La propagation du choléra continue à défrayer la chronique ces derniers jours. Pour y remédier, un plan de riposte pour lutter contre cette épidémie, a été mis en place par les autorités locales de la wilaya de Tizi Ouzou. Suite à une réunion qui s'est tenue avant-hier, au niveau du siège de la wilaya, et qui a regroupé l'exécutif local, les chefs des 21 daïras et les présidents des assemblées populaires communales, et qui a été présidée par le secrétaire général de la wilaya, Azeddine Tibourtine, un plan pour lutter contre le choléra a été tracé. A cette occasion, le SG a affirmé que ,malgré le fait que la wilaya ne soit pas touchée par ce fléau, la vigilance est de mise. «Certes que la wilaya n'est pas touchée par cette maladie, mais le déplacement des populations d'une région à une autre pourra engendrer son apparition», a-t-il averti, tout en appelant les chefs de daïras et les P/APC, à multiplier les efforts pour pallier au spectre de l'apparition de ce fléau, qui porte préjudice à la santé publique, et ce, en procédant à l'acquisition de bacs de chlore et au contrôle des fonds d'eau et de sources hydriques (fontaines, puits). «Le choléra constitue un problème intersectoriel, puisqu'il concerne plusieurs directions (la santé, l'hydraulique, le commerce, l'agriculture, l'éducation). Je dirais que la lutte est l'affaire de tous», a-t-il encore ajouté. Aussi, il a appelé le directeur du commerce à veiller sur la répression de fraude et de qualité de tous les produits faits à base d'eau (jus, les boissons gazeuses...), comme il a instruit le directeur des services agricoles, de procéder à la mise en place de brigades de contrôle des eaux d'irrigation. «En cas d'utilisation des eaux usées pour l'irrigation, les forces de l'ordre seront réquisitionnés pour détruire les parcelles agricoles irriguées avec cette eau usée», a-t-il mis en garde. Dispositif pour le prélèvement du sang En outre, Tibourtine a saisi cette occasion pour informer les autorités locales, que la wilaya mettra à leur disposition tous les moyens financiers, pour lutter contre cette maladie. «Nous sommes prédisposés à attribuer des enveloppes financières pour réparer le réseau d'assainissement défectueux et la lutte contre les fuites d'eau, qui est l'une des principales causes de la prolifération de cette maladie, notamment avec l'insalubrité qui ronge les axes routiers ; 80% des eaux sont contaminées par l'insalubrité», a mis en garde le directeur de la Santé et de la population (DSP), Pr. Abbes Ziri. Ce dernier a exposé les mesures préventives, mises en place par sa direction, pour éloigner le spectre du choléra au niveau de l'ensemble des établissements de santé de la wilaya. «Je rassure qu'aucun cas de choléra n'a été enregistré à ce jour dans la wilaya, mais on ne reste pas les bras croisés. D'ailleurs, nous avons décidé de conjuguer les efforts, en concertation avec l'ensemble des directions, pour intensifier la lutte contre cette épidémie», a-t-il annoncé. Le même interlocuteur a fait savoir que 03 cas de diarrhées ont été recensés au niveau du CHU Nedir Mohamed, mais qu'après une enquête épidémiologique, il s'est avéré qu'il s'agit de malades évacués des autres wilayas du pays, en l'occurrence de Blida et de Sour El-Ghozlane. Le premier responsable de la santé au niveau local, a annoncé la mise en place d'un système de veille, dont l'objectif est de signaler les cas suspects, qui présentent des symptômes du choléra, afin qu'ils puissent se rapprocher des structures de santé de la wilaya. Toutes les dipositions ont été prises Sur le plan sanitaire, toutes les dispositions sont prises pour assurer une meilleure prise en charge des malades. «Un dispositif efficient, portant prise en charge en urgence des prélèvements de sang des malades suspects atteints de choléra qui a été mis en place au niveau du CHU Nedir Mohamed». Le DSP a informé que les voies de transmission de cette pathologie, le réservoir épidémiologique de l'homme: «Il faut se laver les mains plusieurs fois dans la journée pour éviter cette maladie, puisque l'une des causes principales de la prolifération du choléra, c'est bien l'accès impropre à l'eau et les lieux surpeuplés». Le Pr. Ziri a plaidé pour l'isolement de tout suspect, et de procéder au prélèvement de son sang. «Des journées portes ouvertes seront organisés au niveau des l'ensemble des établissements de santé de proximité existants au niveau local pour sensibiliser la population sur les effets néfastes de cette pathologie», a-t-il dit.