Le 29e sommet arabe, organisé à Dhahran, en Arabie saoudite, s'est déroulé dans un contexte défavorable, marqué par la division des pays de ce monde au lendemain des frappes des USA et de ses alliés contre la Syrie, en proie à la guerre depuis 6 ans. Les dirigeants arabes, incapables d'agir d'une seule voix sur les questions internationales, se sont ainsi retrouvés de nouveau chez les Al Saoud, la déchirure ayant transpercé le cœur. C'est à peine si les participants à la réunion ont exprimé leur soutien à la cause palestinienne. Dans le communiqué final du sommet, les participants ont réitéré leur soutien au peuple palestinien pour la restitution de ses droits légitimes et mis l'accent sur la nécessité de parvenir à une solution politique à la crise syrienne et de soutenir les institutions légitimes libyennes. Un communiqué superficiel qui passe sous silence les désaccords des uns et des autres concernant plusieurs questions, notamment celle de la Syrie et du Yémen. Les intervenants ont appelé à la vigilance pour contrecarrer les complots visant à déstabiliser les pays arabes, à rejeter la décision américaine portant atteinte à Al Qods et à mettre en place un réseau de soutien financier au profit de la Palestine. S'agissant de la crise syrienne, les participants ont souligné la «nécessité de parvenir à une solution politique à la crise dans ce pays qui répondrait aux aspirations du peuple syrien et préserverait l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie». Pour ce qui est de la situation en Libye, les intervenants ont insisté dans leur communiqué final sur «l'importance de soutenir les institutions légitimes libyennes et le dialogue du quartette qui a eu lieu au siège de la Ligue arabe avec la participation de l'UE, l'UA et l'ONU à l'effet de parvenir à un accord qui mettrait fin à la crise libyenne à travers la réconciliation nationale basée sur l'accord politique signé entre les parties en conflit». Par ailleurs, les intervenants ont dénoncé les actes terroristes, la violence et les violations des droits de l'Homme contre la minorité des Rohingya à Myanmar, appelant la communauté internationale à «assumer sa responsabilité à cet égard et à agir efficacement sur les plans diplomatique, juridique et humanitaire pour mettre un terme à ces violations». En fait, les dirigeants arabes se suffisent de simples déclarations et dénonciations, loin de pouvoir changer quoi que se soit. Déterminer les dysfonctionnements Au moment où des observateurs se demandent ce que fait encore l'Algérie dans ce conglomérat de pays sans aucun pouvoir d'influence sur le cours des évènements, Alger continue à plaider la réforme de cette Ligue. En effet, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui représente le président de la République, a réaffirmé, lors du sommet de Dhahrane, la position de l'Algérie, appelant à une «profonde réforme de la Ligue arabe pour lui permettre de relever les défis auxquels est confronté le monde arabe». «La situation qui prévaut dans le monde arabe est inquiétante au regard de la détérioration des aspects de la vie politique, sécuritaire et économique en dépit de la volonté affichée dans de précédentes réunions, à consentir davantage d'efforts face aux dangers menaçant les pays arabes, à même d'accélérer le processus de règlement des conflits pour contrecarrer la Fitna qui secoue la Nation arabe», a-t-il déclaré. Il a soutenu que les résultats réalisés ne répondaient pas aux attentes et aux ambitions, précisant que les réalisations accomplies depuis le lancement du processus de l'action arabe commune ne répondent pas aux aspirations des peuples arabes, d'où la nécessité d'accélérer la réforme de l'organisation panarabe afin de parvenir à une vision stratégique unifiée à même de prendre en charge les questions décisives, politiques, sécuritaires, économiques et sociales, tout en mobilisant les énergies pour relever les défis et surmonter les difficultés, notamment celles liées à la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme dans le monde arabe, outre la prise en charge des aspirations des peuples arabes en matière de développement, de progrès et de complémentarité économique et culturelle. M. Bensalah a affirmé qu'il est temps, pour les Etats arabes, d'être à la hauteur des risques et défis qui guettent la nation, tout en étant conscients que ce qui les attend pourrait être pire ou impitoyable pour leur sécurité et stabilité. «Cela exige une remise en question et davantage de courage et d'audace pour déterminer les dysfonctionnements et trouver les solutions adéquates», a-t-il soutenu.