Dimanche 10h, place du 1er Mai, Alger. Temps pluvieux, faisant oublier que l'on est aux portes de l'été. Un temps bonus pour plus d'un demi-million de candidats au baccalauréat qui ont entamé leurs premières épreuves. Devant le lycée El Idrissi, place du 1er Mai, à Alger, des parents attendent avec impatience la sortie de leurs enfants. Quelques minutes plus tard, Yasmine, une jeune voilée, petite sacoche à la main, sort à pas lents. Approchée, elle nous accueille avec le sourire aux lèvres. «Pour moi, le sujet d'arabe était très abordable», dit-elle avec un grand soulagement. Elève en 3e AS mathématiques au lycée Mohamed Boudiaf, Diar Saâda, à Alger, Yasmine, qui concourt dans ce lycée, avoue qu'elle n'a pas eu beaucoup de difficultés à traiter son sujet. «On avait deux sujets au choix, dont l'un était accessible», dit-elle rassurée. Sûre d'elle, Yasmine, une bonne élève, selon ses propos, se projette déjà dans l'avenir. Elle souhaite décrocher son bac avec mention pour s'inscrire soit à l'ENI (Oued Smar), soit à l'Ecole polytechnique d'El Harrach. D'autres, comme Sonia, qui concourt dans le même lycée que Yasmine, espèrent obtenir leur bac, sans accorder d'importance à la mention. «L'essentiel est de franchir cette étape. Pour le moment, il faut se concentrer pour pouvoir obtenir un bon résultat», estime cette candidate dans la filière sciences de gestion. Comme ces deux candidates, tous les autres postulats ont eu au menu au premier jour d'examen deux matières : arabe la matinée pour tous, sciences islamiques ou droit pour d'autres. C'est à partir de ce lycée que le coup d'envoi de cet examen a été donné hier matin par la nouvelle ministre de l'Education nationale. Après avoir ouvert les plis du sujet de langue arabe, Mme Nouria Benghabrit Rimaoun a affirmé que le succès «récompensera les élèves studieux et persévérants durant toute l'année scolaire». Elle a néanmoins précisé que «les recalés pourront tenter leur chance une deuxième fois ou se diriger vers la formation et l'enseignement professionnels». Cependant, pour Amina et Hania, pas question de rater le bac. Elles préfèrent plutôt décrocher le sésame qui leur ouvrira les portes de l'université. C'est ainsi qu'à peine sorties de leur première épreuve de langue arabe, elles se remettent à revoir pour une ultime fois leurs leçons de droit, sujet de leur prochain examen du jour. Comme, Yasmine, la mathélème de Diar Saâda, ces deux lycéennes de l'établissement Amar Mazari, Bobillot, près du Palais du peuple, trouvent aussi leur sujet d'arabe «globalement» à leur portée. 12h55. Plus que 5 minutes avant l'épreuve des sciences islamiques. Une dizaine de candidats attendent devant le lycée Omar Racim, rue Hoche, à Alger. Rédha, qui fait parti du groupe, se presse de finir sa clope. Elève en mathématiques au lycée Bouamama (ex-Descartes), cet adolescent de 17 ans est plutôt zen. Il ne se sent pas si stressé. Lui, préfère ne pas trop se focaliser sur l'examen de l'après-midi. «Ghedoua houa sah (les choses sérieuses c'est pour demain)», estime-t il. La véritable épreuve, de son avis, commence demain (aujourd'hui, ndlr) avec les mathématiques dont le cœfficient est 5. Outre cette matière, les candidats de la filière maths ont aussi, aujourd'hui, anglais pour l'après-midi. «Rak ta3ref (tu le sais !), on peut avoir des surprises même si l'on a tout révisé», estime Rédha, pressé de rejoindre ses amis qui s'apprêtaient à entrer en salle d'examen. Globalement, lors de notre virée dans d'autres centres d'examen d'Alger, à Bab El Oued, au lycée Mira notamment, les impressions des uns et des autres convergent : le sujet de langue arabe était abordable. Au lycée Franz fanon, des candidats en sciences expérimentales nous ont confié qu'ils étaient satisfaits des premières épreuves qu'ils viennent d'accomplir. Dans l'ensemble, la tendance était à la satisfaction. Et même pour les candidats de la filière littéraire qui, d'habitude, ont à traiter des sujets difficiles. «Cette année, nous avons eu deux sujets au choix, l'un qui portait sur un texte et un poème sur la Révolution, était beaucoup plus facile», confie Kahina, rencontrée en compagnie de sa mère, rue Hassiba Ben Bouali, à Alger. A noter que les épreuves, qui se déroulent sous haute surveillance policière, se poursuivront jusqu'au 5 juin. Les résultats sont attendus pour le 6 juillet prochain.