Le FMI préconise le retour à l'équilibre budgétaire à partir de 2019. L'Algérie a décidé de recourir à la planche à billets refusant pour le moment d'accompagner le recours à l'endettement non conventionnel par un endettement extérieur, un programme de privatisation à travers la cession d'actifs publics ou encore l'adoption d'un taux flexible. Une décision qui semble éclairée à en croire le FMI qui a rassuré, hier encore, dans un second rapport, quant à l'amélioration de la situation financière de l'Algérie d'ici 2019. Il semblerait même que dans deux ans, la crise financière qui plombe l'économie algérienne ne sera qu'un mauvais souvenir. En effet, l'institution Lagarde et après avoir relevé légèrement à la hausse ses prévisions de croissance pour l'Algérie en 2017 et 2018, anticipant une baisse de l'inflation pour l'année prochaine, a fait état du retour à l'équilibre budgétaire à partir de 2019. Selon les prévisions chiffrées contenues dans son rapport «Moniteur des finances publiques», publié hier, qui examine la conduite des politiques budgétaires dans le monde, le FMI soutient que l'Algérie devrait se rapprocher de l'équilibre budgétaire à partir de 2019, anticipant une baisse du déficit du solde budgétaire global à -0,5% en 2019 et à 0,1% en 2020. Après le creusement enregistré en 2015 à -15,3%, le déficit du solde budgétaire global de l'Algérie devrait s'établir à -3,2% du PIB en 2017 et -1,1% en 2018. De légers excédents seront même enregistrés à partir de 2020 (0,2% en 2021 et 0,3% en 2022) et devraient permettre à l'Algérie d'atteindre la phase de l'équilibre budgétaire, précise encore le rapport. Cet équilibre ne sera atteint que si, comme le prévoit le FMI, les revenus de l'Algérie se maintiennent entre 28 et 30% du PIB pour les cinq prochaines années avec une tendance baissière des dépenses qui devra se maintenir jusqu'à 2022 à 28,2% du PIB. Pour l'année en cours, l'institution de Bretton Woods prévoit des revenus de 32,3% du PIB en 2017 (contre 29% en 2016) et un niveau de dépenses équivalent à 35,5% du PIB (contre 42,4% en 2016). Selon les mêmes projections, la dette publique s'établirait à 17,7% du PIB en 2017 contre 20,6% en 2016. Ce qui est fort possible puisque le FMI et dans son rapport, publié la veille, a prédit le maintien du prix du baril autour de 50 dollars jusqu'en 2022. En maintenant la tendance des dépenses à la baisse, l'Algérie a de fortes chances de réussir à dépasser la crise financière et de retrouver dans les cinq années à venir son équilibre budgétaire. A noter enfin que le FMI a également incité les pays membres à augmenter les investissements dans l'éducation et la santé, estimant que ces dépenses sont en mesure de contribuer à réduire les inégalités de revenu à moyen terme et à remédier à la persistance de la pauvreté. La Banque mondiale optimiste La croissance économique en Algérie «est bien partie en 2017» malgré la faiblesse des cours mondiaux du pétrole, tirée principalement par une forte production des hydrocarbures, a indiqué hier la Banque mondiale (BM). Dans son bulletin d'informations économique de la région Mena, publié hier à Washington la BM précise que «la croissance du PIB réel a augmenté de 3,7% au premier trimestre 2017, principalement en raison de la forte production dans le secteur des hydrocarbures, qui a augmenté de 7,1%». La croissance dans le secteur hors hydrocarbures a ralenti pour s'établir à 2,8%, contre 4% au cours de la même période en 2016, selon les chiffres fournis par la BM.