Groupe industriel des productions laitières (Giplait) compte investir, pour l'année en cours, pas moins de 2 milliards de dinars, en fonds propres, afin d'augmenter sa production et diversifier sa gamme de produits laitiers. En marge d'une visite effectuée hier dans la wilaya de Boumerdès par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, le président du groupe Giplait, Mouloud Harim, a indiqué qu'«un plan d'investissement de 2 milliards de dinars est engagé pour faire augmenter la production au niveau de plusieurs filiales dont principalement celle de la Laiterie fromagerie de Boudouaou (LFB)». Le groupe, qui produit à lui seul 2,8 milliards de litres de lait par année et détient 60% du marché national avec ses 15 laiteries, aux côtés des 107 laiteries privées, compte ainsi «poursuivre l'effort de croissance en production qui a atteint déjà 30% en 2013, par rapport à l'année 2012». Selon M. Harim, «un site a été récemment acquis à Rouiba et sera dédié spécialement à l'augmentation de la production de la laiterie de Boudouaou», l'une des unités de production qui alimente en lait la wilaya de Boumerdès, l'est algérois et une partie des wilayas de Blida et Bouira. Pour sa part, le directeur général de la LFB, Boulahdilet Abdellah, a affirmé que le montant global alloué au plan de développement de la laiterie, sous forme de crédit Etahadi, est de 3,8 milliards de dinars dont 1,7 milliard de dinars seront consacrés à l'achat de 550 génisses au profit de 14 éleveurs. La laiterie de Boudouaou assure une production de 380 000 litres de lait par jour et en produit annuellement 11,6 millions de litres de lait en sachet. Concernant la tension qui prévaut actuellement sur ce produit de large consommation, les responsables du groupe Giplait ont précisé que leurs unités de productions «ne sont pas les seules à intervenir sur le marché, d'où la nécessité d'instaurer une traçabilité en matière de distribution». La LFB affirme le faire depuis quelque temps avec ses distributeurs mais «cela ne saurait résoudre la crise si la production de lait ne suit pas la demande en constante augmentation», nous explique-t-on. Selon le ministre de l'Agriculture, «l'ensemble de la production nationale en lait atteint actuellement 3,5 milliards de litres par jour, mais le déficit reste tout de même important, soit 1,5 milliard de litres». Le ministre a appelé à cet effet à renforcer les capacités de production de la laiterie de Boudouaou pour rattraper le retard qui provoque la tension actuelle sur le lait en sachet. «Il est bien beau d'avoir une gamme de produits variée mais la priorité doit être accordée à la production du lait en sachet», a-t-il précisé. Aussi, «une décision a été récemment prise pour organiser et encadrer la production et la commercialisation du lait pasteurisé en sachet par un meilleur contrôle de la transformation de la poudre de lait subventionnée et l'encouragement de la production nationale», a annoncé le ministre. Devant entrer prochainement en vigueur, cette décision exige des laiteries la tenue de trois registres pour suivre le mouvement des stocks de lait. Il s'agit d'un registre pour les quantités de lait cru et de lait subventionné qui entrent et qui sortent, d'un registre pour les quantités de poudre de lait provenant de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) et la vente du lait produit à partir de cette poudre et d'un troisième registre pour les quantités de poudre de lait acquises en dehors de la part assurée par l'ONIL.