Le Mouvement El Islah a tranché la formule de sa participation à l'élection présidentielle de 2019, mais il ne sait pas encore quel candidat soutenir. En effet, lors de son conseil consultatif tenu ce week-end en plein travaux de l'université d'été du parti, la formation de Filali Ghouini a annoncé sa décision de soutenir un candidat de l'extérieur qui fait consensus, sans aucune allusion si ce candidat sera celui du pouvoir ou celui de l'opposition. «Après un large débat sur le dossier, la participation à l'élection à travers le soutien d'un candidat de l'extérieur du parti, soutenu par une large base populaire, a été adoptée par la majorité des membres conseil consultatif», a annoncé le parti dans un communiqué rendu public hier. El Islah a expliqué que son choix rentre dans le cadre d'un partenariat national qui mènera vers la construction d'un consensus national. Ce candidat sera-t-il du pouvoir ou de l'opposition ? El Islah ne dit rien. Il faut juste rappeler que le parti a soutenu la candidature d'Ali Benflis lors de la présidentielle de 2014. Et dans les recommandations de l'université d'été du parti, tenue entre le 1er et le 3 juillet 2018 au Centre international des jeunes à Sidi Fredj (Alger), le Mouvement El Islah a appelé à un débat «responsable» entre le pouvoir et la classe politique ainsi que les différents acteurs nationaux. La formation de Ghouini a souligné la nécessité «d'améliorer le climant politique et de rétablir les contacts entre le pouvoir et les partenaires politiques», appelant les deux parties à faire des concessions dans l'objectif de faire régner la confiance et de reprendre l'esprit d'initiative collective en vue d'affronter les difficultés politiques, économiques et sociales dans le cadre d'une vision nationale consensuelle qui consolide le front intérieur en plaçant les intérêts du pays au-dessous de toute autre cionsidération. Dans le même esprit, le Mouvement El Islah n'a pas manqué d'appeler à l'établissement de passerelles entre les partis politiques des différentes obédiences (islamistes, nationalistes et démocrates) et à la promotion du partenariat entre la classe politique et la société civile afin de consolider la cohérence et la solidarité nationales. Sur un autre plan, El Islah a demandé au gouvernement de prendre d'autres mesures sociales à même d'apaiser les tensions sur le front social, et à corriger les mauvaises décisions qui ont provoqué des mouvements de protestation et des grèves ayant touché plusieurs secteurs, notamment l'Education, la Santé, l'emploi et les retraites. A rappeler qu'à l'ouverture des travaux de l'université d'été d'El Islah, son président Fifali Ghouini avait souligné l'engagement du mouvement à poursuivre «l'intensification d'efforts dans la phase prochaine en concertant avec les autres composantes de la classe politique en prévision de la prochaine présidentielle». Il a réitéré, entre autres, le souci du mouvement à «investir dans la prochaine présidentielle pour poursuivre la lutte et plaider pour sa vision qui adopte la proposition d'un vaste consensus national politique accueilli et appuyé par une vaste base populaire».