A partir de 2019, l'Algérie devrait enregistrer une baisse progressive de son déficit budgétaire global pour atteindre l'équilibre en 2022, a prévu le Fonds monétaire international (FMI), dans son rapport moniteur des finances publiques, publié hier à Washington. Selon ce document qui examine la conduite des politiques budgétaires dans le monde, le solde budgétaire global de l'Algérie devrait s'établir à -7,9 % du PIB en 2018, contre une prévision initiale de 1,1% anticipée dans l'édition d'octobre dernier. La révision à la hausse de cet important indicateur de la situation des finances publiques pourrait s'expliquer par les nouvelles mesures budgétaires du gouvernement de soutenir massivement la croissance via la dépense publique, ce qui va se traduire par une hausse du déficit. Les autorités devraient reprendre le processus de rééquilibrage budgétaire vers le milieu de 2019, selon les projections de la Banque mondiale publiées lundi. Même en hausse, la projection de 2018 est de loin inférieure aux taux atteints en 2015 et 2016 lorsque le déficit s'est creusé respectivement à -15,3% et -13,1% du PIB. Selon les nouvelles prévisions, le déficit devrait baisser à -4,6% du PIB en 2019, -3,2% en 2020, -2,1% en 2021 et à 0% en 2022. Par ailleurs, les revenus de l'Algérie qui ont pâti ces dernières années de la chute des cours de pétrole devraient s'inscrire légèrement à la baisse à 28,7% du PIB en 2018 contre 29,9% en 2017. Cette tendance baissière se maintiendra jusqu'à 2023, avance le FMI. L'institution de Bretton Woods prévoit le maintien des dépenses en 2018 qui devraient représenter 36,5% du PIB contre 36,3% en 2017. Le niveau des dépenses en 2019 se situerait autour de 31,1% du PIB. La dette publique s'établirait à 33,3% du PIB cette année contre 25,8% en 2017. Dans ce rapport présenté mercredi à Washington à l'occasion des réunions de printemps du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, le prêteur en dernier ressort a appelé les pays membres à éviter «les politiques procycliques qui fournissent des stimulants inutiles à l'économie lorsque l'activité est déjà relancée». Le FMI a recommandé aux gouvernements de respecter leurs plans budgétaires et de réduire fortement les déficits et la dette.