Nous sommes prêts à céder la gestion du festival aux associations», a déclaré, avant-hier, Lakhdar Bentorki, commissaire national du festival, lors d'une conférence de presse organisée, à l'hôtel Chélia de Batna, à l'occasion du coup d'envoi de la 34ème édition du Festival international de Timgad. Voilà une suggestion qui n'arrive pas trop tôt, puisque les associations locales n'ont eu de cesse à la revendiquer, surtout depuis la reprise de la manifestation en 1996. Institué en 1969, le festival a connu, pour rappel, une trêve qui a duré 10 années. Concernant le programme, il est certes varié, mais a suscité beaucoup d'interrogations au sein du public. Ainsi donc, beaucoup de mélomanes déplorent l'absence de Youcef Boukhentach ou de Djamel Sabri dit «Djo», pour ne citer que ceux-là. Le commissaire du festival considère que les organisateurs n'e sont pas obligés d'inviter les artistes locaux (ceux des Aurès) car, ajoute-t-il: «Nous devons sauvegarder le caractère international du festival». Une réponse qui n'a, semble-t-il, pas beaucoup convaincu; Boukhentach comme Djamel Sabri ne sont pas que chanteurs «locaux». Entre autres interrogations, celles de la gratuité de l'entrée que le conférencier a lui-même soulevée en déclarant que les recettes atteignent à peine 5% des dépenses. Le phénomène ne concerne pas seulement les festivals, mais tous les secteurs de la culture. Les entrées gratuites sont décidées en haut lieu et ce ne sont surtout pas les spectateurs qui les imposent. D'aucuns, faisant allusion à cette politique de gratuité, qualifient la décision de bradage de la culture.