En rencontrant lundi matin les représentants des agences de voyages à l'hôtel Les zianides en marge de sa visite à la wilaya de Tlemcen, le ministre du tourisme et de l'artisanat, Abdelkader Benmessaoud, s'est voulu pragmatique et optimiste quant à la promotion de la destination Algérie. Il évoqua la volonté des pouvoirs publics «à redonner au tourisme une très grande priorité et à revaloriser, de ce fait, toutes les capacités touristiques de notre pays» après avoir incité les agences de voyages «à s'investir davantage dans la promotion de la destination Algérie et de ne plus se focaliser uniquement sur l'organisation des Omra et Hadj. Mais les agences de voyages jouent-elles pleinement leur rôle pour cette mission ? Ont-elles les moyens et les compétences ? Quels problèmes rencontrent-elles qui entravent leur activité ? Autant de questions débattues lors de cette rencontre qui n'apporta en réalité aucune réponse objective à tous les problèmes qui minent ce secteur stratégique. Pour s'intégrer dans l'organigramme des grandes agences de voyages internationales, il est exigé en amont du professionnalisme, du lobbying et une large plate-forme de communication et de marketing du produit Algérie. En aval, comme l'ont soulevé les agences de voyages, «ce sont la cherté des billets de voyages, des hôtels, de la restauration et l'absence d'une plate forme numérique visant la modernisation du secteur dans ta globalité». «Nous rencontrons des difficultés pour les réservations, les visas et les prix pratiqués par les infrastructures d'accueil sont inabordables pour les touristes étrangers», affirment les agences, soulignant que la promotion et la valorisation du tourisme en Algérie passe inévitablement par la mise en place d'une réelle politique de qualité-prix et par la mise à niveau de l'ensemble des structures et de les interconnecter. Il est relevé donc toute une anarchie dans ce secteur qui n'arrive pas à décoller malgré les énormes potentialités que renferme le pays. De l'avis de tous les participants, «le secteur doit opérer un grand toilettage et une profonde réforme dans laquelle le critère de professionnalisme doit être au-dessus de toute autre considération lucrative». Lors de cette visite, le ministre du tourisme a inspecté les travaux de réhabilitation de l'hôtel La Tafna de Maghnia et le complexe thermal de Hammam Boughrara. Malgré les importantes enveloppes allouées à ces deux infrastructures, qui sont respectivement de 88,6 milliards de cts et 55 milliards de cts, ces deux projets végètent depuis plus de trois années, tout comme celui de hammam bouhadjar qui n'a pas encore démarré et auquel un montant de 80 milliards a été alloué. Ces structures dépendent de l'entreprise de gestion touristique de Tlemcen (EGTT). Face à cette déplorable situation, le ministre n'a rien trouvé à dire, sauf «l'accélération des travaux», omettant que les causes de l'arrêt des travaux à l'hôtel La Tafna et Al forsane de Saida est d'ordre judiciaire. La non-conformité dans l'attribution de certains marchés dans ces deux projets fait l'objet de poursuites judiciaires et leur réouverture est assujettie à d'autres rallonges financières. A Maghnia, le ministre a visité aussi le site thermal de Hammam Chiguer. Le projet de sa réhabilitation a été concédé à un opérateur privé. Il s'est rendu ensuite à la station balnéaire de Marsat Ben-Mehidi où une étude d'extension de la zone touristique d'Ain Ajroud lui a été présenté.