L'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediène (USTHB) accueille, pour cette nouvelle rentrée, environ 5424 nouveaux bacheliers, selon le recteur de l'université, M. Benzaghou, qui a précisé hier, lors d'une conférence de presse, que ce chiffre était en baisse de 26% par rapport à l'année passée. «Nous avons enregistré une baisse des inscriptions des nouveaux bacheliers, surtout dans la filière sciences et technologie, mais cette baisse relative va nous permettre de réduire la taille des 72 sections qui comporteront 134 étudiants selon la filière. Cela nous aidera aussi à réduire la taille des groupes de TP et de TD et améliorer les conditions de travail», a-t-il précisé. L'effectif global de toutes les inscriptions n'avait toutefois pas connu une baisse puisque l'an passé, il était de 32 000, alors que cette année, le nombre a atteint 33 000. Une augmentation imputée au nombre d'inscriptions en première année de mastère. Aussi, il a fait savoir que les inscriptions n'étaient pas totalement closes puisque les questions de transfert, de changement d'orientation et des doctorants font encore l'objet d'étude. «Le concours pour le doctorat se tiendra du 20 au 24 octobre prochain, mais le dépôt des dossiers s'effectuera à partir du 15 septembre», a-t-il précisé, expliquant que cette année, tous les étudiants passeront au système LMD excepté les formations doctorantes où l'ancien régime est toujours d'actualité. «Les étudiants de l'ancien régime sont peu nombreux et se concentrent surtout dans la filière génie civil et génie mécanique. Cette année est charnière car il n'y aura plus d'enseignement dans l'ancien régime (post-graduation)», a-t-il indiqué. Ainsi, 2679 étudiants ont obtenu leur mastère et 3032 leur licence. Dans les deux paliers, c'est les facultés d'électronique et d'informatique qui enregistrent le plus de promus. Concernant l'orientation des étudiants qui répond à des critères très précis dont la moyenne minimale qui est la moyenne du dernier inscrit dans une filière de l'USTHB, il dira que «les dossiers d'orientation sont traités depuis dimanche. Si la moyenne de l'étudiant concerné ne respecte pas la moyenne minimale, le logiciel la refuse et il ne peut s'inscrire dans cette filière». Aussi, il a indiqué que l'USTHB proposait 94 mastères dans les domaines des sciences biologiques, la physique, les mathématiques, la chimie, le génie civil et 5 nouveautés dont la biosécurité et la bioéthique, la sécurité nucléaire, l'expertise, le contrôle et la maintenabilité des matériaux. Ces mastères ne sont pas réservés aux étudiants de l'USTHB. Actuellement, une commission étudie les dossiers des postulants.
Des formations en adéquation avec le marché du travail Pour M. Benzaghou, il est nécessaire qu'il y ait une interaction entre le monde du travail et l'université. C'est dans ce sens qu'il a fait savoir que le partenariat entre l'USTHB et les entreprises nationales se poursuit depuis des années, se traduisant par de nombreuses conventions. «Nous avons tissé des liens importants et nous proposons également des formations après avoir identifié les attentes du tissu économique. De nombreux mastères répondent à ces besoins et ont été créés en partenariat avec ces entreprises, tels que le mastère en énergie avec Sonelgaz dont la première promotion est prévue pour cette année, le mastère en criminalistique avec le concours de la gendarmerie et d'autres acteurs du secteur. Nous développons aussi des programmes de recherche sur des thématiques prisées par les entreprises, telles que Saidal, Sonelgaz et Sonatrach. Et d'ajouter : «Nous avons créé, il y a 3 ans, un observatoire de l'insertion et nous espérons à terme pouvoir évaluer si nos diplômés correspondent aux profils recherchés par les entreprises et ainsi effectuer des ajustements sur nos formations. En outre, l'USTHB est ouverte sur le monde grâce à des conventions avec des universités étrangères dont l'université de Genève, des universités espagnoles dont celle de Valladolid, l'université de Pretoria, la Kyushu University… Il a toutefois souligné que «ces conventions consistaient surtout à inviter des chercheurs étrangers afin qu'ils puissent enseigner des modules précis ou bien envoyer des chercheurs algériens à l'étranger pour des programmes de recherche.»
Le défi de l'USTHB : accroître la qualité des formations Abordant l'épineuse question du classement des universités, ce responsable a fait savoir que selon le «webmotrix», un classement espagnol qui prend en considération la visibilité des universités sur le net au niveau mondial et non pas leur performance pédagogique tel que le célèbre classement de Shangai, l'USTHB était classée au 1er rang des universités algériennes, au 38e rang du continent africain et au 2971e rang sur 21 000 universités. Loin de se satisfaire de cette performance, il a estimé que l'USTHB avait beaucoup d'efforts à fournir notamment en termes de visibilité sur le net bien qu'il ait expliqué que le site de l'université avait été très enrichi et que désormais, les nouveaux bacheliers pouvaient suivre on line leur affectation, découvrir leur emploi du temps. En outre, il s'est félicité que l'USTHB dispose d'une communauté de 4000 chercheurs et que le corps enseignant de l'université est à 40% de rang A, soit 627 doctorants habilités à diriger des thèses. Toutefois, il a souligné qu'en cette année du quarantième anniversaire de la création de l'USTHB, le défi de l'université serait d'accroître la qualité du contenu des formations et ce, dans un contexte de massification, l'une des problématiques récurrentes du secteur. «La jeunesse aspire à acquérir des savoirs. Elle est ouverte sur le monde, nous nous devons de répondre à ces attentes», a-t-il déclaré, précisant que cette année, un bilan serait élaboré et qu'il aura pour objectif d'analyser le chemin parcouru, la situation actuelle de l'université, ce qui n'a pas fonctionné et les lacunes qui doivent être comblées. Il a également fait savoir qu'un plan quinquennal serait conçu prochainement et que les objectifs à atteindre pour les cinq prochaines années devront y figurer.