Pour la deuxième journée consécutive, la population d'Il Maten a procédé hier lundi à la fermeture de la RN 26 à hauteur du village agricole. Cette fermeture intervient au lendemain du refus exprimé par le wali par intérim, Toufik Mezhoud, de dialoguer avec les meneurs de telles actions. Le premier responsable de la wilaya s'est exprimé en effet hier sur les fermetures des routes en indiquant officiellement qu'il n'accordera plus aucune audience aux protestataires qui privilégient l'action radicale au détriment du dialogue. «Désormais, je ne dialoguerai plus jamais avec ces gens-là», a affirmé le wali par intérim en marge d'une visite qui l'a mené dans la commune de Feraoun. «Où c'est eux, ou c'est moi», ajoute le wali qui avait du mal à cacher sa colère. Cette sortie du wali n'a pas été du goût des habitants d'Il-Maten lesquels ont répondu du tac-au-tac au wali en fermant une seconde fois la RN 26. La veille, pourtant, ce principal axe routier a été rouvert par les protestataires en signe d'apaisement. «Au moment où nous attendions une réponse claire à nos revendications, les autorités préfèrent ignorer notre mouvement de protestation», regrettent les manifestants. «De toute manière, les portes du dialogue, ce sont les autorités qui les ferment à chaque fois devant les populations qui ne cessent de se plaindre de la détérioration de leurs conditions de vie», ajoutent-ils. Les fermetures de route restent d'ailleurs pour certains le seul et unique moyen d'attirer l'attention des autorités, même si ceux qui recourent à ce genre d'action reconnaissent qu'elles engendrent beaucoup de torts. Ni les appels à la sagesse, ni les menaces de certains walis, encore moins les actions de sensibilisation n'ont réussi à mettre fin à ce phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur. Il constitue même un frein au développement, se plaignent beaucoup d'investisseurs. Un ex-wali a menacé même de recourir aux forces de l'ordre et aux poursuites judiciaires contre les meneurs de telles actions. Notons enfin que deux autres axes routiers ont été fermés ces dernières vingt-quatre heures par des habitants en colère. Il s'agit de la RN9 et de la RN 24 fermées respectivement par des protestataires de Magra, dans la commune balnéaire de Boukhlifa, et du village Oussama, sur les hauteurs de Béjaïa. Ces deux routes relient pour rappel le chef-lieu de wilaya à tout le littoral.