Près de 200.000 cas d'Alzheimer ont été recensés à l'échelle nationale entre 2017 et 2018, a révélé mardi le Pr Souhila Amalou, neurologue spécialisée dans la maladie d'Alzheimer au Centre hospitalo-universitaire (CHU) Franz Fanon de Blida. «Le dernier recensement, réalisé vers fin 2017 et début 2018, a fait ressortir 200.000 cas d'Alzheimer à l'échelle nationale», a indiqué à l'APS le Pr Amalou, en marge d'une visite de travail du wali Mustapha Layadhi, consacrée aux structures du secteur local de la santé. Elle a fait cas d'une moyenne de 25 nouveaux cas d'Alzheimer/mois dans la seule wilaya de Blida. La spécialiste a mis l'accent sur l'impératif d'une «bonne prise en charge des personnes atteintes de cette maladie et de l'accompagnement de leurs familles, afin d'empêcher le développement de la maladie et d'atténuer la souffrance de leurs proches», tout en plaidant pour l'affectation des structures nécessitées pour ce faire. Dans le cadre de sa visite de travail, le wali a inspecté le centre de traitement de l'Alzheimer réalisé au CHU Franz Fanon de Blida. La structure, dont les travaux ont été achevés depuis 2017, est demeurée inexploitée à ce jour en raison d'un manque de liquidités nécessaires à son équipement. Sur place, le chef de l'exécutif a recommandé l'équipement de ce centre avant la prochaine rentrée sociale, en vue de son inauguration le 21 septembre prochain, à l'occasion de la Journée internationale de la maladie d'Alzheimer. Outre son rôle attendu dans la prise en charge de l'Alzheimer, ce centre englobera, selon le Pr Amalou, une unité spécialisée dans la recherche sur les maladies génétiques, et dont le travail se fera en collaboration avec les chercheurs du domaine de toutes les universités nationales, dont celle de Blida. Une fois opérationnel, ce centre, unique du genre en Algérie et parmi les plus importants à l'échelle maghrebine, va adopter des méthodes modernes dans le traitement des malades, a souligné la spécialiste. Elle a expliqué que leur prise en charge se fera en journée seulement, en se basant sur deux méthodes de travail. La première s'appuie sur la prise de médicaments pour ralentir le développement de la maladie, alors que la 2e méthode, dite psychique, se base sur l'exercice de nombreuses activités par le malade, dont le jardinage, la couture, la projection de films, et autres rencontres entres malades, afin de leur faire éviter les complications liées au fait de rester à la maison allongés sur leurs lits. Elle a assuré que ces nouvelles méthodes de travail actuellement suivies dans bon nombre de pays, ont donné de très bons résultats ayant contribué au ralentissement de l'avancée de la maladie. Elle a, en outre, lancé un appel aux familles en vue de faire examiner leurs proches dès l'apparition des premiers symptômes de la maladie, tout en plaidant pour l'intensification de la sensibilisation au sujet de cette maladie, qui demeure quelque peu méconnue par beaucoup de gens, a-t-elle estimé.