Le Pr Arezki, neurologue et chef de service à l'hôpital Franz Fanon à Blida, revient dans ce bref entretien sur la maladie d'Alzheimer en Algérie et sur l'urgence de la création de centres de jour pour une meilleure prise en charge des malades. Le monde célèbre aujourd'hui la Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, quel est l'état des lieux de cette maladie en Algérie ? Peut-on avoir des statistiques ? C'est vrai que le 21 septembre est la journée mondiale d'Alzheimer, une journée qu'on a tendance à oublier comme la maladie d'Alzheimer aussi ; pourtant il y a au moins 100 000 cas en Algérie. Effectivement, il y a lieu de signaler que cette maladie est fréquente aussi bien en Algérie que partout dans le monde. La prise en charge mérite d'être améliorée en multipliant les consultations mémoire et aussi en formant les praticiens (généralistes ou spécialistes) afin qu'ils puissent poser un diagnostic plus précocement et prendre en charge la maladie rapidement pour tenter de freiner son évolution. La prise en charge de cette maladie semble s'améliorer dans les établissements de santé, est-ce une réalité ? On commence dans certains services de neurologie à prendre en charge cette maladie, des consultations spécialisées existent au niveau des CHU de Bab El Oued, Mustapha, Blida et Constantine, c'est encore très insuffisant. Il est aussi important de multiplier les structures d'accueil de jour et de développer la formation des aidants (parents ou proches), qui auront à prendre en charge ces patients à domicile. Le mouvement associatif peut apporter un plus dans ce domaine. Est-ce que les moyens thérapeutiques nécessaires sont aujourd'hui disponibles pour soulager ces personnes atteintes ? Le traitement radical de la maladie d'Alzheimer n'existe pas encore ni en Algérie ni ailleurs dans le monde. De nombreuses molécules existent qui peuvent stabiliser ou freiner l'évolution de cette maladie ; certaines de ces molécules existent en Algérie. Des traitements symptomatiques peuvent également être proposés aux patients. Les familles et les proches des malades souffrent énormément face à la complexité de la maladie, qu'est-ce qui est fait pour les aider à mieux affronter la situation ? Aristote disait : « La belle vieillesse est le progrès lent d'un vieillissement qui n'est à charge de personne », malheureusement dans le cas de la maladie d'Alzheimer, les aidants (parents ou proches) sont indispensables et former les aidants à savoir prendre en charge ces patients est une priorité, les parents souffrent plus que les patients eux-mêmes. La création de centres spécialisés a été une de vos propositions, qu'en est-il exactement ? Une bonne prise en charge nécessite une collaboration étroite entre neurologues, psychiatres psychologues… La création de centres d'accueil de jour est une nécessité... Pour le moment, ces centres d'accueil n'existent pas, une collaboration avec la CNAS est à envisager pour développer ce genre de centres, à Blida le projet a bien mûri et peut voir le jour prochainement.