L'important volume d'eau engrangé par le barrage de Taksebt dans la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas synonyme d'une sécurité en matière d'alimentation en eau potable, notamment avec l'augmentation des besoins durant la saison estivale. Et pour cause, si aujourd'hui le taux de remplissage du barrage est estimé à 75 % à la faveur de la générosité du ciel, notamment durant le mois d'avril, mois qui a marqué par son important apport en matière de pluviométrie alors que le barrage avait atteint le fond en montrant ses «entrailles», il est utile de rappeler que ce barrage connaît une fuite d'eau importante au niveau d'une vanne et ce depuis des mois. Une importante quantité d'eau estimée à 20 000 M3 est perdue quotidiennement, ce qui affecte grandement les capacités stockées et explique aussi le fait que ce barrage ne soit pas rempli alors que les importantes chutes de pluies enregistrées cette année auraient rempli sans doute deux ou trois barrages de la taille de celui de Taksebt qui a une capacité de 185 millions de M3. Ces quantités d'eau perdues sont déversées quotidiennement dans l'Oued du Sébaou. Les travaux de colmatage de cette fuite sont toutefois pris en charge par une entreprise engagée par l'Agence Nationale des Barrages et Transferts (ANBT) et se poursuivent toujours. On croit savoir, selon les déclarations de certains responsables au niveau de l'ADE que les travaux en question avancent convenablement. Le colmatage de la fuite permettra d'assurer une certaine sécurité en sachant que les besoins de la wilaya en matière d'alimentation en eau potable sont estimés au minimum à 200 000 M3/jour. Près de 100 forages perdus Avant la mise en service du barrage de Taksebt, la wilaya de Tizi Ouzou a toujours été alimentée essentiellement par les forages qui pompent de l'eau de la nappe phréatique du Sébaou. Le site de l'Oued Sébaou dont l'estimation de la nappe alluviale était de 28 %, du temps où ce site méritait encore ce nom, est délaissé depuis de longues années. Aujourd'hui, au moins 91 forages sont perdus en raison des agressions multiformes qu'a connues l'oued, plus particulièrement par l'extraction effrénée de sables et d'agrégats. Les pelleteuses creusent des cratères géants jusqu'à atteindre la nappe phréatique. Certains forages ont tari, d'autres ont été détruits ou pollués. Il suffit de faire un tour pour mesurer l'ampleur de la pollution qui ravage l'Oued Sébaou. Aujourd'hui ce site est mort. Son lit s'est rétréci dangereusement et il ne reste plus que d'immenses nappes d'eaux usées d'où se dégagent des odeurs à faire fuir les plus téméraires. Aussi, il est devenu le réceptacle de toutes sortes de déchets. D'immenses quantités de déchets de bâtiments, être autres sont régulièrement déversées sur ce qui rets de son lit. Du coup, il est n'est pas exclut à ce que la nappe phréatique soit touchée par la pollution. Aujourd'hui, il ne reste que 78 forage en état de fonctionnement.