins cher et à l'Etat et au citoyen, sachant que les séances de dialyse faites chez les privés coûtent près de 7 000 DA la séance par malade ! 12 heures de dialyse par semaine ne sont pas suffisantes selon les spécialistes, car la dialyse est un moyen de survie seulement et représente 10% de ce que font nos reins naturellement. Outre la sensibilisation, il y a également la nécessité de l'élaboration d'une législation appropriée à cette pathologie selon les représentants de la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR). Dans notre pays, on parle actuellement beaucoup plus de besoins en matière de greffe de rein et de cornée qui restent à ce jour difficilement acceptables de la part de la population alors qu'en parallèle des centaines de malades attendent leur tour dans la longue liste d'attente qui dévoile l'acuité du problème et la nécessité de mettre en place un programme de transplantation d'organes à partir de cadavres. Mais il faudrait seulement, selon les organisateurs et les participants, dépasser le rejet par certaines familles qui considèrent cet acte comme une mutilation ou encore une atteinte à la dignité du défunt. Le problème serait alors résolu puisque la pénurie de donneurs vivants persiste. Cheikh Ahmed Mabrouk, ancien infirmier avec l'équipe du docteur Frantz Fanon, a tenu à dire à l'assistance ce poème dont voici un extrait : «Petit organe, toi qui es nommé rein, pour notre sang, tu es notre filtre qui le rend sain, ton action durant la vie n'a pas de fin excepté morbidité qui met un frein. Tu es son distillateur dont l'homme a grand besoin»