A 35 ans, le vétéran Didier Drogba entame sa deuxième campagne en Ligue des champions sous les couleurs de Galatasaray avec appétit, impatient de retrouver, dès mardi face aux "Galactiques" du Real Madrid (20h45), le parfum des grands rendez-vous européens. L'attaquant ivoirien l'avait proclamé en février sitôt débarqué sur les rives du Bosphore. S'il a rejoint les "Lions" d'Istanbul après sa brève parenthèse chinoise, c'est pour y tutoyer les sommets. ?Avant de signer à Galatasaray, j?ai discuté avec des amis", confiait-il en début d'année. "Ils m?ont dit que c?était la meilleure destination si je voulais de la passion, une proximité avec les supporters et de la compétition?. Son pari turc s'est avéré payant, dès sa première moitié de saison. Galatasaray a empoché un nouveau titre de champion de Turquie et s'est hissé jusqu'en quarts de finale de la Ligue des champions, éliminé au terme d'une rencontre de folie à Istanbul face... au Real Madrid. Déjà. Après une lourde défaite au match aller (3-0) face aux joueurs madrilènes, Drogba et le Néerlandais Sneijder avaient allumé la mèche de la révolte turque et fait chuter Ronaldo et ses partenaires (3-2). Un succès de prestige, insuffisant toutefois pour arracher la qualification. "J'espère que nous pourrons à nouveau l'emporter", a souhaité lundi Drogba à la veille de ses retrouvailles avec le Real. "C'est une nouvelle saison qui commence, il faut garder le même élan et peut-être faire mieux en ne concédant pas de but", a-t-il ajouté, "le mieux serait de marquer un but et de n'en encaisser aucun". Mais, de l'avis-même de son attaquant vedette, la tâche s'annonce délicate face à un club qui vient de signer le plus gros transfert de l'histoire du football en recrutant, pour près de 100 millions d'euros, le Gallois Gareth Bale. "Quand on regarde le groupe où nous jouons, avec le Real et la Juventus, nous n'avons pas la moindre chance", juge le capitaine de la sélection ivoirienne. "Nous ne sommes peut-être pas l'équipe la plus fameuse, mais nous avons les qualités pour les perturber", s'empresse-t-il toutefois d'ajouter, "alors nous verrons". Avant de croiser le fer avec le Real, l'entraîneur de Galatasaray joue la même partition. Réaliste mais motivé. "Avec le soutien des supporteurs, tout le monde sait comment nous jouons", prévient Fatih Terim, "il ne faut pas s'attendre à un Galatasaray facile à battre". En moins d'une saison, Drogba s'est imposé comme une des pièces essentielles du dispositif de celui qui vient de reprendre les rênes de l'équipe nationale turque. Champion d'Europe en 2012 avec les "Blues" de Chelsea, Didier Drogba a l'expérience de ces matches qui sentent la poudre. Et même s'il est moins prolifique à Istanbul que lors de ses huit saisons à Londres (6 buts la saison dernière), il ne désespère pas d'approcher la barre des 50 buts en Ligue des champions (41 à son compteur personnel). "J'espère encore marquer, bien sûr", s'amuse-t-il, "mais si je ne dois pas marquer pour gagner la Ligue des champions, je signe tout de suite". Le "Lion" Drogba n'est pas repu, donc. Et face au Real, il aura à coeur de s'imposer face à l'équipe de Carlo Ancelotti. Lorsqu'il entraînait Chelsea, le technicien italien lui avait un temps préféré l'Espagnol Torres à la pointe de l'attaque des Blues. "Ca va être une bonne chose de le revoir", sourit l'attaquant de Galatasaray.