709 448 élèves ont débuté hier les épreuves du baccalauréat sous haute surveillance. Les candidats à cet examen vont passer deux matières par jour en fonction de leur spécialité. Le premier jour a débuté avec l'épreuve d'arabe et de sciences islamiques pour toutes les filières, à l'exception des candidats au Bac spécialité gestion économique qui auront à se pencher de plus sur l'épreuve de droit. Le ministère de l'Education nationale, en collaboration avec d'autres départements, affirme avoir mis en place tous les moyens humains et matériels pour réussir ce challenge. Coupure d'internet pendant une heure au début de chaque épreuve, mobilisation de 260.000 encadreurs, des services de sécurité et de la protection civile, installation de caméras de surveillance et des brouilleurs dans certains établissements... Pour s'enquérir de l'état d'esprit dans lequel se déroule cet examen, nous avons fait une virée dans certains centres de la capitale. Un dispositif de police et de protection civile était positionné devant les établissements. Tôt le matin, à l'entrée du Nouveau lycée, situé à Fontaine Fraîche, dans la commune d'Oued Koreich, une centaine de lycéens et lycéennes discutaient entre eux, ou cahier à la main, tentés de réviser. Ceux qui avaient accédé à l'intérieur ont déposé leurs sacs et Smartphones à l'entrée. Approchée, l'une des candidates affirme ne pas avoir de temps pour répondre. Anxiété, stress, manque de sommeil se lisaient sur le visage de cette jeune candidate. «Je dois absolument être à l'heure. Je ne veux pas revivre le cauchemar de l'année dernière», lance cette jeune lycéenne. Et pourtant, l'heure indiquait 7:50. La première épreuve de langue arabe devait commencer à 8 :30. «Excusez-moi, je suis pressée. J'ai raté mon BAC l'année dernière à cause d'un retard de 5 minutes et j'ai été expulsée», nous a affirmé Randa, candidate à cet examen série lettres et philosophie. L'épreuve de langue arabe a duré quatre heures pour les filières littéraires et deux heures pour les scientifiques et gestion. Les chefs de centre qui ont voulu répondre à nos questions ont affirmé qu'aucun incident n'a été signalé. «Nous avions reçu comme instruction de mettre à l'aise les élèves. Jusqu'à l'heure tous se passe bien», nous a indiqué le responsable du centre d'examen de Basta Ali, situé dans la commune Bab El Oued. Des candidats concentrés De sa part, Meriem se dit être totalement concentrée. «Nous avons connu une année scolaire mouvementée, marquée par un arrêt des cours pendant des mois, en raison de la grève des enseignants (Cnapeste)», dira-t-elle. «Il est vrai également que pour finir le programme, nos enseignants ont plutôt bâclé les leçons du programme. Mais j'ai fait le choix de réussir», annonce-t-elle. Déterminé, Mourad indique que le moment est à la concentration. «L'épreuve de langue arabe est terminée. Là je dois plutôt me concentrer sur l'épreuve de sciences islamiques qui débute l'après-midi», a-t-il remarqué. D'autres élèves rencontrés à la sortie des établissements étaient unanimes : «les deux sujets au choix de langue arabe étaient abordables». Lamine, un jeune de 19 ans rencontré devant le lycée ‘Emir Abdelkader, repasse son bac pour la seconde fois, en série sciences. «C'est normal que j'appréhende chaque épreuve. J'ai raté mon premier bac à cause des matières littéraires», nous a-t-il indiqué. Et d'ajouter : «J'ai choisi le texte, il était abordable». A l'établissement Ibn Khaldoun, Mounira et ses copines, inscrites au tant que candidates libres, affirment avoir trouvé les sujets plutôt faciles. «Pour cette première épreuve, tout s'est bien déroulé, à l'exception des encadreurs», a-t-on indiqué, qu'elles trouvent «stressants et envahissants». Diffusion des sujets sur internet «Je ne souhaite rien savoir sur ça !», lance Nadej. À peine internet rétablie, les sujets de langue arabe ont été largement diffusés sur les réseaux sociaux. «Certaines pages Facebook ont relayé les sujets, voyez !», témoigne Rayan, qui nous montre l'une d'elles sur son téléphone portable. «Benghebrit doit prendre ses responsabilités. C'est elle qui affirmé avoir tout fait pour éviter la fraude», s'empresse de dire un parent devant le lycée Abderahmen Mira. Interrogé, l'un des enseignants-surveillants rencontré à la sortie de ce centre regrette ce genre d'agissements qui «ne font que perturber davantage les candidats». Pour sa part, la ministre a indiqué que la commission sectorielle sous l'égide du ministère de la justice a ouvert une enquête pour déterminer les responsables de la diffusion des sujets sur internet.