L'Algérie devrait se rapprocher de l'équilibre budgétaire à partir de 2019, a prévu le FMI anticipant une baisse du déficit du solde budgétaire global à -0,5% en 2019 et à 0,1% en 2020. Après le creusement enregistré en 2015 à -15,3%, le déficit du solde budgétaire global de l'Algérie devrait s'établir à -3,2% du PIB en 2017 et -1,1% en 2018 avant de poursuivre sa baisse pour représenter -0,5% du PIB en 2019 et 0,1% en 2020, selon les prévisions chiffrées du FMI contenues dans son rapport "moniteur des finances publiques", publié, hier, qui examine la conduite des politiques budgétaires dans le monde. Les légers excédents qui seront enregistrés à partir de 2020 (0,2% en 2021 et 0,3% en 2022) devraient permettre à l'Algérie d'atteindre la phase de l'équilibre budgétaire. Par ailleurs, les revenus de l'Algérie devraient représenter 32,3% du PIB en 2017 contre 29% en 2016, une hausse qui pourrait être attribuée à l'amélioration des cours de pétrole cette année. Le FMI ne fournit pas de précisions sur cette progression. Globalement, les revenus de l'Algérie devraient se maintenir entre 28 et 30% du PIB pour les cinq prochaines années mais resteront loin de leur niveau d'avant la chute des cours de pétrole. L'institution de Bretton Woods prévoit un niveau de dépenses équivalent à 35,5% du Pib en 2017 contre 42,4% en 2016. La tendance baissière des dépenses se maintiendra jusqu'à 2022 à 28,2% du PIB. Selon les mêmes projections, la dette publique s'établirait à 17,7% du PIB en 2017 contre 20,6% en 2016. Dans ce rapport publié à la veille de ses assemblées annuelles, le FMI a souligné la nécessité pour les pays membres d'entreprendre des mesures pour assurer "une redistribution budgétaire plus efficiente", estimant que les écarts d'inégalités entre les groupes économiques sont en grande partie imputables aux différences de politiques budgétaires de redistribution. Dans les pays développés, les impôts et transferts directs diminuent les inégalités de revenu d'environ un tiers en moyenne, les trois quarts de cette réduction provenant de transferts, explique le FMI. Mais dans les pays en développement, la redistribution budgétaire est nettement plus limitée, ce qui s'explique par une fiscalité et des dépenses moins élevées et moins progressives et par un recours plus important à des impôts indirects régressifs. Le FMI a également incité les pays membres à augmenter les investissements dans l'éducation et la santé, estimant que ces dépenses sont en mesure de contribuer à réduire les inégalités de revenu à moyen terme et à remédier à la persistance de la pauvreté.