Malgré les assurances de la ministre de l'Education Nationale, Nouria Benghabrit, quant aux mesures prises par son département pour la réussite de la rentrée scolaire (allégement des cartables, mesures d'hygiènes contre le choléra et dispositif de sécurité), la plupart des établissements pédagogiques leur ont tourné le dos et interdit l'accès aux parents d'élèves pour s'assurer de la situation de leurs enfants. Au premier jour de la rentrée scolaire, beaucoup de parents d'élèves ont exprimé leur inquiétude, quant à la prise en charge de leurs enfants à l'intérieur des établissements, d'autant plus que les responsables de ces écoles leur ont interdit l'accès. Cette rentrée des classes a été marquée par l'absence de communication et d'organisation, à l'intérieur de certains établissements pédagogiques. Devant l'une de ces écoles, l'agent de sécurité a interdit aux parents d'entrer, prétextant que c'est une note du ministère de l'Education nationale. «J'ai eu l'ordre de ne pas vous laisser entrer, et la directrice ne peut pas vous recevoir sans rendez-vous préalable», lance l'agent de sécurité de l'école primaire «Abdelaziz Boumezrek» au Ruisseau, a une maman qui accompagnait son fils de première année, avant de lui claquer la porte au nez. Un geste qui a provoqué une colère chez les autres parents présents. Mais, malgré les appels de ces derniers, la porte de l'établissement est restée fermée, jusqu'à l'heure de la pause déjeuner. Profitant de cette occasion, nous nous sommes approchés des élèves présents. Amine, un élève de quatrième année, nous a raconté l'état catastrophique à l'intérieur de son établissement. «Les toilettes sont très sales, les chasses d'eau ne marchent pas, l'eau du robinet est mélangée à de la boue, ils nous ont obligés de nous laver les mains sans savon», dit l'enfant. Un autre élève du même âge, Yacine, nous a dit que les classes sont en piteux état. Ainsi, cette réalité confirme, encore une fois, que les mesures prises par le département de Benghabrit, ne sont pas respectées par les responsables des écoles. Du moins celle relative à l'hygiène. La santé des enfants menacée Au niveau de l'école «El Djabal El Dahik» à Telemly, les parents s'inquiètent sur l'état de santé de leurs enfants, notamment par la surcharge du calendrier scolaire et le poids du cartable. «Ce n'est pas logique qu'un enfant de 6 ans porte un cartable très lourd», lance Mohamed, père de deux enfants scolarisés dans cette école. Selon lui, le poids des cartables ne s'allégera pas uniquement en diminuant le nombre de cahiers. «Ce sont les livres et le programme qui sont le problème, le ministère devra trouver d'autres solutions», a-t-il indiqué, avant d'ajouter : «nous somme prêts à payer plus d'argent, pour préserver la santé de nos enfants». Pour notre interlocuteur, la tutelle devra diviser le manuel scolaire en trois parties, relatives à chaque trimestre, pour alléger le poids des cartables, ou prévoir des casiers à l'intérieur des établissements pour chaque élève. Sur une liste d'articles scolaires d'un élève de troisième année, les cahiers motionnés sont ceux de 120 pages, et pas de 96, comme l'a indiqué précédemment la ministre. «Comment peuvent-t-ils parler d'allégement des cartables, alors qu'en plus des livres, ce sont des cahiers volumineux et d'autres articles scolaires ?», s'interroge Yasmine, une jeune maman de 28 ans. En ce qui concerne le programme scolaire mis en place par la tutelle, les parents nous ont fait part de leur insatisfaction car, pour la plupart d'entre eux, ce programme ne peut pas être appliqué pour un enfant de cycle primaire. «Pour qu'un élève réussisse à avoir de bons résultats, il doit étudier au minimum deux heures chaque jour après l'école», a fait savoir une autre femme. Pour elle, comme pour les autres parents, un enfant de ce cycle doit prendre du plaisir à étudier, et pas se sentir oppressé par la charge des cours. En effet, dans le cadre du nouveau programme scolaire, un élève de cycle primaire doit étudier sept matières sur les neuf existantes, chaque jour. Maquillage interdit dans les CEM et Lycées A travers les CEM et lycées du pays, le ministère de l'Education a strictement interdit le port de vêtements déchirés, port du maquillage, et oblige le port du tablier fermé. Devant le portail du lycée «Zaineb Oum El Massakine», ex-Sainte Elisabeth, des jeunes filles ont été renvoyées pour le non-respect de l'une de ces conditions. Une surveillante de cet établissement nous a assuré qu'à partir du premier jour, les directives sont suivies à la lettre. «Aucun dépassement n'est autorisé, les élèves devront apprendre à être sérieux dès le premier jour des classes», a-t-elle précisé, soulignant que «depuis des années ce lycée est classé parmi les meilleurs établissements du pays, soit par son sérieux ou par les résultats obtenus». Pas très loin, dans un CEM, «El Kahina», la directrice de l'établissement attendait à la porte, pour accueillir les élèves et s'assurer du bon déroulement de ce premier jour de classe. Un peu plus tolérante, elle a permis à des filles d'entrer, les cheveux au vent. Cependant, elle a renvoyé des élèves qui ne portaient pas de tablier. «Les vacances sont finies, c'est l'heure de retrousser les manches et commencer à étudier sérieusement», a lancé une surveillante aux élèves. Sur le plan hygiène, les élèves nous ont assuré qu'à l'intérieur de ces deux établissements, les mesures d'hygiènes sont suivies à la lettre.