La nomination du chanteur batnéen, Youcef Boukhentache, au poste de commissaire du Festival national de Timgad en remplacement de Lakhdar Bentorki, qui a régné pendant quinze éditions servira-t-elle cette manifestation ? Youcef Boukhentache est le cinquième commissaire, qui prendra les rennes du destin du Festival de Timgad, après le défunt Dr Belkacem Hamdiken, le médecin qui était en même temps commissaire et président de l'association des amis du Festival Méditerranéen de Timgad et des Monuments Historiques des Aurès dès sa constitution (1967-1987), Yahiaoui Mohamed, actuel directeur du TNA (1997- 2003), Mohamed Sebaâ Nadhir (2003-2004) et Lakhdar Bentorki (2004- 2018). Par cette désignation, l'Etat a-t-il remis la destinée du Festival de Timgad entre les mains de ses fondateurs, comme ils l'ont toujours réclamé ou a-t-il décidé de faire une croix sur le festival de Timgad? Le ministère de la Culture, ira-t-il le lâcher ? Dans son discours prononcé, dimanche dernier, à la maison de la culture Mohamed Laid Al-Khalifa, Azzedine Mihoubi, en visite à Batna a promis le soutien, mais des questions se posent: «Quel budget ira-t-il lui accorder? Combien de millions de dinars algériens va-t-il coûter à la collectivité locale ? Batna va-t-elle faire de grands efforts pour le financement afin de le préserver de la disparition surtout que le Festival de Timgad est budgétivore?» En une cinquantaine de jours, «jusqu'à la fin du mois de juillet, le commissaire aura-t-il le temps de s'organiser pour ce festival de Timgad et le réussir». 50 jours de préparation Gardera-t-il son partenaire privilégié pour son organisation ?. Le nouveau commissaire aura-t-il le temps de se poser les bonnes questions et de décider les directives qui incombent pour la pérennité de cette manifestation. Le nouveau commissaire sait-il de quelle somme disposera-t-il pour réussir le festival de Timgad, lui propulser un nouveau rythme et lui donner un nouveau souffle ?. Saura-t-il mettre en place un festival aussi important et aura-il les moyens matériels, humains et financiers suffisants pour le gérer ? Le budget prévu est de quel montant ? Suffirait-il de couvrir toutes les dépenses? Aura-t-il le temps de désigner les membres de son commissariat, son personnel, les moyens financiers ? Aura-t-il l'argent nécessaire pour le faire vivre et le pérenniser ? Le nouveau commissaire Youcef Boukhentache est-il le bon manager, dispose-t-il du professionnalisme pour gérer un festival d'un tel poids, lui donner un nouveau souffle et de faire de lui cette vitrine de la wilaya ou est-il le bouc-émissaire pour lui accrocher l'échec de cette 40e édition ? Les bilans des éditions précédentes sont toutes déficitaires pour moult raisons parmi lesquelles une mauvaise programmation ayant entraîné la diminution des spectateurs à cause du phénomène de lassitude accompagné d'un manque d'intérêt des jeunes à la transmission du patrimoine local. Et la gestion ? Selon nos informations, le ministère de la culture réservera un budget pour la manifestation alors que la wilaya de Batna se chargera de la prise en charge hôtelière, restauration etc. De son côté, l'ONCI qui ne s'occupera plus de l'organisation pourrait louer son matériel au commissariat du festival. Les organisateurs pourraient également compter sur le sponsoring. Enfin, le chanteur Youcef Boukhentache garde sa belle voix et ses capacités artistiques pour remonter sur scène mais on ne sait pas s'il a les connaissances nécessaires en Managment pour gérer un tel festival. Le futur nous le dira.