Les habitants de site des chalets de Sidi Daoud à l'est de Boumerdès ne savent plus à quel saint se vouer. Un cri d'alarme a été lancé par les 400 familles qui y vivotent. «Nous vivons dans des conditions le moins ce que l'on puisse dire inhumaines», nous dira un habitant d'un cabanon dépourvu de toutes les commodités. En plus de la détérioration des chalets, les habitants souffrent en cette période de grandes chaleurs, notamment à l'intérieur desdits cabanons où il fait difficile d'y vivre en telles circonstances. Les réseaux d'assainissement des eaux usées sont détériorés et des égouts s'y répandent à ciel ouvert causant des odeurs nauséabondes. Des herbes sauvages poussent dans tous les coins et recoins de site devenant ainsi le refuge de tous les reptiles et autres insectes pouvant exposer la vie des habitants, notamment des enfants, aux dangers. La plupart des enfants et des jeunes dudit site, outre cela, sont touchés par des maladies, notamment respiratoires et allergiques, provoquées par la vétusté des chalets. En 2011, une enquête sociale avait parvenu aux dangers découlant de ces habitations provisoires en raison de la fin de leur validité. «Deux de mes enfants à bas âge souffrent de problèmes respiratoires», nous dira notre interlocuteur. Il ajoute «les autorités locales nous ont promis de nous recaser dans des logements en dur avant 2016. Mais, les promesses n'ont pas été tenues en raison de retards mis dans la réalisation des logements». Les responsables locaux ont renouvelé leurs promesses avant 2017 mais cela n'a pas pu se faire en raison de l'arrêt des travaux de programmes de logements pour les chalets dont la plupart étaient touchés par le gel. D'autres solutions sont prévues pour leur relogement, notamment de réaliser des programmes d'habitat rural groupés et l'octroi de parcelle de terrains et d'aides, mais cela ne s'est pas produit. Récemment, le collectif des habitants de chalets de Sidi Daoud ont adressé une missive aux autorités locales leur demandant de les reloger dans des habitations dignes de ce nom afin d'en finir avec plus de dix ans de souffrance dans des chalets inhabitables. La commune de Sidi Daoud qui a souffert des affres du terrorisme durant les années 90, continue de souffrir de son isolement et de sous-développement. Il est à signaler qu'aucune opération de relogement des habitants de chalets n'a touché la région depuis le lancement de démantèlement de ces cabanons il y a deux ans de cela. Pas moins de 28 opérations de relogements effectuées permettant le démantèlement de 11000 chalets à travers les localités abritant les sites de chalets.