Ils rencontrent des chefs de parti pour les associer à l'appel lancé à Bouteflika Ouyahia et Ould Abbès en quête de soutiens Dans les prochains jours, une rencontre va regrouper les formations politiques constituant la majorité parlementaire et d'autres, pour réitérer d'une seule voix l'appel au chef de l'Etat de se porter candidat à sa propre succession en 2019. C'est le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia et néanmoins Premier ministre qui l'a déclaré lundi, à l'issue d'une rencontre qu'il a eue au siège du gouvernement avec le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès. Très révélateur, ce rendez-vous a été «l'acte i» de ce qui semble être le processus d'accélération de la machine du cinquième mandat. D'ores et déjà, les deux chefs de parti se sont mis au travail. Le patron du FLN qui «forme la grande partie de la base du gouvernement au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN) et au Parlement en général», pour reprendre les propos d'Ouyahia, a reçu hier au QG de Hydra le président du parti El Karama, Mohamed Benhamou. Aujourd'hui, il recevra au même QG le président de l'Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli. A l'évidence, c'est l'occasion pour Ould Abbès de mobiliser ces deux formations en prévision de l'élection présidentielle de 2019. L'on sait déjà que Benhamou et Sahli se sont prononcés en faveur de la candidature de Bouteflika pour un autre mandat. Mais, à huit mois de l'échéance, il s'agit d'accélérer la machine pour que le premier concerné, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika, accepte enfin l'appel. «Nous serons, avec d'autres forces, un soutien fort s'il répond favorablement à cette requête», a déclaré Ahmed Ouyahia au sortir de son tête-à-tête avec Djamel Ould Abbès au siège du Premier ministère. Hier, Benhamou a réitéré officiellement et publiquement l'appel de son parti au président Bouteflika «à poursuivre la mission (à la tête du pays)» car, a-t-il estimé lors d'un point de presse commun animé avec le SG du FLN, «nous savons qu'il ne fuit pas la responsabilité». De son côté, Ould Abbès a indiqué que le FLN «travaille avec l'ensemble des partis politiques sans exception à condition qu'ils respectent la proclamation du 1er Novembre 1954 et la légitimité, notamment celle du président Abdelaziz Bouteflika». «On ne monopolise pas le pouvoir ni le président. Il est Président de tous les Algériens», a-t-il insisté, ajoutant qu'après la rencontre avec l'ANR aujourd'hui, «il y aura d'autres réunions avec trois partis». En outre, le parti du Premier ministre a annoncé qu'une rencontre regroupera sa direction avec celle de Tajamou Amel El Jazair (TAJ), le 6 août prochain. «Sommet que présideront Ahmed Ouyahia et Amar Ghoul», écrit le RND dans un communiqué. L'autre rendez-vous attendu dans les prochains jours est celui qui réunira les partis constituant la majorité parlementaire, dont le MPA d'Amara Benyounès en plus donc du FLN, du RND et de TAJ. L'ex-ministre du Commerce ne s'est pas encore prononcé en faveur d'un cinquième mandat de Bouteflika, maintenant un suspense pour le moins intrigant. Ainsi, après avoir consacré du temps pour accueillir et écouter Abderrezak Makri qui voulait leur vendre l'initiative de consensus national du MSP mais qu'ils ont décliné, les responsables des partis au pouvoir reviennent à l'essentiel pour eux : la présidentielle de 2019. Et dans cette perspective, «le FLN et le RND sont des alliés stratégiques» comme l'ont si bien réaffirmé Ouyahia et Ould Abbès. Finie donc l'ère des échanges d'amabilités et des attaques qui ont jeté un froid dans la relation FLN-RND. L'heure est à l'union pour parler d'une seule voix et surtout rassembler le maximum de soutiens à cette démarche qui passe à la vitesse supérieure. Seulement, tout dépendra de la réponse de Bouteflika à cet appel «pressant»...