Inquiets sur la disponibilité ou non du lait en sachet pendant le Ramadhan, le PDG du groupe Giplait se veut, lui, rassurant. Selon Mouloud Harim, patron du groupe public, la décision a été prise début avril dernier par les pouvoirs publics d'augmenter les quotas de poudre de lait des laiteries publiques et privées, après les tensions connues par le marché. «Suite à la décision des pouvoirs publics d'augmenter les quotas de poudre de lait subventionné de l'ensemble des laiteries publiques et privées, le quota du groupe Giplait a été relevé de 3000 tonnes à compter du mois d'avril 2018 pour atteindre ainsi un total supérieur à 11.000 tonnes. Cette augmentation significative a permis de répondre aux besoins des populations et de stabiliser d'une manière générale le marché du LPC (lait pasteurisé conditionné en sachet) sur l'ensemble des régions du pays», a-t-il soutenu, dans une déclaration à un confrère. Et de préciser : «On était à 2,5 millions de litres/jour, on est passé à 3,5 millions de litres/jour». Mieux, pendant le mois de Ramadhan, le groupe public va bénéficier d'un quota supplémentaire de 2.000 tonnes de poudre de lait pour faire face à la demande croissante. «En prévision du mois de Ramadhan, Giplait compte relever sa production de LPC de 20% pour faire face à la demande supplémentaire. De nouveaux points de vente seront ouverts à travers le territoire national pour la vente directe aux citoyens», a-t-il dit. En outre, le groupe public va mettre sur le marché pas moins de 35 000 litres de lait de vache, un produit très prisé pendant le mois de jeune, et de lait fermenté (l'ben et raîb). «Nous travaillons avec deux équipes et produisons 4 millions de litres. On peut dire que c'est suffisant. Mais s'il y a une demande supplémentaire et nécessité d'augmenter notre production, on va le faire. On a les moyens de production et de distribution». Giplait compte 16 laiteries à travers le pays et détient 60% des parts de marché du lait LCP. Il a les moyens pour faire face à la demande et «assurer la régulation». De 2010 à ce jour, il a réalisé pas moins de 7,8 milliards d'investissement et en 2018, il compte investir 900 millions de dinars. «Nos laiteries ont une grande capacité de production qui peut aller, pour certaines d'entre elles du moins, jusqu'à 600.000 litres/jour», s'est enorgueilli Harim. Le groupe public compte aussi jouer sur le registre de la distribution pour rendre le lait encore plus disponible pour le consommateur. Ainsi, il a procédé, en collaboration avec l'Office interprofessionnel du lait (ONIL), à «l'élargissement de son réseau de distribution pour toucher les zones difficiles d'accès et rapprocher ce produit du consommateur», à la «reprise des réseaux de distribution défaillants» pour s'en occuper soi-même et la «limitation des quantités de lait de 500 litres par commerçant détaillant». «Aujourd'hui, nous avons une bonne maîtrise de la distribution», s'est réjoui Harim. En plus, le groupe Giplait a aujourd'hui l'obligation de suivre la traçabilité du lait et s'assurer de sa destination. «Les dispositions prises récemment dans le cadre de la convention triangulaire (ONIL-laiteries-distributeurs) devraient améliorer la traçabilité de ce produit et permettre un meilleur contrôle de sa consommation», a estimé Harim. En plus de Giplait, les laiteries privées ont elles aussi bénéficié d'un quota supplémentaire en lait de poudre qui est de 1.500 tonnes. Autrement dit, l'objectif de 50 millions de litres supplémentaires de lait pendant le ramadan fixé le 8 mai dernier par le ministre de l'Agriculture Abdelkader Bouazghi est, en toute vraisemblance, dans les cordes des laiteries algériennes. En 2017, le chiffre d'affaires du groupe Giplait a été de 29 milliards de dinars et son résultat d'exploitation a été de 2,2 milliards de dinars. «Avec l'augmentation de notre quota, une meilleure collecte et la bonne pluviométrie, on espère faire une bonne année 2018. Nous tablons sur un chiffre d'affaires de 35 milliards de dinars», a lancé Harim.